Un sacrifice ? Que nenni !
Le nouvel opus signé par Cecilia Bartoli va encore faire couler beaucoup d’encre. Soumis à un implacable marketing Decca, le disque – à la pochette pas très enthousiasmante et aux photos assez douteuses (la tête de l’artiste sur des statues de marbre congelé !?) que l’on peut sans honte trouver hideuses – se veut un hommage aux castrats avec force résurrection de pages inédites ou bien fort oubliées de Porpora, Caldara, Araia, Graun et autres Vinci ou Leo.
La thématique rejoint les albums précédents de la chanteuse romaine (encore en rayon chez les bons disquaires) avec ici un brûlant éloge des eunuques, ou plutôt, la castration-mutilation à des fins artistiques de millier de petits garçons (pratique monstrueuse en cours sauf erreur de notre part du XVIIe au début du XIX e siècle) à des fins musicales voire bassement mercantiles.
Sacrificium, ou l’exploitation du corps humain devenant ainsi un filon musical à exploiter…
Volons à l’essentiel.
Et avouons bien bas que Celle que certains s’obstinent à ne pas considérer comme une chanteuse d’opéra - sous prétexte qu’on ne la voit que rarement sur scène ou dans un répertoire intelligemment trié sur le volet – fait preuve ici d’une technique éblouissante et d’une science du chant qui laisse pantois.
Certains airs, à la diabolique difficulté, superposent malicieusement, insidieusement même, texte et musique, poussant la Diva dans ses derniers retranchements pour se montrer simplement ébouriffante, par exemple, dans les assassines mesures de colorature ininterrompues (presque trente !) tirées de la Berenice de Francesco Araia, où sa voix monte et descend avec une agilité que seules les plus grandes possèdent.
L’exploit n’est pas mince non plus dans les Porpora pleins de fureur et de rage déversées.
Avec encore et toujours, ailleurs, cette science du chant, du souffle, cette maîtrise de l’ambitus et des écarts de registre qui forcent l’admiration.
Contraste frappant alors avec la douceur, le calme apportés aux autres pages, le « Qual farfalla » de Leonardo Leo planant dans une belle sérénité.
Pleine de mysticisme et de ferveur toute religieuse, « La Morte d’Abel » extrait d’un oratorio de Caldera semble, elle, nous transporter sous les voûtes de la Chapelle Sixtine.
Giovanni Antonini, à la tête du Giardino Armonico, boit de l’œil et de l’oreille son artiste et tisse l’écrin le plus précieux.
Rien à jeter donc dans ce disque, enregistré de janvier à mars de cette en Espagne à Valladolid, qui ravira les nombreux inconditionnels de la diva italienne et irritera les autres pour un certain maniérisme.
La thématique rejoint les albums précédents de la chanteuse romaine (encore en rayon chez les bons disquaires) avec ici un brûlant éloge des eunuques, ou plutôt, la castration-mutilation à des fins artistiques de millier de petits garçons (pratique monstrueuse en cours sauf erreur de notre part du XVIIe au début du XIX e siècle) à des fins musicales voire bassement mercantiles.
Sacrificium, ou l’exploitation du corps humain devenant ainsi un filon musical à exploiter…
Volons à l’essentiel.
Et avouons bien bas que Celle que certains s’obstinent à ne pas considérer comme une chanteuse d’opéra - sous prétexte qu’on ne la voit que rarement sur scène ou dans un répertoire intelligemment trié sur le volet – fait preuve ici d’une technique éblouissante et d’une science du chant qui laisse pantois.
Certains airs, à la diabolique difficulté, superposent malicieusement, insidieusement même, texte et musique, poussant la Diva dans ses derniers retranchements pour se montrer simplement ébouriffante, par exemple, dans les assassines mesures de colorature ininterrompues (presque trente !) tirées de la Berenice de Francesco Araia, où sa voix monte et descend avec une agilité que seules les plus grandes possèdent.
L’exploit n’est pas mince non plus dans les Porpora pleins de fureur et de rage déversées.
Avec encore et toujours, ailleurs, cette science du chant, du souffle, cette maîtrise de l’ambitus et des écarts de registre qui forcent l’admiration.
Contraste frappant alors avec la douceur, le calme apportés aux autres pages, le « Qual farfalla » de Leonardo Leo planant dans une belle sérénité.
Pleine de mysticisme et de ferveur toute religieuse, « La Morte d’Abel » extrait d’un oratorio de Caldera semble, elle, nous transporter sous les voûtes de la Chapelle Sixtine.
Giovanni Antonini, à la tête du Giardino Armonico, boit de l’œil et de l’oreille son artiste et tisse l’écrin le plus précieux.
Rien à jeter donc dans ce disque, enregistré de janvier à mars de cette en Espagne à Valladolid, qui ravira les nombreux inconditionnels de la diva italienne et irritera les autres pour un certain maniérisme.