Ecrivaine elle-même et traductrice mais surtout collaboratrice zélée de l’éminent écrivain argentin, elle devint la légataire universelle de son œuvre.
Elle était née à Buenos Aires le 10 mars 1937, d’un père japonais et sa mère était la fille d’un Allemand et d’une Espagnole. A l’âge de 16 ans, elle était allée avec son son père écouter une conférence de Borges et ce qui les a rapprochés très vite, c’est leur amour de la langue anglaise, du vieil anglo-saxon et de l'islandais. Ils écrivent, traduisent ensemble. Il faut rappeler que Borges était atteint d’une maladie qui le priva peu à peu de la vue et qu’il devint aveugle en 1955. A la mort de la mère de l’écrivain, María l’accompagne dans ses nombreux voyages. Finalement, Borges, son aîné de 38 ans, l’épousera deux mois avant sa mort, le 26 avril 1986, par procuration, au consulat d’Argentine à Asunción, au Paraguay. Il était alors très malade et vivait à Genève où il avait passé une partie de jeunesse. Il décédera lui aussi d’un cancer, également à 86 ans, le 14 juin 1986. Il est enterré au cimetière-jardin des Rois ou de Painpalais, au centre de Genève, sur la pierre tombale sont gravées des références aux récits épiques du nord de l’Europe.
Veuve, María Kodama consacre sa vie à “l’immense travail que représente la diffusion d’une œuvre aussi merveilleuse et aussi vaste”. En 1988, elle crée la Fondation internationale Jorge Luis Borges. Elle s’occupe des éditions, inaugure des expositions et donne des conférences dans de nombreux pays. Cependant, on ne lui épargne pas les reproches. Tout d’abord, ni la famille ni les proches de Borges n’ont compris ce mariage, on insinue que Borges n’avait jamais souhaité finir ses jours à Genève et qu’il aurait voulu être enterré près des siens au cimetière de la Recoleta à Buenos Aires. María Kodama se défend “Borges était un homme, pas un être docile que l’on escroque”. On critique sa décision de rééditer certaines oeuvres de jeunesse reniées par leur auteur. On l’accuse d’avoir supprimé certaines dédicaces ou éliminé des textes qui ne lui plaisaient pas. Elle intente en vain des procès à plusieurs biographes de Borges qui auraient inventé des détails. Elle s’oppose à la réédition des oeuvres complètes de l’écrivain dans la collection de La Pléiade de Gallimard, une édition critique cependant réalisée par Borges lui-même et son traducteur et éditeur, l’hispaniste Jean-Pierre Bernès. Finalement tout s’est arrangé au bout de dix ans de procès et l’ambassadeur de France en Argentine lui a même remis les insignes d’officier des Arts et Lettres…
A l’occasion de la mort de María Kodama, le grand quotidien argentin La Nación a beau parler d’elle comme d’un implacable samurai qui veilla sur Borges et son oeuvre ou un numéro du Monde diplomatique de décembre 2006 évoquer "L’intraitable veuve de Borges", on apprend avec quelque surprise qu’elle n’avait pas fait de testament. Aussi ses neveux pourraient-ils hériter de tout ce que Jorge Luis Borges lui avait légué en 1985. Soit des biens immobiliers, sa bibliothèque, des manuscrits, les droits d'auteur, mais aussi des décisions d'édition, notamment tout ce qui concerne l’avenir de l'œuvre. Fernando Soto, avocat de María Kodama, a révélé que "Cinq neveux se sont fait connaître, enfants de Jorge Kodama (frère décédé de María), attestant de ce lien", et "qui sont en Argentine". Et de poursuivre "Les neveux vont certainement nommer un administrateur, pas un exécuteur testamentaire, pour prendre soin de l'œuvre, avant une déclaration d'héritage" par la justice. Le groupe Penguin Random House, par sa filiale Sudamericana a indiqué qu'il réaliserait "le plan de publication prévu" de l'œuvre de Borges, notamment une réédition de "Ferveur de Buenos Aires", son premier recueil de poèmes, ceci à l'occasion du centenaire de sa publication en 1923.
