Appât par nourriture pour une capture manuelle des makis à examiner par Christian Schuller, vétérinaire (avec le képi) et Franck Charlier, secrétaire de l’association MKZ (c) MKZ
Podcast lemuriens.mp3 (508.58 Ko)
La Préfecture de Mayotte et l’association des Naturalistes de Mayotte gestionnaire de la réserve naturelle de M’Bouzi ont décidé de déposer une plainte auprès des autorités compétentes. Le service de l’alimentation de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) a procédé à une autopsie et des prélèvements à des fins d’analyse.
Le bilan lésionnelle des makis autopsiés conduit au constat d’une intoxication aux anticoagulants. Il s’agit maintenant de déterminer le type d’anticoagulant en question. Les prélèvements seront envoyés par la DAAF à un laboratoire de toxicologie en France métropolitaine.
Une quinzaine de makis sont à présent en traitement (soins…) en clinique vétérinaire.
C’est l’association Terre d’Asile qui a commencé en 1997 à introduire des lémuriens dans cette réserve naturelle de forêt sèche qu’est l’îlot Mbouzi.
Le Conseil national de la protection de la nature ayant jugé cette présence de makis invasive a recommandé aux autorités locales la mise en œuvre d’un plan d’action destiné à réguler cette population de lémuriens afin de favoriser l’épanouissement de la réserve.
Une campagne de contraception des lémuriens a été confiée aux bénévoles de l’association MKZ par un comité de pilotage réunissant services de l’État, associations, collectivités locales et experts.
Le bilan lésionnelle des makis autopsiés conduit au constat d’une intoxication aux anticoagulants. Il s’agit maintenant de déterminer le type d’anticoagulant en question. Les prélèvements seront envoyés par la DAAF à un laboratoire de toxicologie en France métropolitaine.
Une quinzaine de makis sont à présent en traitement (soins…) en clinique vétérinaire.
C’est l’association Terre d’Asile qui a commencé en 1997 à introduire des lémuriens dans cette réserve naturelle de forêt sèche qu’est l’îlot Mbouzi.
Le Conseil national de la protection de la nature ayant jugé cette présence de makis invasive a recommandé aux autorités locales la mise en œuvre d’un plan d’action destiné à réguler cette population de lémuriens afin de favoriser l’épanouissement de la réserve.
Une campagne de contraception des lémuriens a été confiée aux bénévoles de l’association MKZ par un comité de pilotage réunissant services de l’État, associations, collectivités locales et experts.
Interview
Makis décédés à l'îlot M’Bouzi (c) MKZ
Thomas Degos, préfet de Mayotte, qui nous a accordé une interview, souhaite que la cause de ces décès soit rapidement identifiée et que les opérations de contraception en cours puissent se poursuivre.
Quelle est cette problématique des makis sur l’îlot Mbouzi?
Nous sommes face à une problématique à deux versants: protéger les makis et la forêt de Mayotte dont la forêt sèche de la réserve nationale de l’îlot Mbouzi. Aujourd’hui l’ensemble des acteurs en présence est d’accord pour dire que la présence massive des makis sur Mbouzi représente un problème. Les makis n’y survivent pas de manière autonome, puisque qu’ils ne peuvent y subsister qu’en étant nourris par l’homme, et la forêt sèche est menacée par leur présence. Ce problème n’aurait jamais dû être, les lémuriens n’auraient pas dû être introduits à Mbouzi. Je ne veux pas jeter l’opprobre sur les uns ou sur les autres. Chacun a sa part de responsabilité. En partant d’une bonne intention on arrive à un échec collectif… j’en prends ma part de responsabilité. Mais aujourd’hui il faut regarder de l’avant et rechercher les solutions à cette situation et pour cela j’ai rencontré les associations locales, nationales, les professionnels, les experts, on est tous d’accord, il faut avancer.
Nous avons deux objectifs, protéger les makis, leur habitat naturel et en garantir le développement à Mayotte d’une part, et d’autre part, garantir la protection de la forêt sèche comorienne qui est l’objet de la réserve naturelle de Mbouzi. A la base le lémurien est une espèce de faune sauvage qui doit pouvoir se débrouiller toute seule, mais pour cela il est nécessaire de préserver aussi la forêt primaire tout en tenant compte des besoins des agriculteurs et de la population, il s’agit là d’un véritable enjeu de développement durable.
