Gwadar et Chabahar.mp3 (162.04 Ko)
Situées dans la région du Baloutchistan, elle-même, à cheval sur le Pakistan, l’Iran et l’Afghanistan, les deux cités sont géopolitiquement des lieux clés pour les géants asiatiques. L’Inde et la Chine ont donc engagé un bras de fer économique et d’influence, dans cette zone de l’Asie, qui n’est pas sans tension entre elles.
Pourtant le Baloutchistan est aussi menacé par l’instabilité. Effectivement du côté pakistanais, on constate une forte présence militaire pour faire face aux envies séparatistes de groupes armés indépendantistes et le développement de groupes islamistes. En Iran aussi face aux Baloutches sunnites, dans un pays à majorité chiite, l’État a déployé une importante force militaire. Les habitants de ces régions, bien souvent pauvres malgré les ressources minières, se sentent colonisés.
Alors, quelles sont les enjeux géostratégiques de Gwadar et Chabahar ainsi que de leurs régions?
Les deux villes du golfe d’Oman, à moins de 100 kilomètres de distance, sont des ports bien situés ouvrant directement sur la mer d’Arabie et l’océan indien.
Le projet chinois en construction a pour objectif de sécuriser les besoins énergétiques du pays, venant du Moyen orient, en passant par l’ancien petit port de pêche de Gwadar, pour traverser le Pakistan via un corridor jusqu’au nord ouest de la Chine. Sur ce même réseau les marchandises qu’elle exporte, pourraient atteindre plus rapidement le Moyen-orient sans venir en bateaux par la côte-est chinoise, bien trop éloignée. Les aménagements de ce corridor doivent comprendre: autoroute, voie ferrée, gazoducs et un réseau de fibre optique. Ce sont plusieurs dizaines de milliards de dollars que veulent investir les Chinois, dont plus d’un demi-milliard pour le port de Gwadar, où doit aussi voir le jour un aéroport international. Une compagnie publique chinoise exploite déjà depuis 2013 ce port pakistanais, dont les armées des deux pays sécurisent la zone.
Du côté indien, le projet de zone économique en développement part du port de Mumbai, passe par le port de Chabahar en Iran, pour rejoindre l’Afghanistan et se connecter à l’Asie centrale. Comme la Chine, l’Inde veut sécuriser ses apports énergétiques et dynamiser ses exportations. Elle devrait investir un demi-milliard de dollars dans le port de Chabahar.
Les démarches chinoise et indienne se font donc concurrence dans leur politique d’expansion économique. Malgré l’instabilité des régions baloutches, les deux villes devraient se retrouver au centre du jeu. Et si les projets des deux géants asiatiques se déroulent comme voulu, les potentiels économiques de Gwadar et Chabahar pourraient exploser pour finir par compter comme des ports majeurs dans cette partie de l’Asie comme l’est Dubaï.
Les États des régions baloutches profiteraient aussi de différentes façons de la construction des corridors chinois et indien. L’Iran pourrait renforcer sa zone d’influence, le Pakistan son développement économique, et l’Afghanistan pourrait amorcer un désenclavement. Mais on peut penser que ces changements ne profiteront pas aux peuples baloutches eux-mêmes, ni à leurs revendications d’autonomie ou d’indépendance.
Pourtant le Baloutchistan est aussi menacé par l’instabilité. Effectivement du côté pakistanais, on constate une forte présence militaire pour faire face aux envies séparatistes de groupes armés indépendantistes et le développement de groupes islamistes. En Iran aussi face aux Baloutches sunnites, dans un pays à majorité chiite, l’État a déployé une importante force militaire. Les habitants de ces régions, bien souvent pauvres malgré les ressources minières, se sentent colonisés.
Alors, quelles sont les enjeux géostratégiques de Gwadar et Chabahar ainsi que de leurs régions?
Les deux villes du golfe d’Oman, à moins de 100 kilomètres de distance, sont des ports bien situés ouvrant directement sur la mer d’Arabie et l’océan indien.
Le projet chinois en construction a pour objectif de sécuriser les besoins énergétiques du pays, venant du Moyen orient, en passant par l’ancien petit port de pêche de Gwadar, pour traverser le Pakistan via un corridor jusqu’au nord ouest de la Chine. Sur ce même réseau les marchandises qu’elle exporte, pourraient atteindre plus rapidement le Moyen-orient sans venir en bateaux par la côte-est chinoise, bien trop éloignée. Les aménagements de ce corridor doivent comprendre: autoroute, voie ferrée, gazoducs et un réseau de fibre optique. Ce sont plusieurs dizaines de milliards de dollars que veulent investir les Chinois, dont plus d’un demi-milliard pour le port de Gwadar, où doit aussi voir le jour un aéroport international. Une compagnie publique chinoise exploite déjà depuis 2013 ce port pakistanais, dont les armées des deux pays sécurisent la zone.
Du côté indien, le projet de zone économique en développement part du port de Mumbai, passe par le port de Chabahar en Iran, pour rejoindre l’Afghanistan et se connecter à l’Asie centrale. Comme la Chine, l’Inde veut sécuriser ses apports énergétiques et dynamiser ses exportations. Elle devrait investir un demi-milliard de dollars dans le port de Chabahar.
Les démarches chinoise et indienne se font donc concurrence dans leur politique d’expansion économique. Malgré l’instabilité des régions baloutches, les deux villes devraient se retrouver au centre du jeu. Et si les projets des deux géants asiatiques se déroulent comme voulu, les potentiels économiques de Gwadar et Chabahar pourraient exploser pour finir par compter comme des ports majeurs dans cette partie de l’Asie comme l’est Dubaï.
Les États des régions baloutches profiteraient aussi de différentes façons de la construction des corridors chinois et indien. L’Iran pourrait renforcer sa zone d’influence, le Pakistan son développement économique, et l’Afghanistan pourrait amorcer un désenclavement. Mais on peut penser que ces changements ne profiteront pas aux peuples baloutches eux-mêmes, ni à leurs revendications d’autonomie ou d’indépendance.