«L’œuvre de Freud est aujourd’hui accessible dans son entier, sous différentes traductions.Ce qui est propre à la France – pays où l’influence freudienne a été et reste très marquée –, c’est qu’on n’a pas eu de traduction de l’œuvre complète par un seul auteur ou par un groupe restreint de traducteurs . L’œuvre de Freud n’appartient plus aux psychanalystes. Freud est devenu pour ainsi dire "laïc".» Élisabeth Roudinesco / (c) Unsplash
Si vous ne souhaitez pas réentendre une énième analyse de l’œuvre de Freud, mais êtes intéressé(e) par la vie du père de la psychanalyse, alors, cette série de 4 entretiens est pour vous. 80 ans après sa mort, des spécialistes interviennent pour rappeler, nuancer et accompagner l’histoire du mythe fondateur, contesté par l’ère post-moderne.
Chaque émission dure un peu moins de 50 minutes et propose une rubrique "Aller + loin". Puisant dans les archives de Radio France, elle permet d’approfondir les différents aspects abordés dans chaque volet d’émission.
Chaque émission dure un peu moins de 50 minutes et propose une rubrique "Aller + loin". Puisant dans les archives de Radio France, elle permet d’approfondir les différents aspects abordés dans chaque volet d’émission.
De la naissance de la théorie à son rejet
Au programme :
- Freud, le psychanalyste et l’invention de sa théorie
Voyage en terres d’archives sonores avec plusieurs extraits d’entretiens portant sur l’histoire et la personnalité de Sigmund Freud. Pour commencer un bijou daté du 24 septembre 1949 où l’on entend un phrasé d’époque réjouissant du journaliste Paul Perronet présentant l’œuvre freudienne comme ayant « fait la lumière sur les profondeurs inconscientes de la personnalité, créé une thérapeutique nouvelle des troubles de l’esprit et jeté les bases ses d’une science, la psychanalyse qui n’a cessé de développer dans de nombreux domaines ses nombreuses conquêtes. »
Elisabeth Roudinesco, fille spirituelle de Freud, puis de Lacan, intervient ensuite pour rappeler le positionnement révolutionnaire de la psychanalyse au regard des pratiques médicales de l’époque. Charcot, neurologue français à l'Hôpital de La Salpêtrière est à l'époque une sommité, pour ses travaux sur l'hystérie féminine. Il resta pour Freud une figure tutélaire majeure mais ce dernier contrecircuita les expériences de Charcot toujours pratiquées sous hypnose par l'utilisation du langage et du divan. « L'idée est que le patient n’a plus besoin du regard du docteur. On se passe de l’hypnose : l’idée d’endormir pour qu’il puisse parler à l’idée du retrait du soignant. Dorénavant, il fait son introspection seul avec le soutien du médecin. », précise Elisabeth Roudinesco.
- Sigmund Freud et les femmes, toute une histoire
De nombreuses femmes dans l’entourage de Freud qui, si elles représentent la grande majorité de ses cas d’études, resteront pour lui "un continent noir", une énigme sans fond : "sa fille Anna, née la même année que la psychanalyse, et qui consacrera sa vie à son père, Martha sa femme, Mina sa belle-sœur et confidente, Nannie sa gouvernante, Amalia sa mère, et au-delà du cadre familial, ses patientes, riches, aristocrates ou grandes bourgeoises dont certaines ont financé et fait évoluer la théorie psychanalytique : Lou Andrea Salomé, la princesse Marie Bonaparte". Elles ont contribué à dessiner le contour de ses théories et notamment les femmes présentant des symptômes d’hystérie.
- Freud : l'interprétation des rêves
Freud reçut un jour une injonction singulière de la part d'une patiente : elle lui demanda de ne pas interrompre son flux de pensées et de pouvoir les verbaliser sans intervention, la méthode dite de "libre association" était née. Les rêves devinrent progressivement pour Freud un riche substrat d'analyse où se concentraient désirs inconscients et souvenirs refoulés. Il fut d'ailleurs son premier sujet d'analyse en consignant chaque jour ses rêves dans un carnet.
- Penser sans Freud ?
