Une initiative pleine de bon sens
Camionnette et remorque pleines à craquer pour le premier convoi solidaire de Sylvain et Marine. Photo (c) Sylvain Gicquel
Particuliers pour réfugiés.mp3 (552.65 Ko)
Sylvain Gicquel fait plusieurs fois par an des aller-retours en Grèce pour son petit commerce d’huile d’olive. Il s’est ainsi rendu compte de visu à quel point les conditions de vie des Grecs se dégradent au fil des ans. A Patras plus particulièrement, il a été choqué par la misère des habitants, à peine moins sordide que celle des migrants venus s’échouer là. Dans le petit village où il achète son huile d’olive, la population survit à grand peine. C’est aussi ce qui l’a motivé à créer ce commerce, afin d’aider la population locale en faisant vivre leur seule richesse: la culture de l’olivier.
Mais partir en Grèce deux ou trois fois par an avec un camion vide minait l’entrepreneur bordelais. "Amener du vin et des Cannelés n’a pas trop de sens, même s’il m’est arrivé de le faire", ironise-t-il avant d’ajouter: "Je voulais partir à plein. Patras est sur ma route, et là j’ai constaté une misère indécente. Il fallait que je fasse quelque chose. L’idée de créer un petit réseau d’entraide a émergé peu à peu".
Marine Boyer, professeur agrégé d’anglais, le rejoint dans ce projet et ils créent une page Facebook: "Solidarité réfugiés Grèce". Il s’agit de récolter des dons, qui seront véhiculés par Sylvain jusqu’à Patras, et distribués aux réfugiés et aux Grecs par l’intermédiaire d’une antenne du Secours populaire implantée là de longue date. "On a des contacts hebdomadaires avec eux, on sait qu’ils nous offrent une garantie de sérieux et une organisation simplifiée pour la distribution. Notre rôle se limite donc à centraliser les dons et à les acheminer".
Mais partir en Grèce deux ou trois fois par an avec un camion vide minait l’entrepreneur bordelais. "Amener du vin et des Cannelés n’a pas trop de sens, même s’il m’est arrivé de le faire", ironise-t-il avant d’ajouter: "Je voulais partir à plein. Patras est sur ma route, et là j’ai constaté une misère indécente. Il fallait que je fasse quelque chose. L’idée de créer un petit réseau d’entraide a émergé peu à peu".
Marine Boyer, professeur agrégé d’anglais, le rejoint dans ce projet et ils créent une page Facebook: "Solidarité réfugiés Grèce". Il s’agit de récolter des dons, qui seront véhiculés par Sylvain jusqu’à Patras, et distribués aux réfugiés et aux Grecs par l’intermédiaire d’une antenne du Secours populaire implantée là de longue date. "On a des contacts hebdomadaires avec eux, on sait qu’ils nous offrent une garantie de sérieux et une organisation simplifiée pour la distribution. Notre rôle se limite donc à centraliser les dons et à les acheminer".
Nombreux sont les Grecs qui vivent dans des bidonvilles, avec les migrants.
Très vite, la page Facebook connait un certain succès et les dons affluent, à tel point que les deux organisateurs doivent en refuser: le camion est plein et il y a déjà des provisions pour le prochain convoi. Vêtements, chaussures, couvertures, nourriture, protections féminines, ainsi qu’une cagnotte réalisée sur leechi.com pour acheter plusieurs dizaines de kilos de riz et d’aliments frais, s’entassent dans la camionnette et la remorque de Sylvain. Là encore, l’idée de la cagnotte vise à dynamiser autant que possible le commerce local: le riz et les produits frais seront achetés aux producteurs grecs. Il existe en effet des rizières près de Thessalonique. Au total, plus d’une tonne de dons a été rassemblée en quelques semaines. Les prochains dons seront adaptés aux besoins et aux saisons, raison pour laquelle il n’est pas possible de stocker le trop-plein proposé.
Marine et Sylvain ne sont pas naïfs: "On n’a pas l’ambition de sauver 250.000 réfugiés. Mais ça ne nous coûte rien et notre projet s’appuie sur un constat logique: un camion qui part vide, dans le contexte actuel, c’est ridicule". Une façon pour eux – et pour les donateurs – de contribuer à améliorer le quotidien des victimes de la crise et des guerres. "Il y a beaucoup de solidarité de la part des particuliers grecs envers les réfugiés. Les mairies leur ouvrent des hangars, et même l’église orthodoxe de Sarcos a finalement décidé de les aider. Mais cela ne suffit pas. Nombreux sont désormais les Grecs qui vivent dans des bidonvilles, avec les migrants. Il fallait que je fasse quelque chose" explique le commerçant amoureux de la Grèce.
"Voir un vieux paysan pleurer quand un olivier centenaire doit être coupé pour cause de maladie, c’est comprendre ce qui anime profondément ces gens. C’est un pays qui a beaucoup de ressources, à commencer par la possibilité d’une autonomie énergétique: n’oublions pas que c’est le pays d’Éole. Et la Grèce demeure le troisième producteur mondial d’huile d’olive, dont 95% est ultra-vierge. Mais ils manquent d’appellation AOC ou Bio, et les collectivités territoriales sont aux mains de la corruption. Du coup le taux d’exportation reste négligeable par rapport à d’autres pays producteurs" analyse-t-il.
Au-delà du "coup de pouce" ponctuel que représente ces dons distribués, Sylvain et Marine ont à cœur de démontrer la validité et l’efficacité de l’action citoyenne: "On ne va pas résoudre la crise grecque, mais on peut montrer aux gouvernements et aux banques qu’on peut se montrer solidaires et se débrouiller sans eux", espèrent-ils.
Marine et Sylvain ne sont pas naïfs: "On n’a pas l’ambition de sauver 250.000 réfugiés. Mais ça ne nous coûte rien et notre projet s’appuie sur un constat logique: un camion qui part vide, dans le contexte actuel, c’est ridicule". Une façon pour eux – et pour les donateurs – de contribuer à améliorer le quotidien des victimes de la crise et des guerres. "Il y a beaucoup de solidarité de la part des particuliers grecs envers les réfugiés. Les mairies leur ouvrent des hangars, et même l’église orthodoxe de Sarcos a finalement décidé de les aider. Mais cela ne suffit pas. Nombreux sont désormais les Grecs qui vivent dans des bidonvilles, avec les migrants. Il fallait que je fasse quelque chose" explique le commerçant amoureux de la Grèce.
"Voir un vieux paysan pleurer quand un olivier centenaire doit être coupé pour cause de maladie, c’est comprendre ce qui anime profondément ces gens. C’est un pays qui a beaucoup de ressources, à commencer par la possibilité d’une autonomie énergétique: n’oublions pas que c’est le pays d’Éole. Et la Grèce demeure le troisième producteur mondial d’huile d’olive, dont 95% est ultra-vierge. Mais ils manquent d’appellation AOC ou Bio, et les collectivités territoriales sont aux mains de la corruption. Du coup le taux d’exportation reste négligeable par rapport à d’autres pays producteurs" analyse-t-il.
Au-delà du "coup de pouce" ponctuel que représente ces dons distribués, Sylvain et Marine ont à cœur de démontrer la validité et l’efficacité de l’action citoyenne: "On ne va pas résoudre la crise grecque, mais on peut montrer aux gouvernements et aux banques qu’on peut se montrer solidaires et se débrouiller sans eux", espèrent-ils.