Mousquetaires.mp3 (60.86 Ko)
Triomphe de l’opérette à la française lors de la création aux Bouffes Parisiens en 1880, "Les Mousquetaires au Couvent" s’inscrivent dans la droite ligne de ces pochades musicales ou s’entrecroisent politique, armée, religion en les moquant joyeusement avec ce je ne sais quoi de gentiment anticlérical que n'a jamais même renié notre volatile enchaîné hexagonal.
Si l'ensemble se déguste comme un apéritif bien frais sous les platanes de la Place de l'Horloge, une bonne humeur instantanée d'emblée s'installe.
A l'origine Varney nous entraîne sous Louis XIII en Touraine. Richelieu craint une nouvelle conspiration. Deux fringants mousquetaires amoureux s’emparent des vêtements de deux pèlerins, qui sont en fait les comploteurs redoutés, pour pouvoir pénétrer dans le couvent où sont retenues les dames de leurs pensées.
La musique, elle, file bon train car entrecoupée d'airs ravissants, d’intermèdes cocasses et décalés qui font la joie des spectateurs. Une gaieté gentiment sacrilège s'impose qui a tout pour séduire les mélomanes agnostiques toujours friands d'histoires facétieuses dont les ecclésiastiques font les frais.
Pour exploiter la fibre burlesque du livret un tantinet suranné, Valérie Marestin (costumes maison passe-partout, décors simplets et lumières d'Hervé Cherblanc) n'y va pas par quatre chemins et transpose la trame dans une époque moins lointaine… la nôtre.
Édulcorant dans une sage trahison le côté mécréant si cher au compositeur et aux librettistes, ses mousquetaires deviennent ici des chasseurs Alpins, le couvent prendra plutôt l’allure d’un pensionnat pour jeunes filles en fleurs, la prise du voile sera convertie en mariage arrangé, la tentative d’assassinat s’apparentera dès lors à une menace éventée d’attentat de basse politique politicienne…
Aucun blasphème, point de Touraine, mais des Pyrénées de carton-pâte. Tour de force de l'entreprise: ça marche. Une fois le choc de l'ouverture passé, l'intrigue bien mise en place et lancée, on se dit que finalement, la transposition, si elle ne casse pas trois pattes à un canard, passe plutôt bien la rampe. C'est toujours drôle, quelques répliques actualisées font mouche et le public en redemande. Vox Populi, Vox Dei.
On n'en démordra pas. A l'opérette française il faut ce chic, ce chien, cet esprit, cette élégance, ce charme, à doser méticuleusement et avec subtilité. Sinon on tombe dans le style grand spectacle qui n'en est dès lors que caricature.
La direction très enlevée de Dominique Trottein, à la tête de l'Orchestre Régional Avignon-Provence, est l'autre bonne surprise de la soirée. Esprit, vie, humour, simplicité sont ici atouts non négligeable et sa baguette entraîne dans une course folle un plateau jeune, acrobatique et bien chantant.
Frédéric Cornille (Brissac) et Antonio Figueroa (Gontran) ont l'âge du rôle et la voix. Deux formidables chanteurs-acteurs qui, sans honte, compromettent armée et religion dans cette intrigue simplette au happy-end téléphoné.
Plaisir de retrouver Franck Léguérinel dans un Abbé Bridaine qui a pris un corps et un volume vocal surprenants. Le sympathique baryton retrouve ici un rôle à la mesure de son talent aux multiples facettes. Il sait se montrer à la fois cocasse, tendre et généreux en père moralisateur et complice.
Chez les dames, sœurs ou pensionnaires, à votre choix, la musicalité n'est pas en reste.
Face à la charmante Marie de Pauline Rouillard, la délicieusement piquante dans son "Furet au Couvent" Louise d'Amaya Dominguez tire son épingle du jeu. Mais c'est surtout la pétulante Simone de Claire de Monteil (un mélange savant de Pauline Carton et Jacqueline Maillan) qui pourrait bien s'imposer comme la révélation de la soirée. Maryse Castets, en Supérieure saisie par la débauche, achève de nous séduire.
