Paul Meilhat (à gauche), vainqueur de la Route du Rhum en Imoca et François Gabart (à droite), deuxième de la catégorie Ultime. Photo d'archive (c) Ludovic de Cockborne
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L’histoire retiendra qu’Alex Thomson aura mené la Route du Rhum dans sa catégorie du premier au dernier jour. Arrivé le premier en Guadeloupe vendredi 16 novembre 2018, le skippeur britannique n’inscrira pourtant pas son nom au palmarès de la prestigieuse course transatlantique disputée entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Alex Thomson a écopé d’une pénalité de 24 heures pour avoir utilisé son moteur quelques heures avant son arrivée afin de dégager son bateau "Hugo Boss" d’une falaise sur laquelle il s’était échoué.
Ayant franchi la ligne d’arrivée en seconde position dans la catégorie Imoca - regroupant les monocoques de 18 mètres -, Paul Meilhat, parrainé par le groupe d’assurance SMA, profite des déboires de son adversaire pour s’adjuger sa première grande course en solitaire.
Quelques jours auparavant, la compétition avait également apporté son lot de surprise et de déception dans la classe reine Ultime - celle des plus grands multicoques. Lundi 12 novembre au bout de la nuit et du suspense, Francis Joyon et son bateau "IDEC Sport" sont sortis vainqueurs d’un duel bord à bord avec François Gabart et son trimaran "Macif".
Pourtant confortablement installé en tête, François Gabart a dû céder dans les derniers instants de la course. En vieux loup de mer, Francis Joyon a tiré le meilleur parti du vent très capricieux aux abords de la Guadeloupe pour refaire son retard mile après mile.
Après six tentatives infructueuses, le discret marin de 62 ans remporte enfin la mythique transatlantique. Cette victoire consacre l’expérience et l’abnégation d’un skippeur surnommé "l’homme des records", actuellement détenteur du trophée Jules-Verne récompensant le tour du monde en équipage le plus rapide.
Ayant franchi la ligne d’arrivée en seconde position dans la catégorie Imoca - regroupant les monocoques de 18 mètres -, Paul Meilhat, parrainé par le groupe d’assurance SMA, profite des déboires de son adversaire pour s’adjuger sa première grande course en solitaire.
Quelques jours auparavant, la compétition avait également apporté son lot de surprise et de déception dans la classe reine Ultime - celle des plus grands multicoques. Lundi 12 novembre au bout de la nuit et du suspense, Francis Joyon et son bateau "IDEC Sport" sont sortis vainqueurs d’un duel bord à bord avec François Gabart et son trimaran "Macif".
Pourtant confortablement installé en tête, François Gabart a dû céder dans les derniers instants de la course. En vieux loup de mer, Francis Joyon a tiré le meilleur parti du vent très capricieux aux abords de la Guadeloupe pour refaire son retard mile après mile.
Après six tentatives infructueuses, le discret marin de 62 ans remporte enfin la mythique transatlantique. Cette victoire consacre l’expérience et l’abnégation d’un skippeur surnommé "l’homme des records", actuellement détenteur du trophée Jules-Verne récompensant le tour du monde en équipage le plus rapide.
Révolution des foils
Même si le parfum de victoire sur la Route du Rhum est inédit pour Francis Joyon et Paul Meilhat, elle ne l’est pas pour leurs deux montures. Leurs voiliers sont en effet rompus aux succès prestigieux. Que ce soit en classes Ultime ou Imoca, le "Rhum" couronne les bateaux déjà vainqueurs en 2014 sous des sponsorings différents. Auparavant, le multicoque de Francis Joyon s’était même déjà imposé dans la Route du Rhum 2010 alors que le monocoque de Paul Meilhat compte une victoire éclatante sur le Vendée Globe 2012-2013.
