François Traoré, président de l'Association des Producteurs de Coton Africains (APROCA) (photos SAMA)
Ce sexagénaire porte-parole des producteurs de coton africains, le José Bové burkinabè a subi un échec lors du sommet de l’OMC, à Cancún. Mais "la lutte continue", jure-t-il.
Il fustige l'agriculture intensive pratiquée dans les pays du Nord. Il se consacre depuis vingt ans à la culture de l'or blanc, la principale ressource du Burkina. Sa force de caractère, sa disponibilité et sa motivation en ont fait le porte-parole des producteurs africains dans leur lutte contre les subventions allouées aux exploitants européens et américains.
En sa qualité de membre de l'Union départementale des Producteurs, il a contribué à la mise en place des structures professionnelles des producteurs de coton et a participé activement à la création en 1998 de l'Union nationale des Producteurs de coton. Ceci lui a permis de siéger l'année suivante au conseil d'administration de la société cotonnière Sofitex comme représentant des producteurs. Cas unique en Afrique de l'Ouest, son syndicat possède 30% du capital. Confronté à la baisse des cours du coton fin 2001, l'organisation qu'il préside a publié un "Appel commun des producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest" demandant à "tous ceux qui veulent construire un monde plus juste" de rejoindre son combat contre les subventions cotonnières des Etats-Unis et de l'Union européenne.
En novembre 2001, François Traoré se sert de sa position privilégiée au sein de l'entreprise pour dénoncer l'injustice dont ses collègues africains sont victimes. L'appel lancé par les producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest est un pavé dans la mare. Au nom des millions de familles qui vivent de cette ressource, il demande "solennellement aux États-Unis et à l'Union européenne de supprimer leurs subventions aux producteurs de coton".
Enfin, à Cancun, en 2003, il est le héraut de la révolte des cotonniers africains devant l'Organisation Mondiale du Commerce.
"J'appelle tous les producteurs en Afrique à s'organiser et puis à se battre car aucune filière ne pourra mener à bien un combat si elle n'est pas organisée et on ne réussira jamais à imposer la transformation si l'on n'est pas en mesure d'assurer l'approvisionnement.
Même les citoyens que nous incitons à devenir nos consommateurs ont besoin d'être rassuré que le produit que nous défendons sera pérenne".
Sur la question des engrais, il s’insurge contre l’apathie des dirigeants africains.
"Il n’est d’aucun doute que les engrais constituent en Afrique un véritable problème pour les producteurs et les opérateurs intervenants dans le domaine agricole. Dans la filière cotonnière le coût des engrais a de fortes conséquences sur les revenus des producteurs. Il arrive que ceux-ci soient obligés de mettre une grande partie de leurs revenus dans les engrais importés sacrifiant parfois des projets qui leur tiennent à cœur.
Pourtant des études prouvent que nous disposons de la matière première pour produire nos propres intrants.
Les politiques sont bien informés de ce potentiel et des attentes des acteurs du secteur agricole.
Pourquoi n’avons-nous pas encore ces usines de fabrication d’intrants ?"
Il fustige l'agriculture intensive pratiquée dans les pays du Nord. Il se consacre depuis vingt ans à la culture de l'or blanc, la principale ressource du Burkina. Sa force de caractère, sa disponibilité et sa motivation en ont fait le porte-parole des producteurs africains dans leur lutte contre les subventions allouées aux exploitants européens et américains.
En sa qualité de membre de l'Union départementale des Producteurs, il a contribué à la mise en place des structures professionnelles des producteurs de coton et a participé activement à la création en 1998 de l'Union nationale des Producteurs de coton. Ceci lui a permis de siéger l'année suivante au conseil d'administration de la société cotonnière Sofitex comme représentant des producteurs. Cas unique en Afrique de l'Ouest, son syndicat possède 30% du capital. Confronté à la baisse des cours du coton fin 2001, l'organisation qu'il préside a publié un "Appel commun des producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest" demandant à "tous ceux qui veulent construire un monde plus juste" de rejoindre son combat contre les subventions cotonnières des Etats-Unis et de l'Union européenne.
En novembre 2001, François Traoré se sert de sa position privilégiée au sein de l'entreprise pour dénoncer l'injustice dont ses collègues africains sont victimes. L'appel lancé par les producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest est un pavé dans la mare. Au nom des millions de familles qui vivent de cette ressource, il demande "solennellement aux États-Unis et à l'Union européenne de supprimer leurs subventions aux producteurs de coton".
Enfin, à Cancun, en 2003, il est le héraut de la révolte des cotonniers africains devant l'Organisation Mondiale du Commerce.
"J'appelle tous les producteurs en Afrique à s'organiser et puis à se battre car aucune filière ne pourra mener à bien un combat si elle n'est pas organisée et on ne réussira jamais à imposer la transformation si l'on n'est pas en mesure d'assurer l'approvisionnement.
Même les citoyens que nous incitons à devenir nos consommateurs ont besoin d'être rassuré que le produit que nous défendons sera pérenne".
Sur la question des engrais, il s’insurge contre l’apathie des dirigeants africains.
"Il n’est d’aucun doute que les engrais constituent en Afrique un véritable problème pour les producteurs et les opérateurs intervenants dans le domaine agricole. Dans la filière cotonnière le coût des engrais a de fortes conséquences sur les revenus des producteurs. Il arrive que ceux-ci soient obligés de mettre une grande partie de leurs revenus dans les engrais importés sacrifiant parfois des projets qui leur tiennent à cœur.
Pourtant des études prouvent que nous disposons de la matière première pour produire nos propres intrants.
Les politiques sont bien informés de ce potentiel et des attentes des acteurs du secteur agricole.
Pourquoi n’avons-nous pas encore ces usines de fabrication d’intrants ?"