Éric Belaud a eu raison d'intégrer une chorégraphie aussi légère qu'un yaourt bio dans cette gentillette production aux allures de cartoon, simplette à l'extrême dans sa présentation.
Un mot pour finir sur la flopée des seconds rôles, assumés avec tout le relief souhaitable par certains membres du chœur.
Si l'ensemble se déguste comme un apéritif bien frais sous les platanes de la Place de l'Horloge, une bonne humeur instantanée d'emblée s'installe.
A l'origine Varney nous entraîne sous Louis XIII en Touraine. Richelieu craint une nouvelle conspiration. Deux fringants mousquetaires amoureux s’emparent des vêtements de deux pèlerins, qui sont en fait les comploteurs redoutés, pour pouvoir pénétrer dans le couvent où sont retenues les dames de leurs pensées.
La musique, elle, file bon train car entrecoupée d'airs ravissants, d’intermèdes cocasses et décalés qui font la joie des spectateurs. Une gaieté gentiment sacrilège s'impose qui a tout pour séduire les mélomanes agnostiques toujours friands d'histoires facétieuses dont les ecclésiastiques font les frais.
Pour exploiter la fibre burlesque du livret un tantinet suranné, Valérie Marestin (costumes maison passe-partout, décors simplets et lumières d'Hervé Cherblanc) n'y va pas par quatre chemins et transpose la trame dans une époque moins lointaine… la nôtre.
Édulcorant dans une sage trahison le côté mécréant si cher au compositeur et aux librettistes, ses mousquetaires deviennent ici des chasseurs Alpins, le couvent prendra plutôt l’allure d’un pensionnat pour jeunes filles en fleurs, la prise du voile sera convertie en mariage arrangé, la tentative d’assassinat s’apparentera dès lors à une menace éventée d’attentat de basse politique politicienne…
Aucun blasphème, point de Touraine, mais des Pyrénées de carton-pâte. Tour de force de l'entreprise: ça marche. Une fois le choc de l'ouverture passé, l'intrigue bien mise en place et lancée, on se dit que finalement, la transposition, si elle ne casse pas trois pattes à un canard, passe plutôt bien la rampe. C'est toujours drôle, quelques répliques actualisées font mouche et le public en redemande. Vox Populi, Vox Dei.
On n'en démordra pas. A l'opérette française il faut ce chic, ce chien, cet esprit, cette élégance, ce charme, à doser méticuleusement et avec subtilité. Sinon on tombe dans le style grand spectacle qui n'en est dès lors que caricature.
La direction très enlevée de Dominique Trottein, à la tête de l'Orchestre Régional Avignon-Provence, est l'autre bonne surprise de la soirée. Esprit, vie, humour, simplicité sont ici atouts non négligeable et sa baguette entraîne dans une course folle un plateau jeune, acrobatique et bien chantant.
Frédéric Cornille (Brissac) et Antonio Figueroa (Gontran) ont l'âge du rôle et la voix. Deux formidables chanteurs-acteurs qui, sans honte, compromettent armée et religion dans cette intrigue simplette au happy-end téléphoné.
Plaisir de retrouver Franck Léguérinel dans un Abbé Bridaine qui a pris un corps et un volume vocal surprenants. Le sympathique baryton retrouve ici un rôle à la mesure de son talent aux multiples facettes. Il sait se montrer à la fois cocasse, tendre et généreux en père moralisateur et complice.
Chez les dames, sœurs ou pensionnaires, à votre choix, la musicalité n'est pas en reste.
Face à la charmante Marie de Pauline Rouillard, la délicieusement piquante dans son "Furet au Couvent" Louise d'Amaya Dominguez tire son épingle du jeu. Mais c'est surtout la pétulante Simone de Claire de Monteil (un mélange savant de Pauline Carton et Jacqueline Maillan) qui pourrait bien s'imposer comme la révélation de la soirée. Maryse Castets, en Supérieure saisie par la débauche, achève de nous séduire.
Éric Belaud a eu raison d'intégrer une chorégraphie aussi légère qu'un yaourt bio dans cette gentillette production aux allures de cartoon, simplette à l'extrême dans sa présentation.
Un mot pour finir sur la flopée des seconds rôles, assumés avec tout le relief souhaitable par certains membres du chœur.