un collège inondé dans un quartier de Cotonou (photo Le Municipal)
Nous sommes à Natitingou. La rivière "Fourouyèkèrè", un bras de la Yerpao, un fleuve qui traverse toute la ville, ne coule plus à plein régime. "Cette rivière est en voie de disparition", martèle tout simplement Joachim Sama, directeur des mines, de l’énergie et de l’eau de l’Atacora-Donga et point focal du Partenariat National de l’eau du Bénin (PNE-Bénin). "Il y a quelques années, on pêchait mais aujourd’hui, 2 semaines après une pluie, il n’y a plus une goutte d’eau dans la rivière", constate-t-il avec nous. Même si ce phénomène résulte parfois d’effets combinés, les changements climatiques sont à l’origine de cette diminution progressive des ressources en eau. Abel Afouda, l’un des experts en changements climatiques et président du PNE-Bénin, signale que les études démontrent que la diminution de 20% observée depuis les années 70 au niveau des précipitations, se traduit au niveau des ressources en eau dans les rivières, par une diminution d’environ 40%.
Le fleuve Ouémé, le plus grand de notre pays, soumis à l’exercice de l’observation à travers les stations de Bétérou, Savè ou de Bonou, fait observer que les périodes de basses eaux durent plus longtemps. Les données climatologiques, selon le professeur Michel Boko, révèlent en effet une diminution du nombre de jours de précipitations. L’analyse comparée de ces données entre les normales 1971-2000 et 1941-1970 montre globalement que les précipitations ont baissé de 16% et 28% dans le Bénin méridional et central.
Non loin du Bénin, tout juste à ses frontières au nord, le phénomène est plus révélateur. Le Niger, plus grand cours d’eau de l’Afrique de l’Ouest, a cessé de couler pendant quelques jours entre 1984 et 1985.
C’est donc une réalité, il ne pleut plus comme auparavant. Ce n’est pas la colère des dieux comme le pensent encore malheureusement certains Béninois mais ce sont les manifestations des changements climatiques qui sont la principale cause. Déjà, le professeur Abel Afouda nous situe : "le problème des changements climatiques ne concerne pas uniquement notre pays ou l’Afrique ; c’est un phénomène mondial". Et au niveau international, où des efforts ont été fournis à travers le Groupe international d’Experts sur les changements climatiques (GIEC) pour une meilleure connaissance du phénomène, un appel a été lancé pour une mobilisation forte à l’échelle internationale, régionale ou nationale.
Le fleuve Ouémé, le plus grand de notre pays, soumis à l’exercice de l’observation à travers les stations de Bétérou, Savè ou de Bonou, fait observer que les périodes de basses eaux durent plus longtemps. Les données climatologiques, selon le professeur Michel Boko, révèlent en effet une diminution du nombre de jours de précipitations. L’analyse comparée de ces données entre les normales 1971-2000 et 1941-1970 montre globalement que les précipitations ont baissé de 16% et 28% dans le Bénin méridional et central.
Non loin du Bénin, tout juste à ses frontières au nord, le phénomène est plus révélateur. Le Niger, plus grand cours d’eau de l’Afrique de l’Ouest, a cessé de couler pendant quelques jours entre 1984 et 1985.
C’est donc une réalité, il ne pleut plus comme auparavant. Ce n’est pas la colère des dieux comme le pensent encore malheureusement certains Béninois mais ce sont les manifestations des changements climatiques qui sont la principale cause. Déjà, le professeur Abel Afouda nous situe : "le problème des changements climatiques ne concerne pas uniquement notre pays ou l’Afrique ; c’est un phénomène mondial". Et au niveau international, où des efforts ont été fournis à travers le Groupe international d’Experts sur les changements climatiques (GIEC) pour une meilleure connaissance du phénomène, un appel a été lancé pour une mobilisation forte à l’échelle internationale, régionale ou nationale.
Le Bénin à l’heure de l’adaptation
Face aux conséquences dramatiques qu’engendre le phénomène dont la baisse des ressources en eau, la baisse de la production avec comme corollaire l’insécurité alimentaire, la hausse du niveau de la mer et la fréquence des catastrophes naturelles, la perte de la biodiversité, le Bénin n’est pas resté en marge de cette mobilisation internationale, non pas pour contrer un phénomène jugé irréversible, mais pour mettre en œuvre des mesures d’adaptation.