Que serait un grand théoricien sans adversaire forcené ? Aux États-Unis de nombreuses voix dissidentes se sont élevées contre la méthode freudienne et l'auraient attribuées à la psychanalyse. Le débat s’est radicalisé outre-atlantique dans les années 1980, avec un livre de Jeffrey Masson, "Le réel escamoté", qui dénonce le fait que Freud aurait négligé les viols dont auraient été victimes certaines de ses patientes.
Jean Bertrand Pontalis, psychanalyste, ancien patient de Jacques Lacan, fondateur de la Nouvelle revue de Psychanalyse, justifie ce qu'il désigne comme la grande mascarade freudienne.
- Freud, le psychanalyste et l’invention de sa théorie
Voyage en terres d’archives sonores avec plusieurs extraits d’entretiens portant sur l’histoire et la personnalité de Sigmund Freud. Pour commencer un bijou daté du 24 septembre 1949 où l’on entend un phrasé d’époque réjouissant du journaliste Paul Perronet présentant l’œuvre freudienne comme ayant « fait la lumière sur les profondeurs inconscientes de la personnalité, créé une thérapeutique nouvelle des troubles de l’esprit et jeté les bases ses d’une science, la psychanalyse qui n’a cessé de développer dans de nombreux domaines ses nombreuses conquêtes. »
Elisabeth Roudinesco, fille spirituelle de Freud, puis de Lacan, intervient ensuite pour rappeler le positionnement révolutionnaire de la psychanalyse au regard des pratiques médicales de l’époque. Charcot, neurologue français à l'Hôpital de La Salpêtrière est à l'époque une sommité, pour ses travaux sur l'hystérie féminine. Il resta pour Freud une figure tutélaire majeure mais ce dernier contrecircuita les expériences de Charcot toujours pratiquées sous hypnose par l'utilisation du langage et du divan. « L'idée est que le patient n’a plus besoin du regard du docteur. On se passe de l’hypnose : l’idée d’endormir pour qu’il puisse parler à l’idée du retrait du soignant. Dorénavant, il fait son introspection seul avec le soutien du médecin. », précise Elisabeth Roudinesco.
- Sigmund Freud et les femmes, toute une histoire
De nombreuses femmes dans l’entourage de Freud qui, si elles représentent la grande majorité de ses cas d’études, resteront pour lui "un continent noir", une énigme sans fond : "sa fille Anna, née la même année que la psychanalyse, et qui consacrera sa vie à son père, Martha sa femme, Mina sa belle-sœur et confidente, Nannie sa gouvernante, Amalia sa mère, et au-delà du cadre familial, ses patientes, riches, aristocrates ou grandes bourgeoises dont certaines ont financé et fait évoluer la théorie psychanalytique : Lou Andrea Salomé, la princesse Marie Bonaparte". Elles ont contribué à dessiner le contour de ses théories et notamment les femmes présentant des symptômes d’hystérie.
- Freud : l'interprétation des rêves
Freud reçut un jour une injonction singulière de la part d'une patiente : elle lui demanda de ne pas interrompre son flux de pensées et de pouvoir les verbaliser sans intervention, la méthode dite de "libre association" était née. Les rêves devinrent progressivement pour Freud un riche substrat d'analyse où se concentraient désirs inconscients et souvenirs refoulés. Il fut d'ailleurs son premier sujet d'analyse en consignant chaque jour ses rêves dans un carnet.
- Penser sans Freud ?
Que serait un grand théoricien sans adversaire forcené ? Aux États-Unis de nombreuses voix dissidentes se sont élevées contre la méthode freudienne et l'auraient attribuées à la psychanalyse. Le débat s’est radicalisé outre-atlantique dans les années 1980, avec un livre de Jeffrey Masson, "Le réel escamoté", qui dénonce le fait que Freud aurait négligé les viols dont auraient été victimes certaines de ses patientes.
Jean Bertrand Pontalis, psychanalyste, ancien patient de Jacques Lacan, fondateur de la Nouvelle revue de Psychanalyse, justifie ce qu'il désigne comme la grande mascarade freudienne.
Du côté de chez Freud.m4a (309.25 Ko)