Une élection placée sous haute tension
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Plongée dans l'instabilité depuis son accession à l'indépendance en 1960, la République démocratique du Congo a fait face à une série de conflits qui ont généré un marasme économique et social prolongé.
Les élections présidentielles et législatives de 2011 qui ont donné la victoire au président Joseph Kabila et à son parti, ont soulevé des questions quant à la transparence du processus électoral, ainsi qu'une vague de contestations venant des partis opposants. Les élections provinciales, censées instaurer un nouveau cycle électoral en octobre 2015, ont quant à elles été reportées, retardant ainsi l’ensemble du processus électoral. Le prochain scrutin présidentiel est prévu pour novembre 2016.
Joseph Kabila a appelé à un dialogue politique national concernant le processus électoral pour pouvoir préparer les prochaines élections. Un appel auquel plusieurs opposants, n'y voyant qu'un stratagème du pouvoir en place, n'ont pas répondu.
La question de la prochaine présidentielle, à laquelle le chef de l’État actuel n’a plus le droit de se présenter selon la Constitution congolaise, est au cœur des tensions politiques en RDC. A moins de six mois de la fin du second mandat de M. Kabila le 19 décembre prochain, beaucoup d'éléments semblent indiquer que celle-ci ne pourra pas être organisée dans les délais constitutionnels.
Le président est dans ce cas autorisé, selon un arrêt de la Cour constitutionnelle, à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur. L'opposition, qui dénonce cet arrêt, accuse Joseph Kabila de vouloir gagner du temps pour se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat. Kabila se réfère à l’article 70, détourné à cet effet, qui stipule que: "Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu".
C'est donc dans un contexte tendu que se jouera l'avenir de la République démocratique du Congo, géant africain miné par les incertitudes politiques, sociales et économiques, auxquelles s'ajoutent des conflits internes et externes. Le rapport d'un comité d'agences onusiennes et d'ONG basé à Genève alerte sur des risques de troubles à venir dans les mois prochains. Celui-ci laisse présager, au vu des signaux clairs envoyés par le président sortant, la forte probabilité du report des élections prévues en novembre 2016 et les violents incidents susceptibles d'y faire suite.
Les élections présidentielles et législatives de 2011 qui ont donné la victoire au président Joseph Kabila et à son parti, ont soulevé des questions quant à la transparence du processus électoral, ainsi qu'une vague de contestations venant des partis opposants. Les élections provinciales, censées instaurer un nouveau cycle électoral en octobre 2015, ont quant à elles été reportées, retardant ainsi l’ensemble du processus électoral. Le prochain scrutin présidentiel est prévu pour novembre 2016.
Joseph Kabila a appelé à un dialogue politique national concernant le processus électoral pour pouvoir préparer les prochaines élections. Un appel auquel plusieurs opposants, n'y voyant qu'un stratagème du pouvoir en place, n'ont pas répondu.
La question de la prochaine présidentielle, à laquelle le chef de l’État actuel n’a plus le droit de se présenter selon la Constitution congolaise, est au cœur des tensions politiques en RDC. A moins de six mois de la fin du second mandat de M. Kabila le 19 décembre prochain, beaucoup d'éléments semblent indiquer que celle-ci ne pourra pas être organisée dans les délais constitutionnels.
Le président est dans ce cas autorisé, selon un arrêt de la Cour constitutionnelle, à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur. L'opposition, qui dénonce cet arrêt, accuse Joseph Kabila de vouloir gagner du temps pour se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat. Kabila se réfère à l’article 70, détourné à cet effet, qui stipule que: "Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu".
C'est donc dans un contexte tendu que se jouera l'avenir de la République démocratique du Congo, géant africain miné par les incertitudes politiques, sociales et économiques, auxquelles s'ajoutent des conflits internes et externes. Le rapport d'un comité d'agences onusiennes et d'ONG basé à Genève alerte sur des risques de troubles à venir dans les mois prochains. Celui-ci laisse présager, au vu des signaux clairs envoyés par le président sortant, la forte probabilité du report des élections prévues en novembre 2016 et les violents incidents susceptibles d'y faire suite.
Du nouveau dans le paysage politique congolais
Donat Mupapa Kibadi est candidat à l'élection présidentielle. Ancien médecin des cliniques universitaires de Kinshasa, c'est en France, terre d'exil, qu'il exerce sa profession. C'est également sur le sol français qu'il mène sa compagne électorale et compte mobiliser l'opinion publique sur la situation préoccupante de son pays natal.
Il décide, en déclarant sa candidature à l'élection présidentielle congolaise en janvier 2016, de "devenir un acteur de premier plan ayant pour ambition de bâtir un Congo fort, uni et prospère", avec la volonté de "rassembler les congolais autour du vivre ensemble, quelque soit leurs origines ou leurs convictions".
Après avoir milité au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Donat Mupapa crée un groupe de réflexion destiné à devenir un mouvement politique. Il se présente comme étant un candidat indépendant prônant le courant social-libéral, "sans passé politique compromettant, qui incarne une rupture et une image nouvelle du paysage politique de la RDC".
