L’homme, responsable de la propagation d’un virus : l’exemple du sida et du chikungunya
Le moustique vecteur du Chikungunya est l’Aedes albopictus
Le sida
Cette maladie, qui émerge dans les années 1980, fait aujourd’hui trois millions de morts par an. Il semble que le VIH, qui trouvait un hôte chez le singe, a passé la barrière de l’espèce de la manière suivante : certaines populations africaines ont pour habitude de chasser les grands singes et d’en manger. La découpe de la viande crue de l’animal associée à de microcoupures auront certainement suffit au développement du virus chez l’homme.
Pendant une dizaine d’années, le virus ne se répand pas. Le foyer est restreint à un petit village de l’ex-Zaïre (actuel RDC), touchant alors l’équivalent de 1 % de la population. Les choses se compliquent dix ans plus tard, au moment de l’exode rural pour trouver du travail en ville. Misère et prostitution font se propager le virus du sida comme une traînée de poudre.
Le chikungunya
L’épidémie de chikungunya s’est déroulée en deux étapes. Au printemps 2005, c’est une petite épidémie qui voit le jour. En revanche, en 2006, c’est une épidémie de grande ampleur qui sévit, touchant 40 % de la population réunionnaise.
Pourtant, initialement, ce virus est transmis par un moustique particulier, très peu présent dans l’océan Indien… Comment celui-ci a-t-il pu se propager ?
En analysant le virus de ces deux vagues de contamination, il semble que c’est un voyageur, revenant des Comores, qui est à l’origine de cette épidémie. Piqué initialement lors de son séjour par le moustique vecteur du chikungunya, il croisa de retour sur l’île de la Réunion, des moustiques locaux qui, en faisant ripaille de quelques gouttelettes du sang infecté, se sont mis à infecter d’autres Réunionnais !
Quand les virus contre-attaquent !
Les virus ont aussi une capacité d’adaptation redoutable, et résistent notamment aux antibiotiques. On observe plusieurs mécanismes de résistance :
1. la modification de la cible
2. le court-circuit de l’enzyme cible
3. l’atténuation de la perméabilité membranaire
4. la production d’une enzyme détruisant ou modifiant l’antibiotique
5. et, fait le plus inquiétant, les pompes à efflux. Le principe est redoutablement simple : le virus fait ressortir l’antibiotique de la cible !
De ce fait, dans certains cas comme celui de la tuberculose, il devient pratiquement impossible de combattre la maladie. En effet, sur les 10 millions de nouveaux cas dans le monde par an, 5 % sont multi-résistants.
Autre cas connu : la grippe et sa facilité à muter
La grippe a fait plusieurs vagues successives de morts : en 1918 (grippe espagnole, cf émission), en 1957 (grippe de Hong-Kong) et en 1968 (grippe asiatique). À chaque fois, le virus de la grippe provient des oiseaux avant de s’attaquer aux hommes. Aujourd’hui, les 300 morts de la grippe aviaire, depuis 2003, inquiète les virologues. Le H5N1 va-t-il totalement s’adapter à l’homme ?
1. la modification de la cible
2. le court-circuit de l’enzyme cible
3. l’atténuation de la perméabilité membranaire
4. la production d’une enzyme détruisant ou modifiant l’antibiotique
5. et, fait le plus inquiétant, les pompes à efflux. Le principe est redoutablement simple : le virus fait ressortir l’antibiotique de la cible !
De ce fait, dans certains cas comme celui de la tuberculose, il devient pratiquement impossible de combattre la maladie. En effet, sur les 10 millions de nouveaux cas dans le monde par an, 5 % sont multi-résistants.
Autre cas connu : la grippe et sa facilité à muter
La grippe a fait plusieurs vagues successives de morts : en 1918 (grippe espagnole, cf émission), en 1957 (grippe de Hong-Kong) et en 1968 (grippe asiatique). À chaque fois, le virus de la grippe provient des oiseaux avant de s’attaquer aux hommes. Aujourd’hui, les 300 morts de la grippe aviaire, depuis 2003, inquiète les virologues. Le H5N1 va-t-il totalement s’adapter à l’homme ?
Taux de prévalence de la tuberculose pour 100 000 habitants, en 2005. La tuberculose fait chaque année près de 1,7 million de victimes, dont environ 230 mille personnes atteintes également du VIH. Source Fondation Rodolphe Mérieux
Les nouvelles armes des virologues
Actuellement, les scientifiques travaillent sur plusieurs possibilités de lutte contre ces maladies infectieuses, notamment celle du génie génétique. Il s’agit de prendre un gène du virus, de le mettre en culture avec une levure, pour fabriquer une protéine du virus… pour que celle-ci devienne un vaccin : une sorte de vaccin OGM !
Ce procédé a déjà été utilisé pour le vaccin contre la rage des renards en France. Et c’est sur ce même procédé que l’on travaille à la possibilité d’un vaccin contre le sida.
Pour ce dernier cas, les virologues travaillent à prendre un gène du virus du sida pour le mettre dans le génome du virus atténué de la rougeole. Mais il faut rester prudent. S’il existe beaucoup d’essais de vaccins contre le sida, pour le moment, aucun ne fonctionne.
Autre voie explorée : l’immunothérapie
Il s’agit d’injecter au patient les anticorps manquants, pour que son organisme affronte le virus. Dans le cas du paludisme par exemple, on sait depuis longtemps que certaines populations ont acquis une immunité, et l’on travaille sur cette immunité pour pouvoir l’établir chez d’autres.
Enfin, les chercheurs travaillent aussi sur la possibilité d’un vaccin anti-vecteur :
Si nous restons sur l’exemple du paludisme, le vaccin fonctionnerait de cette manière : l’homme serait vacciné de telle sorte que le moustique potentiellement vecteur du paludisme mourrait en piquant l’homme !
Écoutez les explications de Maxime Schwartz, correspondant de l’Académie des sciences. Sa communication se déroulait en novembre 2008 à l’Académie des sciences, dans le cadre des Défis du XXIe siècle.
Ce procédé a déjà été utilisé pour le vaccin contre la rage des renards en France. Et c’est sur ce même procédé que l’on travaille à la possibilité d’un vaccin contre le sida.
Pour ce dernier cas, les virologues travaillent à prendre un gène du virus du sida pour le mettre dans le génome du virus atténué de la rougeole. Mais il faut rester prudent. S’il existe beaucoup d’essais de vaccins contre le sida, pour le moment, aucun ne fonctionne.
Autre voie explorée : l’immunothérapie
Il s’agit d’injecter au patient les anticorps manquants, pour que son organisme affronte le virus. Dans le cas du paludisme par exemple, on sait depuis longtemps que certaines populations ont acquis une immunité, et l’on travaille sur cette immunité pour pouvoir l’établir chez d’autres.
Enfin, les chercheurs travaillent aussi sur la possibilité d’un vaccin anti-vecteur :
Si nous restons sur l’exemple du paludisme, le vaccin fonctionnerait de cette manière : l’homme serait vacciné de telle sorte que le moustique potentiellement vecteur du paludisme mourrait en piquant l’homme !
Écoutez les explications de Maxime Schwartz, correspondant de l’Académie des sciences. Sa communication se déroulait en novembre 2008 à l’Académie des sciences, dans le cadre des Défis du XXIe siècle.