Pour les makis de l’îlot Mbouzi plusieurs solutions sont envisagées afin d’arriver progressivement à une diminution de la population : contraception, délocalisation, diminution progressive du nourrissage et donc régulation naturelle de la population, etc… toutes ces solutions ont été étudiées et validées en comité de pilotage avec l’aval de l’ensemble des acteurs concernés, associations, agriculteurs, services de l’État. Il s’agit là d’une véritable première, il va falloir faire des tests, évaluer les impacts de nos actions. Les acteurs ont tous répondu présents, les actions sont engagées.
A combien estimez vous la population des makis?
Aujourd’hui on n’a pas de chiffres précis. Selon l’association Terre d’Asile, la population de makis actuellement présente sur Mbouzi est estimée entre 600 et 800 individus et elle augmente de 10% chaque année. En outre le nourrissage dont ils bénéficient leur octroie une espérance de vie supérieure à celle d’un animal évoluant dans des conditions sauvages.
Il faut essayer d’arrêter et de limiter cette croissance, trouver une solution pour l’ensemble des individus et rendre l’îlot à sa vocation initiale qui est la préservation de la forêt sèche. C’est le travail que nous allons réaliser avec les associations. MKZ procède déjà à la contraception.
Quelle est cette problématique des makis sur l’îlot Mbouzi?
Nous sommes face à une problématique à deux versants: protéger les makis et la forêt de Mayotte dont la forêt sèche de la réserve nationale de l’îlot Mbouzi. Aujourd’hui l’ensemble des acteurs en présence est d’accord pour dire que la présence massive des makis sur Mbouzi représente un problème. Les makis n’y survivent pas de manière autonome, puisque qu’ils ne peuvent y subsister qu’en étant nourris par l’homme, et la forêt sèche est menacée par leur présence. Ce problème n’aurait jamais dû être, les lémuriens n’auraient pas dû être introduits à Mbouzi. Je ne veux pas jeter l’opprobre sur les uns ou sur les autres. Chacun a sa part de responsabilité. En partant d’une bonne intention on arrive à un échec collectif… j’en prends ma part de responsabilité. Mais aujourd’hui il faut regarder de l’avant et rechercher les solutions à cette situation et pour cela j’ai rencontré les associations locales, nationales, les professionnels, les experts, on est tous d’accord, il faut avancer.
Nous avons deux objectifs, protéger les makis, leur habitat naturel et en garantir le développement à Mayotte d’une part, et d’autre part, garantir la protection de la forêt sèche comorienne qui est l’objet de la réserve naturelle de Mbouzi. A la base le lémurien est une espèce de faune sauvage qui doit pouvoir se débrouiller toute seule, mais pour cela il est nécessaire de préserver aussi la forêt primaire tout en tenant compte des besoins des agriculteurs et de la population, il s’agit là d’un véritable enjeu de développement durable.
Pour les makis de l’îlot Mbouzi plusieurs solutions sont envisagées afin d’arriver progressivement à une diminution de la population : contraception, délocalisation, diminution progressive du nourrissage et donc régulation naturelle de la population, etc… toutes ces solutions ont été étudiées et validées en comité de pilotage avec l’aval de l’ensemble des acteurs concernés, associations, agriculteurs, services de l’État. Il s’agit là d’une véritable première, il va falloir faire des tests, évaluer les impacts de nos actions. Les acteurs ont tous répondu présents, les actions sont engagées.
A combien estimez vous la population des makis?
Aujourd’hui on n’a pas de chiffres précis. Selon l’association Terre d’Asile, la population de makis actuellement présente sur Mbouzi est estimée entre 600 et 800 individus et elle augmente de 10% chaque année. En outre le nourrissage dont ils bénéficient leur octroie une espérance de vie supérieure à celle d’un animal évoluant dans des conditions sauvages.
Il faut essayer d’arrêter et de limiter cette croissance, trouver une solution pour l’ensemble des individus et rendre l’îlot à sa vocation initiale qui est la préservation de la forêt sèche. C’est le travail que nous allons réaliser avec les associations. MKZ procède déjà à la contraception.