Martine Carol était l'une des plus grandes actrices du cinéma français (c) Truus, Bob & Jan too / flickr
Elle était née Marie-Louise Mourer le 16 mai 1920 à Saint-Mandé près de Paris, et avait étudié au cours Simon, très célèbre à cette époque et d’où sont sortis de nombreux acteurs. Elle s’essaiera d’abord au théâtre sous le nom de Maryse Arley, jouera dans quelques pièces classiques dont Phèdre où elle tenait le rôle d’Aricie ou les Caprices de Marianne de Musset. On la voit dans quelques films où éclate sa beauté. Elle devient Martine Carole avant de supprimer le e final… Lors d’une tournée publicitaire aux Etats-unis, elle fait la connaissance de l’acteur et restaurateur américain Joseph Stephen Crane qu’elle épousera en 1949, elle s’en séparera quatre ans plu tard. C’est en1951 qu’elle connaît vraiment le succès avec Caroline chérie et Un caprice de Caroline chérie en 1953, scénario de Jean Anouilh d’après un roman de Cécil Saint-Laurent, autre facette de Jacques Laurent, romancier reconnu, futur académicien et prix Goncourt 1971pour "Les bêtises". Le roman de Cécil Saint-Laurent qualifié d’historique et libertin a pour héroïne une aristocrate grande séductrice qui traverse la Révolution et l’Empire. Ses multiples aventures sentimentales font fantasmer la France corsetée des années 1950. Martine Carol est alors une star populaire, des dizaines de milliers de fillettes seront appelées Martine…
L’actrice rencontre le metteur en scène Christian-Jaque qui lui fera tourner des films dont les héroïnes ont une réputation sulfureuse, Lucrèce Borgia en 1953, Madame du Barry en 1954 et Nana en 1955. Cette même année, elle est Lola Montès sous la direction de Max Ophüls dont ce sera le premier film en couleur et le dernier de sa carrière. Inspiré encore d’un roman de Cecil Saint-Laurent "La Vie extraordinaire de Lola Montes", la célèbre courtisane qui séduisit entre autres Liszt, Alexandre Dumas fils et fit vaciller le trône de Louis Ier de Bavière. Sur le déclin, elle revit dans un cirque les différentes étapes de sa vie sous la férule d’un impitoyable M. Loyal incarné par Peter Ustinov. Le film en cinémascope comme on disait alors, était éblouissant mais n’eut aucun succès. Le public ne retrouvait pas la blondeur de son actrice préférée ni ses tenues très légères qui parfois s'étaient attiré les foudres de l'Eglise. Au lieu de quoi, il avait une Martine Carol brune, portant des costumes somptueux mais plutôt austères. Le film fut cependant défendu par François Truffaut et Jean Cocteau notamment. En 2008, lors de la 62e édition du Festival de Cannes, il revient et est reconnu à sa juste valeur. Restauré, il ressort en salles et devient objet de culte pour tous les cinéphiles.
L’actrice rencontre le metteur en scène Christian-Jaque qui lui fera tourner des films dont les héroïnes ont une réputation sulfureuse, Lucrèce Borgia en 1953, Madame du Barry en 1954 et Nana en 1955. Cette même année, elle est Lola Montès sous la direction de Max Ophüls dont ce sera le premier film en couleur et le dernier de sa carrière. Inspiré encore d’un roman de Cecil Saint-Laurent "La Vie extraordinaire de Lola Montes", la célèbre courtisane qui séduisit entre autres Liszt, Alexandre Dumas fils et fit vaciller le trône de Louis Ier de Bavière. Sur le déclin, elle revit dans un cirque les différentes étapes de sa vie sous la férule d’un impitoyable M. Loyal incarné par Peter Ustinov. Le film en cinémascope comme on disait alors, était éblouissant mais n’eut aucun succès. Le public ne retrouvait pas la blondeur de son actrice préférée ni ses tenues très légères qui parfois s'étaient attiré les foudres de l'Eglise. Au lieu de quoi, il avait une Martine Carol brune, portant des costumes somptueux mais plutôt austères. Le film fut cependant défendu par François Truffaut et Jean Cocteau notamment. En 2008, lors de la 62e édition du Festival de Cannes, il revient et est reconnu à sa juste valeur. Restauré, il ressort en salles et devient objet de culte pour tous les cinéphiles.
