Du sang et des larmes

Les mêmes ingrédients sont là : des gouvernements, l’actuel et les précédents impréparés mais qui osent une fois devant le fait accompli, parler de mobilisation générale. Qui osent repousser les critiques en disant que ce n’est pas le moment. Une attaque surprise mais prévisible, une population inquiète et paniquée, des corbeaux anonymes et des héros et héroïnes inconnus, etc…

Et cela ne durera pas, espérons-le du moins, 5 ans, mais plus longtemps que prévu, c’est certain. Il va falloir par conséquent, non seulement s’armer de patience, mais surtout apprendre à vivre autrement. Accepter d’être limité dans ses déplacements, de rester confiné avec sa famille à la maison mais heureusement pas encore à la cave, d’être conscient qu’en prenant des risques on en fait prendre aux autres… quand on vous parle de similitudes…
Ainsi, les médias regorgent-ils de témoignages d’une population qui soutient ses soignants, héros de cette guerre sans nom, en les applaudissant tous les soirs à 20h, mais qui dans le même temps, pour certains, leur demandent d’aller vivre ailleurs, car ils sont potentiellement contagieux. N’est pas héros qui veut, entre le délateur et le citoyen consciencieux.

Ce sera aussi la revanche de la ruralité. S’en sortiront mieux, les ruraux et tous ceux qui ne vivent pas en ville. Tous ceux qui auront des astuces pour se ravitailler, qui ont un jardin pour y respirer, etc… Ceux-là sont les moins touchés par la propagation du virus et par conséquent se sentent moins concernés. Et pourtant… la guerre n’est pas finie et il ne faudrait pas qu’elle arrive jusque dans nos campagnes… par les armées de citadins. Là aussi comme pour l’autre guerre, il y en a qui sauront en profiter… Les prix commencent à augmenter, à peine, tout doucement.

Les réponses du gouvernement pour l’instant manquent de conviction et par conséquent ne convainquent pas. Plutôt que de proposer de pister les gens c’est-à-dire les surveiller, pourquoi ne pas proposer plutôt de les dépister? Encore une fois, où sont les gants, les masques, les kits de dépistage? Combien de temps faudra-t-il encore attendre avant de pouvoir passer des tests et savoir si nous pouvons reprendre une vie normale?

L’Europe déjà bien menacée et fragilisée avec les dernières crises saura-t-elle profiter de la situation pour montrer son efficacité? Jeudi 9 avril, un plan a été adopté mobilisant d’ores et déjà 500 milliards d’euros d’aides. Attendons de voir pour en être convaincus. Et la Grèce, hier vouée aux gémonies, a montré le bon exemple semble-t-il en confinant dès la fin février ses citoyens et en comptabilisant aujourd’hui moins d’une centaine de décès liés au virus. Comme quoi, Athènes peut aussi parfois donner des leçons de comportement aux pays du nord si promptes à en donner.
L’Espagne, pays très touché par le covid-19, à quant à elle décidé de travailler à la mise en place d’un revenu universel permanent. Enfin…

Pour conclure, dans de nombreux pays du monde, Etats, régions, départements, communes, les élus qui ne peuvent plus assurer leur mandat font don de leurs émoluments, le plus souvent au système de santé publique. Pourvu que cela donne des idées aux autres…