Le Sénégal à l’assaut de la poliomyélite

A l’instar des pays membres de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Sénégal a procédé au lancement des journées de vaccination pour faire face à la recrudescence de la poliomyélite. En effet, cette maladie handicapante a fait son apparition à travers deux cas isolés, enregistrés dans les districts sanitaires de Pikine et Joal.
Venu présider cette cérémonie, le Premier ministre a exprimé toute sa préoccupation et invité les populations à traiter cette question avec la plus grande délicatesse. L’objectif unique étant, selon lui, «d’éradiquer la maladie au Sénégal et hors de ses frontières».
Il a, par ailleurs, lancé un appel aux chefs de famille pour faciliter le travail des agents et volontaires.

Certifié «pays exempt de poliomyélite» depuis 2005, le Sénégal devra faire face à cette situation inattendue, douze années après l’apparition du dernier cas. Ces journées dites de «riposte» vont intéresser toute l’étendue du territoire national.
Rappelant la mobilisation du Sénégal à l’appel de la communauté internationale en 1998 pour venir à bout de ce fléau, le Premier ministre a indiqué que «le poliovirus était éradiqué dans plus de 125 pays où 35 000 cas étaient recensés provoquant la paralysie de milliers d’enfants».

Pour atteindre les objectifs de la présente campagne dont les enfants âgés de 0 à 5 ans constituent la cible, 10 000 agents et volontaires ont été mobilisés par le gouvernement du Sénégal. Recrutés dans toutes les catégories socioprofessionnelles, ils ont la lourde mission de sauver les enfants de la redoutable maladie handicapante qu’est la poliomyélite.
Ainsi, une attention particulière sera portée sur les zones à risque que sont les espaces transfrontaliers, les îles et les habitations des populations nomades.
De même, plusieurs supports d’information sont élaborés et mis à la disposition des populations.
Le Sénégal, qui n’est pas seul dans ce combat, bénéficie du soutien de ses partenaires. Plaidant pour l’intensification de la vaccination, la représentante de l’Unicef, Mme Giovanna Barberis a rappelé aux autorités sénégalaises le souhait des partenaires de voir 95% des enfants vaccinés.

Cette campagne, de vaccination qui comporte trois passages, s’étend du 6 mars au 27 avril. Permettra t-elle d’éradiquer le mal ? En tout état de cause, une véritable course contre la montre s’impose. Car, selon les spécialistes «pour un enfant atteint de poliomyélite, au moins 200 autres enfants sont infectés et sont capables à leur tour de transmettre la maladie».