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Elle était née à Buenos Aires le 10 mars 1937, d’un père japonais et sa mère était la fille d’un Allemand et d’une Espagnole. A l’âge de 16 ans, elle était allée avec son son père écouter une conférence de Borges et ce qui les a rapprochés très vite, c’est leur amour de la langue anglaise, du vieil anglo-saxon et de l'islandais. Ils écrivent, traduisent ensemble. Il faut rappeler que Borges était atteint d’une maladie qui le priva peu à peu de la vue et qu’il devint aveugle en 1955. A la mort de la mère de l’écrivain, María l’accompagne dans ses nombreux voyages. Finalement, Borges, son aîné de 38 ans, l’épousera deux mois avant sa mort, le 26 avril 1986, par procuration, au consulat d’Argentine à Asunción, au Paraguay. Il était alors très malade et vivait à Genève où il avait passé une partie de jeunesse. Il décédera lui aussi d’un cancer, également à 86 ans, le 14 juin 1986. Il est enterré au cimetière-jardin des Rois ou de Painpalais, au centre de Genève, sur la pierre tombale sont gravées des références aux récits épiques du nord de l’Europe.
Veuve, María Kodama consacre sa vie à “l’immense travail que représente la diffusion d’une œuvre aussi merveilleuse et aussi vaste”. En 1988, elle crée la Fondation internationale Jorge Luis Borges. Elle s’occupe des éditions, inaugure des expositions et donne des conférences dans de nombreux pays. Cependant, on ne lui épargne pas les reproches. Tout d’abord, ni la famille ni les proches de Borges n’ont compris ce mariage, on insinue que Borges n’avait jamais souhaité finir ses jours à Genève et qu’il aurait voulu être enterré près des siens au cimetière de la Recoleta à Buenos Aires. María Kodama se défend “Borges était un homme, pas un être docile que l’on escroque”. On critique sa décision de rééditer certaines oeuvres de jeunesse reniées par leur auteur. On l’accuse d’avoir supprimé certaines dédicaces ou éliminé des textes qui ne lui plaisaient pas. Elle intente en vain des procès à plusieurs biographes de Borges qui auraient inventé des détails. Elle s’oppose à la réédition des oeuvres complètes de l’écrivain dans la collection de La Pléiade de Gallimard, une édition critique cependant réalisée par Borges lui-même et son traducteur et éditeur, l’hispaniste Jean-Pierre Bernès. Finalement tout s’est arrangé au bout de dix ans de procès et l’ambassadeur de France en Argentine lui a même remis les insignes d’officier des Arts et Lettres…
A l’occasion de la mort de María Kodama, le grand quotidien argentin La Nación a beau parler d’elle comme d’un implacable samurai qui veilla sur Borges et son oeuvre ou un numéro du Monde diplomatique de décembre 2006 évoquer "L’intraitable veuve de Borges", on apprend avec quelque surprise qu’elle n’avait pas fait de testament. Aussi ses neveux pourraient-ils hériter de tout ce que Jorge Luis Borges lui avait légué en 1985. Soit des biens immobiliers, sa bibliothèque, des manuscrits, les droits d'auteur, mais aussi des décisions d'édition, notamment tout ce qui concerne l’avenir de l'œuvre. Fernando Soto, avocat de María Kodama, a révélé que "Cinq neveux se sont fait connaître, enfants de Jorge Kodama (frère décédé de María), attestant de ce lien", et "qui sont en Argentine". Et de poursuivre "Les neveux vont certainement nommer un administrateur, pas un exécuteur testamentaire, pour prendre soin de l'œuvre, avant une déclaration d'héritage" par la justice. Le groupe Penguin Random House, par sa filiale Sudamericana a indiqué qu'il réaliserait "le plan de publication prévu" de l'œuvre de Borges, notamment une réédition de "Ferveur de Buenos Aires", son premier recueil de poèmes, ceci à l'occasion du centenaire de sa publication en 1923.
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