Son projet politique fait l'objet d'un ouvrage intitulé La renaissance du grand Congo, qui étaye son programme quinquennal présenté lors de la conférence de presse du jeudi 30 juin 2016, basé sur la paix, la sécurité, l’État de droit, les valeurs civiques et morales, la santé, la revalorisation de l’enseignement, le développement des infrastructures, ou encore le bien-être social.
"Les Congolais vivent dans le désespoir depuis plus de cinquante ans", confie Donat Mupapa. "Marqué par l'appauvrissement, le pays est continuellement en proie à l'insécurité. Il est traversé par des violences à l'Est et est en proie aux menaces djihadistes qui sont à la porte de ses frontières. Aucune politique des gouvernements successifs n'est parvenue à enrayer la détérioration continue du pays, et aucune opposition crédible n'a émergé pour fournir un projet alternatif constructif en faveur du développement de l’État et du bien-être de la population", constate le candidat qui dénonce également le paradoxe de ce pays qui est l'un plus riches d'Afrique en terme de ressources naturelles, mais dont la population fait partie des plus pauvres au monde.
En 2015, alors que le pays se prépare pour les élections provinciale et présidentielle, Joseph Kabila œuvre pour changer la constitution dont l'article 70 lui interdit de se représenter pour un troisième mandat. Il décide d'effectuer un recensement national de la population congolaise, comme action préalable à l'organisation des élections. Chose qui peut prendre des années avec la lenteur administrative que l'on connait. Plus de deux années ont été nécessaires pour recenser les 50.000 policiers du pays. "Cela nous donne un aperçu du temps que les autorités mettront pour recenser toute une population", constate Donat Mupapa qui n'y voit qu'une manœuvre pour gagner du temps. "Le peuple est descendu dans la rue le 19 janvier pour contester contre cet acte qui conditionne les élections à un recensement, mais la manifestation pacifique a été réprimée dans le sang".
Pour ce qui est de ses chances de remporter la présidentielle face à des concurrents de taille et face aux manœuvres employées, Donat Mupapa est formel: il tient sa légitimité de sa proximité au peuple dont il est issu et dont il connait les besoins pour mieux y répondre, mais aussi dans ce vent nouveau qu'il souhaite apporter à son pays et dans l'espoir qu'il incarne.
Il décide, en déclarant sa candidature à l'élection présidentielle congolaise en janvier 2016, de "devenir un acteur de premier plan ayant pour ambition de bâtir un Congo fort, uni et prospère", avec la volonté de "rassembler les congolais autour du vivre ensemble, quelque soit leurs origines ou leurs convictions".
Après avoir milité au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Donat Mupapa crée un groupe de réflexion destiné à devenir un mouvement politique. Il se présente comme étant un candidat indépendant prônant le courant social-libéral, "sans passé politique compromettant, qui incarne une rupture et une image nouvelle du paysage politique de la RDC".
Son projet politique fait l'objet d'un ouvrage intitulé La renaissance du grand Congo, qui étaye son programme quinquennal présenté lors de la conférence de presse du jeudi 30 juin 2016, basé sur la paix, la sécurité, l’État de droit, les valeurs civiques et morales, la santé, la revalorisation de l’enseignement, le développement des infrastructures, ou encore le bien-être social.
"Les Congolais vivent dans le désespoir depuis plus de cinquante ans", confie Donat Mupapa. "Marqué par l'appauvrissement, le pays est continuellement en proie à l'insécurité. Il est traversé par des violences à l'Est et est en proie aux menaces djihadistes qui sont à la porte de ses frontières. Aucune politique des gouvernements successifs n'est parvenue à enrayer la détérioration continue du pays, et aucune opposition crédible n'a émergé pour fournir un projet alternatif constructif en faveur du développement de l’État et du bien-être de la population", constate le candidat qui dénonce également le paradoxe de ce pays qui est l'un plus riches d'Afrique en terme de ressources naturelles, mais dont la population fait partie des plus pauvres au monde.
En 2015, alors que le pays se prépare pour les élections provinciale et présidentielle, Joseph Kabila œuvre pour changer la constitution dont l'article 70 lui interdit de se représenter pour un troisième mandat. Il décide d'effectuer un recensement national de la population congolaise, comme action préalable à l'organisation des élections. Chose qui peut prendre des années avec la lenteur administrative que l'on connait. Plus de deux années ont été nécessaires pour recenser les 50.000 policiers du pays. "Cela nous donne un aperçu du temps que les autorités mettront pour recenser toute une population", constate Donat Mupapa qui n'y voit qu'une manœuvre pour gagner du temps. "Le peuple est descendu dans la rue le 19 janvier pour contester contre cet acte qui conditionne les élections à un recensement, mais la manifestation pacifique a été réprimée dans le sang".
Pour ce qui est de ses chances de remporter la présidentielle face à des concurrents de taille et face aux manœuvres employées, Donat Mupapa est formel: il tient sa légitimité de sa proximité au peuple dont il est issu et dont il connait les besoins pour mieux y répondre, mais aussi dans ce vent nouveau qu'il souhaite apporter à son pays et dans l'espoir qu'il incarne.