Jacqueline Sauvage devenue symbole de la lutte contre les violences conjugales, est décédée

Son avocate devenue une proche de Jacqueline Sauvage a appris le décès de cette dernière à BFMTV, en confirmant les informations de La République du Centre. Elle a été inhumée en toute discrétion puisque sa famille ne souhaite pas communiquer sur les raisons de son décès.

L'histoire judiciaire de Jacqueline Sauvage s'était transformée en affaire sociétale et même en affaire d'Etat. En septembre 2012, alors âgée de 65 ans, elle avait tuée de trois coups de fusil de chasse son mari. Cet homme qui la battait régulièrement depuis plusieurs années. En 2014 puis en 2015 en appel, Jacqueline Sauvage a été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour avoir assassiner son époux. Une peine minimale pour ce type de crime qu'avait réclamé le procureur général.

Jacqueline Sauvage était alors emprisonnée provoquant une importante mobilisation remontant jusqu'au sommet de l'Etat. En janvier 2016, le président de la République François Hollande lui avait accordé une grâce partielle lui permettant une sortie de prison anticipée alors que sa condamnation prévoyait une période de sûreté incompressible de 5 ans. Avant de lui accorder une grâce totale en décembre de la même année.

"Jacqueline Sauvage a éveillé les consciences, elle a marqué la société qui a enfin pu s'imaginer ce que pouvaient vivre ses femmes dans le huis-clos familial, a réagi Me Nathalie Tomasini, l'avocate de Jacqueline Sauvage. Elle a cristallisé les espoirs des victimes de violences conjugales. Sa résistance a mobilisé tout un pays. (...) D'une certaine manière, Jacqueline Sauvage a fait avancer la lutte contre les violences faites aux femmes".

Si l'affaire a été médiatisée, avec notamment la réalisation d'un téléfilm dont son rôle est incarné par Muriel Robin, Jacqueline Sauvage s'était faite très discrète depuis sa libération.

"Elle était extrêmement fatiguée, explique Me Tomasini. Elle a voulu se recueillir auprès des siens, de ses filles, de ses petits-enfants. Elle a beaucoup souffert de la médiatisation, ça a été également très violent."

La violence conjugale est devenue une "violence ordinaire", touchant très majoritairement les femmes, mais ne faisant pas de distinctions de classes sociales, d'âge ou de culture.
Alors, face à un homme violent que faire ? 
Le cas de Jacqueline Sauvage a bouleversé la France car il symbolisait la très grande difficulté de prise en compte du message des femmes victimes de violence dans leur couple. 
Longtemps soumise, elle se rebellée pour sa survie au point de tuer son mari et d'être condamnée par cet acte.
Cela pose bien évidement la question de la prise de conscience des alertes que les femmes victimes de violences conjugales ne manquent pas d'émettre, des signaux que nous devons tous identifier ainsi que les mécanismes d'aides à apporter a ces personnes avant d'en arriver à l'irréparable. 
La très grande médiatisation de ce cas, mais aussi du mouvement #Metoo, permet aujourd'hui une plus grande visibilité pour l'ensemble des acteurs intervenants dans cette lutte contre les violences domestiques. Leur message semble nettement plus audible et toutes les solutions proposées pour échapper aux hommes violents sont "normalement" plus accessibles à toutes. 
L'objectif principal étant bien sûr d'aider ces femmes à sortir de leur isolement, de briser la spirale de "la femme battue" et de leur permettre d'exposer leur problème à des personnes capables d'entendre, de comprendre et surtout d'agir pour faire stopper immédiatement les violences, sans craindre de devoir quitter un foyer devenu un calvaire.