Chronique culturelle 230217.mp3 (1.59 Mo)
Elle devrait comprendre 200 volumes. Le responsable de cet immense projet est Nicholas Cronk, professeur de littérature française à l’Université d’Oxford et directeur de la Fondation Voltaire. Lui et ses collaborateurs travaillent sans relâche pour éditer en moyenne cinq à six volumes par an. La Fondation Voltaire a été créée en 1967 par un passionné du siècle des Lumières Theodore Besterman, avec pour objectif de recenser et publier tous les textes connus du philosophe. À sa mort, le 10 novembre 1976, Besterman lègue la Fondation à l'Université d'Oxford, elle regroupe une centaine de chercheurs, principalement français, mais aussi britanniques, américains et australiens.
On peut être surpris d'apprendre que l'intégralité des œuvres d'un auteur tel que Voltaire ne soit toujours pas entièrement éditée. De nombreuses tentatives ont cependant existé dès la mort du grand homme. La première d'entre elles est due à Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. On l'appellera par la suite "édition de Kehl", du nom de la localité allemande où elle fut imprimée pour la première fois et elle servira de base aux éditions qui suivront. Les premiers volumes paraissent en 1784. Pour le professeur Nicholas Cronk, Beaumarchais et ses successeurs n'envisagent ni l'exhaustivité, ni la rigueur scientifique. Cette édition s'inscrit "dans un processus déjà engagé de construction de la figure du grand homme".
A la fin du XIXe siècle, est établie l'édition Moland. En 1967, le même Theodore Besterman, bibliographe britannique amoureux fou du XVIIIe siècle, entreprend la publication des 16.000 lettres qui composent l'importante correspondance de notre philosophe. Puis, il envisage de réaliser la première édition universitaire des œuvres de Voltaire pour la mettre à la disposition des chercheurs et de tous ceux sans doute qui s'intéressent à cet illustre auteur.
En 2017, seront notamment publiés une nouvelle édition du conte philosophique "Micromégas", ainsi que "Les Questions sur l'Encyclopédie", un dictionnaire de petits articles inédits à ce jour et selon les propres termes de Voltaire "un livre moral, fait en forme de dictionnaire". L'édition de ce texte en huit tomes n'est réservée dans un premier temps qu'aux bibliothèques universitaires, le coût moyen d'un volume étant de 150 à 200€, mais il est prévu de la faire figurer dans une édition de poche pour 2018, aux éditions Robert Laffont.
C'est absolument nécessaire selon Nicholas Cronk, si l'on souhaite améliorer l'enseignement de Voltaire dans les collèges et lycées, ainsi qu'à l'université. Il faut souligner qu'une telle entreprise pour mener à son terme le projet de Théodore Besterman demande des fonds considérables. Quelques mécènes se sont montrés très généreux et particulièrement l'entreprise LVMH. Nicholas Cronk répète à l'envie "que l'œuvre de Voltaire ne cesse de démontrer sa formidable actualité et que l'homme étonne toujours par sa modernité".
Il précise: "Voltaire a été le premier à comprendre le rôle central joué par les médias dans notre société. Au moment de l'Affaire Calas, les journaux européens ont fait de lui la première célébrité littéraire de son siècle, et ont donné un retentissement sans précédent à son engagement aux côtés de la famille Calas".
On peut être surpris d'apprendre que l'intégralité des œuvres d'un auteur tel que Voltaire ne soit toujours pas entièrement éditée. De nombreuses tentatives ont cependant existé dès la mort du grand homme. La première d'entre elles est due à Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. On l'appellera par la suite "édition de Kehl", du nom de la localité allemande où elle fut imprimée pour la première fois et elle servira de base aux éditions qui suivront. Les premiers volumes paraissent en 1784. Pour le professeur Nicholas Cronk, Beaumarchais et ses successeurs n'envisagent ni l'exhaustivité, ni la rigueur scientifique. Cette édition s'inscrit "dans un processus déjà engagé de construction de la figure du grand homme".
A la fin du XIXe siècle, est établie l'édition Moland. En 1967, le même Theodore Besterman, bibliographe britannique amoureux fou du XVIIIe siècle, entreprend la publication des 16.000 lettres qui composent l'importante correspondance de notre philosophe. Puis, il envisage de réaliser la première édition universitaire des œuvres de Voltaire pour la mettre à la disposition des chercheurs et de tous ceux sans doute qui s'intéressent à cet illustre auteur.
En 2017, seront notamment publiés une nouvelle édition du conte philosophique "Micromégas", ainsi que "Les Questions sur l'Encyclopédie", un dictionnaire de petits articles inédits à ce jour et selon les propres termes de Voltaire "un livre moral, fait en forme de dictionnaire". L'édition de ce texte en huit tomes n'est réservée dans un premier temps qu'aux bibliothèques universitaires, le coût moyen d'un volume étant de 150 à 200€, mais il est prévu de la faire figurer dans une édition de poche pour 2018, aux éditions Robert Laffont.
C'est absolument nécessaire selon Nicholas Cronk, si l'on souhaite améliorer l'enseignement de Voltaire dans les collèges et lycées, ainsi qu'à l'université. Il faut souligner qu'une telle entreprise pour mener à son terme le projet de Théodore Besterman demande des fonds considérables. Quelques mécènes se sont montrés très généreux et particulièrement l'entreprise LVMH. Nicholas Cronk répète à l'envie "que l'œuvre de Voltaire ne cesse de démontrer sa formidable actualité et que l'homme étonne toujours par sa modernité".
Il précise: "Voltaire a été le premier à comprendre le rôle central joué par les médias dans notre société. Au moment de l'Affaire Calas, les journaux européens ont fait de lui la première célébrité littéraire de son siècle, et ont donné un retentissement sans précédent à son engagement aux côtés de la famille Calas".