L’attentat a eu lieu devant l’église d’Al Kidissine, dans le quartier de Sidi Basher, à Alexandrie. Alors que personne ne l’a revendiqué, les autorités ont déclaré que cet attentat-suicide était lié à Al Qaïda et qu’elles avaient interpellé sept suspects pour les interroger dans le cadre de cette affaire.
"Amnesty International tient tout d’abord à exprimer toute sa compassion et à adresser ses meilleures pensées aux personnes tuées ou blessées lors de cet attentat. Elle condamne toutes les attaques délibérées contre des civils, qui ne sauraient en aucun cas être justifiées, quelles que soient les circonstances. Ces attaques témoignent d’un mépris total du droit à la vie et sont absolument interdites par le droit international.
Amnesty International demande aux autorités égyptiennes de mener une enquête exhaustive et impartiale, d’identifier les responsables de l'attentat et de s’assurer que les droits des victimes et de leurs proches à la justice, à la vérité et aux réparations soient respectés. À cette fin, il importe qu’elles s’acquittent de leurs obligations internationales en matière de droits humains.
Les victimes et leurs familles ont le droit de connaître la vérité sur l’attentat, notamment sur les personnes ou les groupes qui en sont les auteurs ou les commanditaires. Elles ont également le droit de savoir dans quelle mesure les autorités ont failli à leur devoir de les protéger et les raisons de ce manquement. Seuls une enquête et le procès des responsables présumés, dans le respect des normes internationales, pourront apporter des réponses aux victimes et à leurs familles et garantir leur droit d’obtenir justice et des réparations.
Au lendemain de l’attentat, des Égyptiens, musulmans et coptes, ont manifesté dans plusieurs gouvernorats pour condamner cet acte et exprimer leur solidarité envers les victimes et leurs familles. Les autorités auraient empêché la tenue de certaines manifestations, notamment à Alexandrie.
L’attentat du samedi 1er janvier a également suscité la colère des coptes et d'autres Égyptiens qui sont descendus dans les rues à Alexandrie, au Caire et, entre autres, dans le gouvernorat de Qalyubiya, réclamant plus de protection et de justice. À Alexandrie, les manifestants se sont heurtés aux forces de sécurité qui ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc pour disperser la foule.
Certains manifestants ont été blessés lors des affrontements qui se sont déroulés lundi 3 janvier le quartier de Choubra, dans le nord du Caire, comme on peut le voir sur des vidéos postées sur des sites de réseaux sociaux et de partage de vidéos. Selon des sources officielles, au moins 14 des forces de sécurité ont également été blessés. Huit manifestants, dont Mustafa Shawqi, Mohamed Nagi, Mustafa Muheiddin, Amr Ahmed Hassan, Tamer al Saydi, Ahmed Refaat et Mohamed Atef, ont été arrêtés et doivent être présentés le 6 janvier devant le tribunal correctionnel de Rod El Farag pour chefs d’accusation, notamment destruction de biens publics et privés, coups et blessures sur des policiers et trouble à l’ordre public.
Les autorités égyptiennes doivent veiller à ce que des mesures de ce type ne servent pas à empêcher les Égyptiens d’exprimer pacifiquement leur solidarité envers les victimes et leurs familles. En outre, elles ne doivent pas engager de poursuites contre des personnes ayant simplement exercé sans violence leur droit à la liberté de réunion et faire en sorte que toute autre personne poursuivie bénéficie d'un procès équitable.
Amnesty International reconnaît que les autorités ont le devoir de maintenir l’ordre public, mais elles doivent agir en respectant scrupuleusement la loi et les principes de nécessité et de proportionnalité inscrits dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel l’Égypte est partie. Or, les autorités égyptiennes mettent systématiquement en œuvre des restrictions abusives et des mesures radicales en vue de réprimer l’exercice légitime des droits de manifester et de se rassembler sans violence, en violation de l’article 21 du PIDCP qui garantit le droit à la liberté de réunion.
