L'extension du réseau ferré
Une rame de transilien s'élance en contrebas de la mythique Tour Pleyel face à La Plaine Saint-Denis. Elle sera transformée, après avoir été intégralement vidée de sa substance, en un gigantesque hotel de luxe d'ici 2022. / (c) E.V.
Le Grand Paris Express, c'est avant tout un gigantesque accélérateur spatial de la région Ile-de-France dans les deux décennies à venir. Il est question en effet de doubler le réseau ferroviaire existant actuellement, soit de construire 200km de réseau ferré en plus, 100% automatisé et 100% accessible au public à mobilité réduite.
Après la fermeture des deux uniques voies de chemin de fer en rocade, la Petite et la Grande ceintures, Paris se dote de lignes intramuros du métropolitain. Les années 60, qui correspondent aux années de croissance connues sous le nom de Trente Glorieuses, voient les zones périurbaines de Paris s'étendre et les zones pavillonnaires fleurir dans les décennies suivantes. Rapidement, le besoin de recréer un réseau Paris-banlieues se fait sentir : les 3 lignes de RER A, B et C sortent de terre.
Les principales avancées du Grand Paris Express relatives à la partie nord-est de la région Ile-de-France, concernent la prolongation de la ligne 14 qui reliera Saint-Denis à Orly ainsi que la création de la 15 (Noisy-Champs à Orly) et de la 16 (Saint Denis Pleyel à Noisy-Champs). Elles devraient être effectives en 2030. Toutes les lignes du Grand Paris s'interconnectent de banlieue à banlieue sans passer par Paris intramuros, pour désengorger la capitale.
Après la fermeture des deux uniques voies de chemin de fer en rocade, la Petite et la Grande ceintures, Paris se dote de lignes intramuros du métropolitain. Les années 60, qui correspondent aux années de croissance connues sous le nom de Trente Glorieuses, voient les zones périurbaines de Paris s'étendre et les zones pavillonnaires fleurir dans les décennies suivantes. Rapidement, le besoin de recréer un réseau Paris-banlieues se fait sentir : les 3 lignes de RER A, B et C sortent de terre.
Les principales avancées du Grand Paris Express relatives à la partie nord-est de la région Ile-de-France, concernent la prolongation de la ligne 14 qui reliera Saint-Denis à Orly ainsi que la création de la 15 (Noisy-Champs à Orly) et de la 16 (Saint Denis Pleyel à Noisy-Champs). Elles devraient être effectives en 2030. Toutes les lignes du Grand Paris s'interconnectent de banlieue à banlieue sans passer par Paris intramuros, pour désengorger la capitale.
Et au milieu coule une autoroute
Pollution sonore, visuelle mais surtout atmosphérique, générées par l'A1 en Seine Saint-Denis... Cette dernière justifie la surveillance étroite des particules d'air en temps réel par l'agence AirParif. / (c) E.V.
Il y a presque 55 ans, s'achevait le chantier monumental de l'A1 qui reliait pour la première fois Saint-Denis à Porte de La Chapelle, desservant également deux points névralgiques pour la région, à savoir l'aéroport du Bourget d'une part, et le futur aéroport Roissy Charles De Gaulle d'autre part. Il fut achevé en moins de 5 ans, après des débats complexes visant à faire passer l'Autoroute du Nord par Saint-Denis et ses nombreux gazomètres. Les logements sociaux construits dans les villes de Stains, La Courneuve et Saint-Denis questionnaient aussi le tracé de la future autoroute : elle passera finalement par la voie royale sur laquelle a été construite la Basilique, qui accueille toutes les sépultures des Rois de France, en plein cœur du quartier de La Plaine.
Impossible d’évoquer le nord-est de Paris sans mentionner son histoire ouvrière. A partir de 1850, cette zone vers laquelle soufflent les vents venus de l’ouest, connaît une industrialisation intensive. Une nouvelle sorte de paysage urbain s'y dessine, fait d’un entrelacs chaotique d’usines, de terrains vagues et d’habitats biscornus, sous une pollution atmosphérique constante. Loin des faubourgs haussmanniens et des élégantes façades de Paris intramuros, la banlieue nord se nourrit de pauvreté et de mouvements de contestation ouvriers.
Impossible d’évoquer le nord-est de Paris sans mentionner son histoire ouvrière. A partir de 1850, cette zone vers laquelle soufflent les vents venus de l’ouest, connaît une industrialisation intensive. Une nouvelle sorte de paysage urbain s'y dessine, fait d’un entrelacs chaotique d’usines, de terrains vagues et d’habitats biscornus, sous une pollution atmosphérique constante. Loin des faubourgs haussmanniens et des élégantes façades de Paris intramuros, la banlieue nord se nourrit de pauvreté et de mouvements de contestation ouvriers.
Long de 6,6km, le Canal de Saint-Denis permet d'éviter un méandre de la Seine pour le passage des marchandises. Il fait partie du réseau des canaux parisiens qui s'étire sur 130km. / (c) E.V.
Dans le cas du vaste territoire que couvre la Plaine Saint-Denis, la densité de constructions industrielles et de voies de circulation s'explique par à l'extension du bassin ouvrier nord de Paris, ainsi que les transports de marchandises en provenance du Nord-Pas de Calais. L'industrie mécanique, employant une main d’œuvre spécialisée, y est particulièrement représentative. La zone est donc traversée par des voies d'eau (la Seine, le Canal Saint-Denis qui se poursuit par le Canal Saint-Martin) ainsi que par une artère principale : la voie ferrée reliant Paris au charbon du Nord, de la Belgique, de l'Allemagne, etc.
C'est à travers les friches et les marges entourant l'actuel tracé de l'A1 que Le Voyage Métropolitain proposait le 22 septembre dernier de cheminer. Cette autoroute, de même que d'autres axes de circulation, a profondément marqué le quartier de la Plaine, en le séparant en deux le long de l'Avenue du Président Wilson. Se pose désormais de façon lancinante l'utilité et l'apparence souhaitée de tous ces locaux vides et terrains en friche, marqueurs spatiaux du déclin industriel de la zone : usines mécaniques, abattoirs de la Villette et surtout, usines de gaz, où travaillait plus de la moitié de la population jusqu'en 1977.
C'est à travers les friches et les marges entourant l'actuel tracé de l'A1 que Le Voyage Métropolitain proposait le 22 septembre dernier de cheminer. Cette autoroute, de même que d'autres axes de circulation, a profondément marqué le quartier de la Plaine, en le séparant en deux le long de l'Avenue du Président Wilson. Se pose désormais de façon lancinante l'utilité et l'apparence souhaitée de tous ces locaux vides et terrains en friche, marqueurs spatiaux du déclin industriel de la zone : usines mécaniques, abattoirs de la Villette et surtout, usines de gaz, où travaillait plus de la moitié de la population jusqu'en 1977.
Pole nord Grand Paris.m4a (337.27 Ko)