Ils ont tiré les premiers!

Nous ne devrions pas être plus que cela surpris d’un tel événement. Les Anglais ne se sont jamais sentis européens, que ce soit géographiquement ou politiquement. On peut l’expliquer par leur insularité qui a construit leur histoire. Les Irlandais sont tout autant insulaires et pourtant se sentent beaucoup plus Européens que leurs envahissants voisins. Il faut oser le dire, nos amis anglais aiment penser qu’ils ne pas sont pas concernés par les affaires européennes et qu’ils sont indépendants de tous liens communautaires. De là à penser qu’ils aiment être à la tête des opérations, il n’y a qu’un pas. Le général de Gaulle, né au XIXe siècle, et qui a vécu les deux guerres mondiales, en était pleinement conscient. D’où certainement ces deux refus de les intégrer à l’Union européenne. Lui qui les avait côtoyés de près, connaissait leur histoire et l’interprétait manifestement différemment de ceux de son siècle qui ont préféré se bercer d’illusions.
 

Les Anglais préfèrent rester seuls sur leur rocher. Eh bien qu’ils y restent! Rien de vraiment neuf, si ce n’est cette petite parenthèse de moins de 50 ans où les Britanniques se sont engagés dans un projet commun, les relations entre eux et le continent européen n’ont jamais été très chaleureuses. Faut-il rappeler ici toutes les guerres et autres conflits entre eux et la France, leur plus proche voisin? La liste serait interminable. Une longue histoire de "je t’aime moi non plus" dont nous vivons un épisode.
 

Eh bien! même ainsi, messieurs les Anglais nous vous aimons. Nous vous aimons peut-être même à cause de cela. Nous vous aimons pour votre pragmatisme et votre lucidité. Nous vous aimons parce qu’à chaque fois qu’un voisin trop envahissant s’intéressait à la France, vous êtes venus l’aider. Et avec quelques illusions, c’est ce qui fait la différence entre vous et nous, nous vous avons accueillis à bras ouverts et avec reconnaissances. Vous nous avez aidés pour sauver votre peau, pour sauver vos intérêts économiques, pour sauvegarder votre empire, et alors? Seul le résultat compte quand on n’a pas le choix comme au siècle dernier. Alors merci!
 

Maintenant, il est vrai qu’aujourd’hui nous préférons plutôt être dans notre peau que dans la vôtre. Car pour une fois, il semblerait bien que vous vous soyez laissés berner par les discours de vos politiciens. Vous êtes désormais seuls, même si une partie d’entre vous croient en un éventuel rapprochement avec les Etats-Unis. Là, vous serez les abusés. Ce n’est pas l’Amérique de Trump qui travaillera avec vous, à moins comme vous, que ce soit dans son intérêt.
 

Avez-vous remarqué que le contexte des relations internationales n’est plus celui du XXe siècle? Qu’il est difficile aujourd’hui de survivre parmi les grandes puissances capables de s’arranger entre elles au détriment des plus modestes. Avez-vous remarqué que vous faites partie des plus modestes depuis plusieurs décennies?
 

Le Brexit ouvrira-t-il la voie au Scotxit?
 

Sans rancune, bon vent et à bientôt!