Bien des Égyptiens, notamment au sein de la communauté copte, pensent que les autorités n’ont pas pris les mesures qui s’imposaient face aux précédents événements et aux récentes menaces, ce qui n’a fait
qu’attiser les tensions entre les autorités et les coptes.
En novembre 2010, les forces de sécurité ont recouru à une force excessive face aux coptes qui protestaient contre le refus des autorités de valider la construction d’une église à Guizeh. Lors des manifestations, les forces de sécurité ont tué deux personnes, tandis que des dizaines d’autres étaient arrêtées ou blessées. Le procureur général a ordonné la détention de 154 manifestants dans l’attente de nouvelles investigations, avant de les libérer sans inculpation. Les dernières personnes qui étaient maintenues en détention, au nombre de 23, ont été relâchées le 4 janvier.
Les coptes en Égypte se plaignent fréquemment que les autorités ne font pas suffisamment pour les protéger et traduire en justice leurs agresseurs et que ceux contre lesquels des poursuites sont engagées n'écopent souvent que de peines légères. Face à des attaques ciblant les coptes et à des violences intercommunautaires, les autorités, au lieu de poursuivre les responsables, ont à plusieurs reprises favorisé la « réconciliation ».
Par ailleurs, en violation de l'article 18 du PIDCP qui garantit la liberté de pensée, de conscience et de religion, les autorités égyptiennes n’ont pas tenu leur promesse de mettre fin aux pratiques discriminatoires qui empêchent les coptes de construire des lieux de culte. Amnesty International leur demande d’en finir avec toutes les lois et pratiques discriminatoires auxquelles sont en butte les minorités religieuses.
À la lumière de l’attentat d’Alexandrie et de la fusillade commise en 2010 depuis un véhicule contre des fidèles qui sortaient d’une église dans la ville de Nagaa Hammadi, qui a fait sept morts, Amnesty International exhorte les autorités égyptiennes à prendre des mesures de grande ampleur afin de protéger la minorité copte à la veille de la messe du Noël copte, vendredi 7 janvier, et à faire en sorte que les coptes jouissent pleinement de leurs droits humains, sans subir de discrimination."
Déclaration publique, Égypte. Les autorités n'assurent pas la protection des minorités religieuses (index AI : MDE 12/001/2010)
"Amnesty International tient tout d’abord à exprimer toute sa compassion et à adresser ses meilleures pensées aux personnes tuées ou blessées lors de cet attentat. Elle condamne toutes les attaques délibérées contre des civils, qui ne sauraient en aucun cas être justifiées, quelles que soient les circonstances. Ces attaques témoignent d’un mépris total du droit à la vie et sont absolument interdites par le droit international.
Amnesty International demande aux autorités égyptiennes de mener une enquête exhaustive et impartiale, d’identifier les responsables de l'attentat et de s’assurer que les droits des victimes et de leurs proches à la justice, à la vérité et aux réparations soient respectés. À cette fin, il importe qu’elles s’acquittent de leurs obligations internationales en matière de droits humains.
Les victimes et leurs familles ont le droit de connaître la vérité sur l’attentat, notamment sur les personnes ou les groupes qui en sont les auteurs ou les commanditaires. Elles ont également le droit de savoir dans quelle mesure les autorités ont failli à leur devoir de les protéger et les raisons de ce manquement. Seuls une enquête et le procès des responsables présumés, dans le respect des normes internationales, pourront apporter des réponses aux victimes et à leurs familles et garantir leur droit d’obtenir justice et des réparations.
Au lendemain de l’attentat, des Égyptiens, musulmans et coptes, ont manifesté dans plusieurs gouvernorats pour condamner cet acte et exprimer leur solidarité envers les victimes et leurs familles. Les autorités auraient empêché la tenue de certaines manifestations, notamment à Alexandrie.
L’attentat du samedi 1er janvier a également suscité la colère des coptes et d'autres Égyptiens qui sont descendus dans les rues à Alexandrie, au Caire et, entre autres, dans le gouvernorat de Qalyubiya, réclamant plus de protection et de justice. À Alexandrie, les manifestants se sont heurtés aux forces de sécurité qui ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc pour disperser la foule.
