Argentine jour de mémoire.mp3 (143.06 Ko)
Il y a près de quarante ans, le 24 mars 1976 à 3h00 du matin, la junte militaire prenait le pouvoir en Argentine en délogeant la présidente Isabel Perón. Dans la foulée, le général Jorge Rafael Videla était placé à la tête de ce nouveau gouvernement. Avec pour premier objectif d'éradiquer toute idée communiste dans son pays, Videla annoncera l'édification d'un "ordre nouveau" suivant "les valeurs de la morale chrétienne".
À cette époque, l'Argentine a déjà connu quatre coups d’États et a souffert de la fragilité sociale et politique inhérente à ces instabilités. Néanmoins, les sept années de terreur qui suivirent l'accès au pouvoir de la junte, furent les plus violentes jamais endurées par le pays.
Dans un contexte de guerre froide, la lutte contre le communisme se faisait sur le plan international mais aussi en interne. Afin de stopper la propagation de cette "gangrène" au sein même du pays, l’armée devait exercer un contrôle sur toutes les activités, politiques, sociales ou économiques. La violence fut érigée comme seule arme efficace à la réforme complète du pays. Ainsi, le général Videla s'exprimait en ces termes: "S’il le faut, devront mourir, en Argentine, toutes les personnes nécessaires, afin de garantir la sécurité du pays".
Durant sept ans, les dissidents d'abord communistes, ensuite socialistes et pour finir tout opposant supposé du régime, se voyaient emprisonnés et la plupart du temps exécutés. Ainsi, le colonel Carlos Caggio Tedesco déclarait: "Le soutien de la population doit être total (dans l’œuvre restauratrice des Forces Armées). C’est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents".
Durant cette période, on a pu dénombrer 30.000 disparus, 15.000 fusillades ou encore 1,5 million d’exilés. Ces années d’horreur, ont mutilé à jamais un grand nombre de familles argentines.
En effet, ce régime militaire est aussi funestement célèbre pour avoir pratiqué le vol de bébé. Soit les enfants étaient réquisitionnés lors de l’arrestation de leurs parents (souvent très jeunes, très idéalistes et parfois révolutionnaires), soit leurs mères étaient emprisonnées et ils naissaient en captivité. Dans les deux cas, après l’exécution des jeunes parents, les enfants étaient confiés à des familles de militaires. Cette démarche avait pour seul but la purification et la rééducation de la société à sa source. Les militaires se devant, bien sûr, d’élever ces orphelins dans "l'ordre nouveau".
Les Grand-mères de la place de Mai, mondialement connues pour leur combat au service de la mémoire collective, n’ont jamais tourné le dos à leurs enfants disparus. Encore aujourd’hui, et grâce à l’ADN, certains d’entre eux retrouvent leurs familles d’origine. Néanmoins, rien ne pourra jamais panser les plaies de ces milliers de familles que l’on a un jour détruites et privées définitivement d’un futur. Symbole de cette lutte, les Grand-mères de la place de Mai seront certainement en première ligne afin de célébrer, ce mardi 24 mars, le Jour National de la Mémoire pour la Vérité et la Justice.
À cette époque, l'Argentine a déjà connu quatre coups d’États et a souffert de la fragilité sociale et politique inhérente à ces instabilités. Néanmoins, les sept années de terreur qui suivirent l'accès au pouvoir de la junte, furent les plus violentes jamais endurées par le pays.
Dans un contexte de guerre froide, la lutte contre le communisme se faisait sur le plan international mais aussi en interne. Afin de stopper la propagation de cette "gangrène" au sein même du pays, l’armée devait exercer un contrôle sur toutes les activités, politiques, sociales ou économiques. La violence fut érigée comme seule arme efficace à la réforme complète du pays. Ainsi, le général Videla s'exprimait en ces termes: "S’il le faut, devront mourir, en Argentine, toutes les personnes nécessaires, afin de garantir la sécurité du pays".
Durant sept ans, les dissidents d'abord communistes, ensuite socialistes et pour finir tout opposant supposé du régime, se voyaient emprisonnés et la plupart du temps exécutés. Ainsi, le colonel Carlos Caggio Tedesco déclarait: "Le soutien de la population doit être total (dans l’œuvre restauratrice des Forces Armées). C’est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents".
Durant cette période, on a pu dénombrer 30.000 disparus, 15.000 fusillades ou encore 1,5 million d’exilés. Ces années d’horreur, ont mutilé à jamais un grand nombre de familles argentines.
En effet, ce régime militaire est aussi funestement célèbre pour avoir pratiqué le vol de bébé. Soit les enfants étaient réquisitionnés lors de l’arrestation de leurs parents (souvent très jeunes, très idéalistes et parfois révolutionnaires), soit leurs mères étaient emprisonnées et ils naissaient en captivité. Dans les deux cas, après l’exécution des jeunes parents, les enfants étaient confiés à des familles de militaires. Cette démarche avait pour seul but la purification et la rééducation de la société à sa source. Les militaires se devant, bien sûr, d’élever ces orphelins dans "l'ordre nouveau".
Les Grand-mères de la place de Mai, mondialement connues pour leur combat au service de la mémoire collective, n’ont jamais tourné le dos à leurs enfants disparus. Encore aujourd’hui, et grâce à l’ADN, certains d’entre eux retrouvent leurs familles d’origine. Néanmoins, rien ne pourra jamais panser les plaies de ces milliers de familles que l’on a un jour détruites et privées définitivement d’un futur. Symbole de cette lutte, les Grand-mères de la place de Mai seront certainement en première ligne afin de célébrer, ce mardi 24 mars, le Jour National de la Mémoire pour la Vérité et la Justice.