Mme Omou Khaïry Gueye SECK, ministre de l'Elevage accompagée du DG de l'ISRA (C) Elhadji Babacar MBENGUE
"Notre Institut comme toute structure de recherche joue un rôle de précurseur, de leader et de locomotive par rapport à l’agriculture" telle est la conviction du Dr Macoumba Diouf, Directeur générale de l’Institut sénégalais de recherche agricole. Selon lui, l’agriculture fonctionne sur la base d’acquis appelés communément innovations technologiques. Celles-ci concernent aussi bien le matériel végétal (les variétés), animal (les races) que la pêche, l’environnement, la foresterie et la gestion de l’économie rurale. Pour lui, les bases de l’ensemble de ces sous-secteurs, qui constituent le secteur primaire, donc l’agriculture, sont générées par la recherche agricole. Cela veut dire, à son avis, que pour un pays qui dit avoir mis son agriculture au cœur de son développement économique et social, comme le Sénégal, la recherche doit être mise en tête. "Voilà, pourquoi l’ISRA, qui a plus de quarante ans, a documenté dans un ouvrage de près de 500 pages, ses résultats dans les quarante dernières années de recherche. Juste pour vous montrer l’importance de acquis de l’ISRA" a souligné M. Diouf. Son Institut qui n’est pas seulement dans le domaine de l’agriculture au sens de la production végétale est présent dans les quatre domaines du secteur primaire. "Nous sommes aussi dans les productions animales, l’élevage, les races, les aliments mais aussi les vaccins pour la production du bétail. On est dans la gestion des ressources halieutiques, les périodes de pêche, la dynamique des populations et types de poissons, les lieux de pêche, le repos biologique, mais aussi dans l’évolution de la ressource halieutique" a-t-il précisé. Aussi, l’ISRA sert de conseil à l’Etat du Sénégal dans le cadre de la négociation des accords de pêche. Poursuivant son propos le Dg de l’ISRA a souligné le rôle important de celui-ci dans la foresterie et l’environnement. D’ailleurs, l’ISRA avait profité de cette foire pour montrer à la presse ce qu’il a fait pour domestiquer certaines espèces sauvages et permettre leur utilisation dans les foyers et dans les vergers. En sus, cet Institut de recherche intervient dans la socio-économie rurale et, est à la base de la création des grandes cultures telles que le mil et le maïs. Selon de Dr Diouf, l’ISRA suit l’évolution climatique et environnementale pour adapter ses technologies au producteur sénégalais.
Les résultats de la recherche ne sont pas utilisés à 100% de façon efficiente
(C) Elhadji Babacar MBENGUE
"Si les résultats de la recherche agricole n’étaient pas utilisés, l’agriculture au Sénégal n’aurait pas une bonne mine" a soutenu le Dr Diouf qui affirme que les niveaux de performance du secteur sont satisfaisants. Donnant l’exemple de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA), il a soutenu que les termes "famine" et "disette" ont disparu du vocabulaire des Sénégalais. Et ce, grâce, selon lui, aux productions records réussies dans le cadre de ce projet où des variétés et techniques culturales recommandées par l’ISRA ont été utilisées. En dépit de ce motif de satisfaction, le Dg reconnaît que certains acquis de la recherche ne sont pas diffusés à grande échelle. A cet égard, il a révélé que le plus grand défi, qu’il s’est lancé, est atteindre les utilisateurs. Pour lui, son Institut menant des recherches publiques si ces dernières ne servent pas aux contribuables, l’objectif ne serait pas atteint. Ainsi, pour vulgariser les résultats de la recherche, il compte passer par plusieurs créneaux traditionnels comme les médias mais aussi la création d’une unité de communication au sein de l’ISRA. Un dispositif qui permettrait de communiquer à outrance pour atteindre les différentes cibles.
'J’ai orienté l’ISRA à faire de la recherche sur commande'
(C) Elhadji Babacar MBENGUE
L’ère de la recherche pour satisfaire des curiosités scientifiques est révolue. Pour le Dr Macoumba Diouf, les recherches dans nos pays en voie de développement doivent être axés sur des contraintes que rencontrent les producteurs pour que les résultats correspondent à des solutions à ces problèmes. Mais aussi, au-delà créer une valeur ajoutée. Pour lui, cela n’est possible que si le secteur privé joue son rôle. "C’est au privé de transformer nos résultats de recherche en opportunités d’affaires" a-t-il affirmé. Et de poursuivre : "Nous sommes un outil, un bras armé du secteur privé. D’ailleurs, j’ai orienté l’ISRA à faire de la recherche sur commande. Les privés peuvent venir formuler leurs demandes de recherche" a lancé le Dr Diouf à l’endroit du secteur privé.
Cette foire qui a vu la participation de plusieurs pays étrangers sera, sans doute, pour l’ensemble des acteurs du monde agricole, l’occasion de nouer des partenariats féconds.
Cette foire qui a vu la participation de plusieurs pays étrangers sera, sans doute, pour l’ensemble des acteurs du monde agricole, l’occasion de nouer des partenariats féconds.