Vers le déclin
La vie de Martine Carol.mp3 (5.4 Mo)
Martine Carol qui approche de la quarantaine ne connaît plus le succès auquel elle était habituée d’autant qu’elle a face à elle Brigitte Bardot dont l’apparition dans "Et Dieu créa la femme" de Roger Vadim en 1956 fit l’effet d’une bombe. Elle abuse alors de différents médicaments, suit des régimes amaigrissants, boit, divorce de Christian-Jacque en 1959 et accepte mal de n’être plus traitée comme la star qu’elle avait été. Et comme si ce n’était pas assez, la "Nouvelle vague" rejette ce genre de films où elle triomphait. Malgré leur séparation, Christian-Jaque lui propose le rôle de "Nathalie", top-modèle sexy qui devient espionne, un maigre succès qui entraîne une suite "Nathalie, agent secret" de Henri Decoin, encore plus médiocre. Décidément, l’époque n’est plus à ces actrices étalant leurs visons ou roulant entre deux caprices dans de somptueuses limousines.
On la retrouvera cependant en Joséphine de Beauharnais dans Austerlitz d'Abel Gance en 1960. En 1959, elle épouse André Rouveix, un jeune médecin français bien sympathique rencontré à Fort-de-France. Il l’exploitera honteusement et elle s’en séparera en 1961. Elle se remariera en 1966 avec le richissime homme d’affaires anglais Mike Eland qui la couvrira de bijoux et de fourrures. Cela ne semble pas suffire cependant à sauver Martine Carol de la dépression et de l’alcool. Elle tourne encore un dernier film "Jugement à Prague". En février 1967, elle est à Monaco pour un festival. Le 6, on la retrouve morte dans la suite qu’elle occupait avec son mari à l'Hôtel de Paris de Monte-Carlo. Officiellement elle est morte d’une crise cardiaque, il semble que ce soit la vérité même s’il est toujours des gens qui soutiennent qu’elle s’est suicidée. Elle est inhumée provisoirement au cimetière du Père-Lachaise puis à celui du Grand Jas à Cannes auprès de son père. Certaines gazettes ayant laissé entendre qu’elle reposait avec ses visons et ses bijoux, on dit que sa tombe fut profanée.
Elle n’était pas qu’un sex-symbol, elle a fait preuve de ses qualités de comédienne mais elle était certainement trop fragile pour résister à ce monde sans pitié qu’est le cinéma et elle fait partie de ces actrices qu’il a brisées. On pourrait presque attribuer à sa vie le sous-titre d’une biographie qui lui avait été consacrée "le destin de la Marilyn française".
On la retrouvera cependant en Joséphine de Beauharnais dans Austerlitz d'Abel Gance en 1960. En 1959, elle épouse André Rouveix, un jeune médecin français bien sympathique rencontré à Fort-de-France. Il l’exploitera honteusement et elle s’en séparera en 1961. Elle se remariera en 1966 avec le richissime homme d’affaires anglais Mike Eland qui la couvrira de bijoux et de fourrures. Cela ne semble pas suffire cependant à sauver Martine Carol de la dépression et de l’alcool. Elle tourne encore un dernier film "Jugement à Prague". En février 1967, elle est à Monaco pour un festival. Le 6, on la retrouve morte dans la suite qu’elle occupait avec son mari à l'Hôtel de Paris de Monte-Carlo. Officiellement elle est morte d’une crise cardiaque, il semble que ce soit la vérité même s’il est toujours des gens qui soutiennent qu’elle s’est suicidée. Elle est inhumée provisoirement au cimetière du Père-Lachaise puis à celui du Grand Jas à Cannes auprès de son père. Certaines gazettes ayant laissé entendre qu’elle reposait avec ses visons et ses bijoux, on dit que sa tombe fut profanée.
Elle n’était pas qu’un sex-symbol, elle a fait preuve de ses qualités de comédienne mais elle était certainement trop fragile pour résister à ce monde sans pitié qu’est le cinéma et elle fait partie de ces actrices qu’il a brisées. On pourrait presque attribuer à sa vie le sous-titre d’une biographie qui lui avait été consacrée "le destin de la Marilyn française".