Un rappel cinglant sur les leçons de l'histoire
MAS : L’exposition-vernissage que vous avez proposé montre des œuvres très atypiques. Pouvez-vous nous expliquer votre travail ?
Jean-Louis Maskali : J’ai toujours ressenti le besoin impérieux de m’exprimer d’une façon ou d’une autre. Un beau jour j’ai eu l’idée, d’user de façon un peu plus sérieuse de la technique du photomontage. Ça m’est venu comme ça, sans que j’y réfléchisse vraiment : je ne sais par quelles associations d’idées m’est apparue à l’esprit l’image de la tour Eiffel inondée bien au-delà du premier étage, avec des barques de pêcheurs tout autour, tentant de subsister tant bien que mal et prêtes à s’entretuer si nécessaire... Ça a donné ma première œuvre. A partir de là, j’ai très vite réalisé que quelque chose s’était mis en place, naturellement, et j’ai compris que je n’avais plus qu’à continuer sur cette lancée apparemment prometteuse : exprimer ma vision pessimiste sur le monde et sur l’homme en représentant des scènes peu désirables (il faut bien le reconnaître) et en espérant que l’on puisse les éviter. Car c’est souvent en visualisant ce qui pourrait nous arriver de plus terrible que l’on prend conscience qu’il faut rester vigilant et tout faire pour ne pas en arriver là. Et c’est finalement, le but que je me suis donné. Ces photomontages sont bien sûr exagérés, ils caricaturent des peurs sans doute irrationnelles. Mais qu’ils vous portent à sourire ou bien à pleurer, que vous soyez d’accord ou pas avec ce qu’ils disent, s’ils pouvaient contribuer, modestement, à faire prendre conscience des menaces qui pèsent sur notre avenir commun j’en serais pleinement satisfait.
Jean-Louis Maskali : J’ai toujours ressenti le besoin impérieux de m’exprimer d’une façon ou d’une autre. Un beau jour j’ai eu l’idée, d’user de façon un peu plus sérieuse de la technique du photomontage. Ça m’est venu comme ça, sans que j’y réfléchisse vraiment : je ne sais par quelles associations d’idées m’est apparue à l’esprit l’image de la tour Eiffel inondée bien au-delà du premier étage, avec des barques de pêcheurs tout autour, tentant de subsister tant bien que mal et prêtes à s’entretuer si nécessaire... Ça a donné ma première œuvre. A partir de là, j’ai très vite réalisé que quelque chose s’était mis en place, naturellement, et j’ai compris que je n’avais plus qu’à continuer sur cette lancée apparemment prometteuse : exprimer ma vision pessimiste sur le monde et sur l’homme en représentant des scènes peu désirables (il faut bien le reconnaître) et en espérant que l’on puisse les éviter. Car c’est souvent en visualisant ce qui pourrait nous arriver de plus terrible que l’on prend conscience qu’il faut rester vigilant et tout faire pour ne pas en arriver là. Et c’est finalement, le but que je me suis donné. Ces photomontages sont bien sûr exagérés, ils caricaturent des peurs sans doute irrationnelles. Mais qu’ils vous portent à sourire ou bien à pleurer, que vous soyez d’accord ou pas avec ce qu’ils disent, s’ils pouvaient contribuer, modestement, à faire prendre conscience des menaces qui pèsent sur notre avenir commun j’en serais pleinement satisfait.
Montrer l'horreur pour mieux la combattre
Êtes-vous un artiste engagé et quel est le message que vous voulez envoyer ?
Engagé ? Oui et non. Contre la bêtise humaine, certainement ! Quand on voit l’état de notre planète et les conflits qui parsèment le monde, j’aimerais que l’humanité évite de s’aventurer plus avant sur le chemin de l’indicible désastre. C’est pour cela que j’ai voulu montrer ces images chocs, ces visions cauchemardesques de réalités potentielles, qui, je l’espère, ne se réaliseront jamais. Mais n’est-ce pas au bord du gouffre, quand la vision de l’abîme rend crédible l’hypothèse de la chute que l’instinct de survie se réveille ? C’est vrai, je suis foncièrement pessimiste sur l’avenir de l’humanité…mais peut-être un maigre espoir existe-t-il ? Pour cela, les hommes doivent rester vigilants et ne jamais oublier les leçons de l’histoire. Mais en sont-ils capables ? Je tente de le leur rappeler.
Engagé ? Oui et non. Contre la bêtise humaine, certainement ! Quand on voit l’état de notre planète et les conflits qui parsèment le monde, j’aimerais que l’humanité évite de s’aventurer plus avant sur le chemin de l’indicible désastre. C’est pour cela que j’ai voulu montrer ces images chocs, ces visions cauchemardesques de réalités potentielles, qui, je l’espère, ne se réaliseront jamais. Mais n’est-ce pas au bord du gouffre, quand la vision de l’abîme rend crédible l’hypothèse de la chute que l’instinct de survie se réveille ? C’est vrai, je suis foncièrement pessimiste sur l’avenir de l’humanité…mais peut-être un maigre espoir existe-t-il ? Pour cela, les hommes doivent rester vigilants et ne jamais oublier les leçons de l’histoire. Mais en sont-ils capables ? Je tente de le leur rappeler.
Donner un message d'espoir
Quelques-uns des photomontages sont plutôt cocasses et sympathiques. Ceux sur Djibouti entre autres…
Oui, parce que représenter des cauchemars à éviter, c’est une chose, mais montrer des rêves à atteindre, c’en est une autre tout aussi importante, même si elle ne m’est pas naturelle… Djibouti est mon second pays et celui de ma femme. Je ne me voyais pas exprimer mes idées négatives dans l’argile de terres déjà tant défavorisées par la nature, où des peuples nomades souffrent depuis toujours pour tenter tout simplement de vivre, où une jeune nation œuvre patiemment, depuis quelques décennies à se forger un avenir viable et prospère. J’ai préféré, avec beaucoup d’humour, donner un message d’espoir, même si l’on peut y voir une bonne part d’utopie…
Oui, parce que représenter des cauchemars à éviter, c’est une chose, mais montrer des rêves à atteindre, c’en est une autre tout aussi importante, même si elle ne m’est pas naturelle… Djibouti est mon second pays et celui de ma femme. Je ne me voyais pas exprimer mes idées négatives dans l’argile de terres déjà tant défavorisées par la nature, où des peuples nomades souffrent depuis toujours pour tenter tout simplement de vivre, où une jeune nation œuvre patiemment, depuis quelques décennies à se forger un avenir viable et prospère. J’ai préféré, avec beaucoup d’humour, donner un message d’espoir, même si l’on peut y voir une bonne part d’utopie…
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