L’ETRANGE PASSIVITE DE LA FIFA
Jean-Michel Larqué à très juste titre demandait lors d’une émission radio "faut-il qu’il y ait un mort pour annuler un match ?" Les joueurs de l’équipe d’Algérie accueillie avec des pavés de 2 à 3 kilos transperçant les vitres du bus qui les amenaient à leur hôtel. Des caméras de Canal + immortalisent l’événement. Lemmouchia, Halliche, Saifi sont en sang, livides et impressionnés. Le champion du monde Emmanuel PETIT déclare sur Canal + "il y a deux poids, deux mesures, ce n’est pas normal". Sur France 2, pendant l’émission Stade 2 des journalistes pris à partie par les supporteurs égyptiens font un tapage jusqu’à deux heures du matin sous les fenêtres de l’hôtel où résident les joueurs algériens. La police n’intervient pas, de la même manière qu’elle n’était pas intervenue la veille lors de l’agression des joueurs algériens. Les journalistes de Stade 2 filment, quand les supporters égyptien les remarque, leur demandant, bâtons à la main, d’ouvrir les fenêtres du véhicule. Les journalistes parviennent à s’échapper. Comment jouer sereinement dans ce contexte de guerre ? "C’est ca le football ?" titrent de nombreux quotidiens. La FIFA est étrangement passive et permissive. Est-ce un hasard ? Selon Lemmouchia la FIFA aurait dû prendre des sanctions contre l'Egypte et empêcher la tenue du match dans ce contexte. "Si elle préfère les Égyptiens à notre place en Coupe du monde, qu'elle le dise clairement". Que se cache-t-il derrière cette non-décision ? Faut-il tricher pour gagner ? Est-ce cela le message que veut faire passer la haute instance du football ? L’international algérien décrit une équipe nationale terrorisée par l’agression de jeudi au Caire. "Des joueurs étaient blancs, livides avant la rencontre. D’autres étaient paralysés et cela s’est vu sur le terrain. Nous sommes des êtres humains, nous avons des familles, des peurs, des joies, comme tout le monde et la FIFA nous a laissé évoluer dans ce contexte", explique le joueur des Verts. La FIFA porte une grande responsabilité des événements qui ont lieu aujourd’hui. Ça dégénère de partout. Des sociétés égyptiennes en feu en Algérie, des rumeurs de supporters algériens morts. Marseille embrasée. Et pourtant, c’est bien à Khartoum que se déroulera la belle, si laide finalement. Un stade d’à peine 40 000 places, un service de sécurité totalement inconnu. Le Soudan, pays frontalier de l’Egypte, qui pourrait accueillir entre 30 et 40 000 Algériens selon ce qui court en coulisses, pour la plupart sans billets pour assister au match. Alors tout peut arriver. Le pire sans doute. La FIFA aura certainement sa part de responsabilité. Dans un contexte de guerre c’est hélas le sport et le Fair Play qui est mis hors jeu. Concernant le guet-apens égyptien on a envie de dire une seule chose : "tricher n’est pas gagner !"