Ainsi, après avoir signé et ratifié la Convention sur le climat, signé et ratifié le protocole de Kyoto qui en découle, plusieurs actions ont été entreprises à travers le ministère en charge de l’Environnement. Ces mesures rentrent dans le cadre de l’adaptation comprise comme "un ensemble d’activités destinées à faire face aux effets néfastes des changements climatiques et à réduire la vulnérabilité des populations et des différents écosystèmes", selon Djibril Ibila, point focal de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUC) au Bénin. Il s’agit de l’élaboration d’une stratégie nationale de mise en œuvre de la CCNUC à travers le programme changements climatiques, du projet Communication nationale initiale du Bénin et du renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, avec la mise sur pied du comité national sur les changements climatiques.
Aujourd’hui, grâce à ces mesures prises, le Bénin fait ses petits pas à l’instar de beaucoup d’autres pays pour conjurer le mal. Surtout avec l’expérience du programme de protection du climat pour les pays en développement de la GTZ et le programme de Conservation et de gestion des ressources naturelles (ProCGRN), les populations rurales, laissées à elles-mêmes autrefois face aux dérèglements des saisons, retrouvent confiance avec tout un paquet de mesures expérimentales notamment dans les communes de Tanguiéta et de Ouaké. Ceci pour leur permettre de stabiliser l’eau de pluie, de pratiquer de nouvelles techniques propres de labour de champs en lieu et place des feux de brousse ou de pratiques culturales polluantes. Mis à contribution, l’Institut National de Recherche en Agronomie du Bénin (INRAB) met à la disposition des producteurs, de nouvelles variétés de riz, comme la BL 19 adaptées à la sécheresse et à la variabilité climatique.
Ainsi, après avoir signé et ratifié la Convention sur le climat, signé et ratifié le protocole de Kyoto qui en découle, plusieurs actions ont été entreprises à travers le ministère en charge de l’Environnement. Ces mesures rentrent dans le cadre de l’adaptation comprise comme "un ensemble d’activités destinées à faire face aux effets néfastes des changements climatiques et à réduire la vulnérabilité des populations et des différents écosystèmes", selon Djibril Ibila, point focal de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUC) au Bénin. Il s’agit de l’élaboration d’une stratégie nationale de mise en œuvre de la CCNUC à travers le programme changements climatiques, du projet Communication nationale initiale du Bénin et du renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, avec la mise sur pied du comité national sur les changements climatiques.
Aujourd’hui, grâce à ces mesures prises, le Bénin fait ses petits pas à l’instar de beaucoup d’autres pays pour conjurer le mal. Surtout avec l’expérience du programme de protection du climat pour les pays en développement de la GTZ et le programme de Conservation et de gestion des ressources naturelles (ProCGRN), les populations rurales, laissées à elles-mêmes autrefois face aux dérèglements des saisons, retrouvent confiance avec tout un paquet de mesures expérimentales notamment dans les communes de Tanguiéta et de Ouaké. Ceci pour leur permettre de stabiliser l’eau de pluie, de pratiquer de nouvelles techniques propres de labour de champs en lieu et place des feux de brousse ou de pratiques culturales polluantes. Mis à contribution, l’Institut National de Recherche en Agronomie du Bénin (INRAB) met à la disposition des producteurs, de nouvelles variétés de riz, comme la BL 19 adaptées à la sécheresse et à la variabilité climatique.
Aller plus loin
Si le Bénin, met aujourd’hui en route un train de mesures d’adaptation et fait figure de proue dans la sous-région pour avoir organisé un dialogue qui a réuni un impressionnant nombre d’experts du 18 au 21 octobre 2008, les prospections des experts du GIEC pour notre sous-région n’autorisent nullement à baisser les bras. Car, les conséquences pour la région Afrique de l’Ouest seront plus lourdes pendant que les pays du Nord, moins exposés, entreprennent déjà des actions pour réduire les impacts négatifs. Les experts nationaux sont unanimes qu’il faut un préalable : celui d’une meilleure connaissance des manifestations du phénomène. "Il faut intensifier la recherche", soutient le climatologue Michel Boko qui considère cette étape comme la porte d’entrée des autres mesures. Pour les ressources en eau, le président du PNE-Bénin, Abel Afouda, sans détour, indique qu’il faut poser les bases solides d’une gestion durable de ces ressources en mettant en place une législation appropriée. L’instrument indiqué reste la GIRE dont le GIEC a souligné l’importance dans son dernier rapport (2007). Le PNE-Bénin en a fait son cheval de bataille depuis plusieurs années et ses actions devraient être renforcées par l’Etat. Enfin, dans le registre des mesures d’atténuation, l’éducation des populations demeure encore un grand défi. La tâche est loin d’être terminée. Elle ne fait que commencer. Et comme le pense fermement le professeur Michel Boko, "si on ne fait rien dès maintenant, nous sacrifions et nous enterrons les générations futures avant qu’elles ne voient jour. Ce serait le plus grand échec de notre civilisation".