Certains manifestants ont été blessés lors des affrontements qui se sont déroulés lundi 3 janvier le quartier de Choubra, dans le nord du Caire, comme on peut le voir sur des vidéos postées sur des sites de réseaux sociaux et de partage de vidéos. Selon des sources officielles, au moins 14 des forces de sécurité ont également été blessés. Huit manifestants, dont Mustafa Shawqi, Mohamed Nagi, Mustafa Muheiddin, Amr Ahmed Hassan, Tamer al Saydi, Ahmed Refaat et Mohamed Atef, ont été arrêtés et doivent être présentés le 6 janvier devant le tribunal correctionnel de Rod El Farag pour chefs d’accusation, notamment destruction de biens publics et privés, coups et blessures sur des policiers et trouble à l’ordre public.
Les autorités égyptiennes doivent veiller à ce que des mesures de ce type ne servent pas à empêcher les Égyptiens d’exprimer pacifiquement leur solidarité envers les victimes et leurs familles. En outre, elles ne doivent pas engager de poursuites contre des personnes ayant simplement exercé sans violence leur droit à la liberté de réunion et faire en sorte que toute autre personne poursuivie bénéficie d'un procès équitable.
Amnesty International reconnaît que les autorités ont le devoir de maintenir l’ordre public, mais elles doivent agir en respectant scrupuleusement la loi et les principes de nécessité et de proportionnalité inscrits dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel l’Égypte est partie. Or, les autorités égyptiennes mettent systématiquement en œuvre des restrictions abusives et des mesures radicales en vue de réprimer l’exercice légitime des droits de manifester et de se rassembler sans violence, en violation de l’article 21 du PIDCP qui garantit le droit à la liberté de réunion.
Bien des Égyptiens, notamment au sein de la communauté copte, pensent que les autorités n’ont pas pris les mesures qui s’imposaient face aux précédents événements et aux récentes menaces, ce qui n’a fait
qu’attiser les tensions entre les autorités et les coptes.
En novembre 2010, les forces de sécurité ont recouru à une force excessive face aux coptes qui protestaient contre le refus des autorités de valider la construction d’une église à Guizeh. Lors des manifestations, les forces de sécurité ont tué deux personnes, tandis que des dizaines d’autres étaient arrêtées ou blessées. Le procureur général a ordonné la détention de 154 manifestants dans l’attente de nouvelles investigations, avant de les libérer sans inculpation. Les dernières personnes qui étaient maintenues en détention, au nombre de 23, ont été relâchées le 4 janvier.
Les coptes en Égypte se plaignent fréquemment que les autorités ne font pas suffisamment pour les protéger et traduire en justice leurs agresseurs et que ceux contre lesquels des poursuites sont engagées n'écopent souvent que de peines légères. Face à des attaques ciblant les coptes et à des violences intercommunautaires, les autorités, au lieu de poursuivre les responsables, ont à plusieurs reprises favorisé la « réconciliation ».
Par ailleurs, en violation de l'article 18 du PIDCP qui garantit la liberté de pensée, de conscience et de religion, les autorités égyptiennes n’ont pas tenu leur promesse de mettre fin aux pratiques discriminatoires qui empêchent les coptes de construire des lieux de culte. Amnesty International leur demande d’en finir avec toutes les lois et pratiques discriminatoires auxquelles sont en butte les minorités religieuses.
À la lumière de l’attentat d’Alexandrie et de la fusillade commise en 2010 depuis un véhicule contre des fidèles qui sortaient d’une église dans la ville de Nagaa Hammadi, qui a fait sept morts, Amnesty International exhorte les autorités égyptiennes à prendre des mesures de grande ampleur afin de protéger la minorité copte à la veille de la messe du Noël copte, vendredi 7 janvier, et à faire en sorte que les coptes jouissent pleinement de leurs droits humains, sans subir de discrimination."
Déclaration publique, Égypte. Les autorités n'assurent pas la protection des minorités religieuses (index AI : MDE 12/001/2010)