Le succès de ces deux voiliers lors de cette édition est remarquable parce qu’ils ne disposent pas des dernières avancées techniques et des innovations rencontrées sur les navires les plus récents. Depuis trois ans, le monde de la course au large vit en effet une petite révolution. Celle des foils, du nom des appendices latéraux qui permettent aux voiliers de voler à haute vitesse.
Cette année, la flotte des multicoques géants aura été décimée par les avaries. Exit les bateaux skippés par Sébastien Josse et Armel Le Cléac'h, tous deux contraints de revenir sur terre après des déconvenues techniques. François Gabart a lui terminé la course avec un voilier diminué, amputé d’un foil et d’un safran. Ce handicap lui a probablement coûté la victoire. Pourtant, ces protagonistes s’appuyaient sur des bateaux à la pointe de la technologie, notamment munis de foils.
Le succès de ces deux voiliers lors de cette édition est remarquable parce qu’ils ne disposent pas des dernières avancées techniques et des innovations rencontrées sur les navires les plus récents. Depuis trois ans, le monde de la course au large vit en effet une petite révolution. Celle des foils, du nom des appendices latéraux qui permettent aux voiliers de voler à haute vitesse.
Cette année, la flotte des multicoques géants aura été décimée par les avaries. Exit les bateaux skippés par Sébastien Josse et Armel Le Cléac'h, tous deux contraints de revenir sur terre après des déconvenues techniques. François Gabart a lui terminé la course avec un voilier diminué, amputé d’un foil et d’un safran. Ce handicap lui a probablement coûté la victoire. Pourtant, ces protagonistes s’appuyaient sur des bateaux à la pointe de la technologie, notamment munis de foils.
Dure réalité de la course au large
S’ils sont performants sur le papier ou en situation d’entrainement, ces voiliers dernier cri sont rattrapés par la dure réalité de la course au large. Leur vitesse accrue combinée avec leur légèreté aérienne se révèle être un écueil de poids dans des conditions difficiles malmenant ces géants des mers à la constitution fragile.
Malicieux, Francis Joyon semblait lui-même défendre son choix conservateur et mesuré avant le départ: "C’est un saut dans l’inconnu. Les nouveaux bateaux ont un potentiel de vitesse différent. Ils volent et vont plus vite. Voleront-ils dans des conditions de mer formée comme on peut en attendre en novembre dans l'Atlantique? Ce n’est pas certain. Il sera intéressant de comparer pour la première fois les vitesses des différents bateaux dans l’océan".
Le grand large a livré son verdict. Pour gagner la Route du Rhum cette année, il fallait miser sur des bateaux d’ancienne génération. Ils représentent une valeur sure contrairement aux navires les plus récents qui peinent à s’imposer. Il semble qu’il faille laisser le temps à leurs skippeurs d’apprivoiser le progrès. Les voilà lancés dans une quête de fiabilité. Quant aux bateaux chevronnés, ils ont encore de belles années devant eux avant de rejoindre leurs glorieux ancêtres au panthéon des voiliers mythiques de la course au large.
Malicieux, Francis Joyon semblait lui-même défendre son choix conservateur et mesuré avant le départ: "C’est un saut dans l’inconnu. Les nouveaux bateaux ont un potentiel de vitesse différent. Ils volent et vont plus vite. Voleront-ils dans des conditions de mer formée comme on peut en attendre en novembre dans l'Atlantique? Ce n’est pas certain. Il sera intéressant de comparer pour la première fois les vitesses des différents bateaux dans l’océan".
Le grand large a livré son verdict. Pour gagner la Route du Rhum cette année, il fallait miser sur des bateaux d’ancienne génération. Ils représentent une valeur sure contrairement aux navires les plus récents qui peinent à s’imposer. Il semble qu’il faille laisser le temps à leurs skippeurs d’apprivoiser le progrès. Les voilà lancés dans une quête de fiabilité. Quant aux bateaux chevronnés, ils ont encore de belles années devant eux avant de rejoindre leurs glorieux ancêtres au panthéon des voiliers mythiques de la course au large.