Il faut remonter à 1976, année de la grande sécheresse, pour retrouver un niveau aussi faible de rémunération
47 ans, céréalier, installé à Beaune la Rolande (Loiret) depuis 1985, Didier Lacombe est à la tête d'une exploitation céréalière de 152 hectares. Hier à 17 heures 55, il a pris la tête d'un convoi d'une cinquantaine de tracteurs, partis du Loiret pour Paris où il arriveront aujourd'hui vers 10 heures 30, après une pause nocturne à Artenay à une quarantaine de kilomètres au sud d'Étampes (Essonne).
"L'idée d'organiser un grand défilé de tracteurs à Paris a été lancée à l'occasion du congrès de la FNSEA à Auxerre, les 30, 31 mars et 1er avril. Le prix des céréales et les cours se sont effondrés. On ne peut nier que les producteurs de grandes cultures rencontrent de graves difficultés en termes de trésorerie et de revenu. Nous attendons un millier de tracteurs et plusieurs milliers d'agriculteurs à Paris" assure le jeune céréalier.
Un diagnostic partagé par Dominique Chambrette, le Président de la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne :
"Les résultats de 2009 sont en dessous de zéro ! Il faut remonter à 1976, année de la grande sécheresse, pour retrouver un niveau aussi faible de rémunération du travail des producteurs de grandes cultures ! Cette année est catastrophique. Si les prix se maintiennent à ce niveau si faible, ce sera pire encore l'an prochain. Le gouvernement ne tient pas les engagements du Plan Barnier et les agriculteurs sont pris à la gorge. Et on ne voit aucune perspective d'amélioration à court terme. On court à la catastrophe. Le comité de suivi mais en place par le gouvernement nous fixe un rendez-vous pour décembre 2010. Beaucoup d'entre nous n'ont pas les moyens d'attendre la fin de l'année. Il nous faut une réponse immédiatement et pas dans six mois.
C'est un vrai cri d'alarme. C'est la première fois depuis la fin de la guerre que les agriculteurs de grandes cultures manifestent. C'est bien un signe de leur grande détresse. C'est un cri d'alarme que la profession lance aux pouvoirs publics" conclut Dominique Chambrette.
De son côté, cela fait déjà dix jours que Didier Lacombe prépare cette grande descente sur Paris. "Cela va tellement mal dans les campagnes, qu'il ne faut pas grand chose pour mobiliser les collègues" ajoute t-il.
En un week-end, l'agriculteur a réuni un maximum de troupe. Dans le canton de Beaune la Rolande, sur la soixantaine d'exploitants en activité, la moitié est du voyage. D'autres les rejoindront, aujourd'hui, en car à Paris.
"Escortés par la gendarmerie, nous empruntons l'autoroute A19 jusqu'à Artenay, explique Didier. Nous roulons sur la bande d'arrêt d'urgence. Pour avoir le droit d'emprunter l'A19, nous avons demandé tous les arrêtés nécessaires au Préfet du Loiret". Au passage de l'imposant cortège, comme pour une étape du Tour de France, des dizaines de ruraux se massent sur les ponts de l'A19 pour acclamer les agriculteurs ! Mêmes les automobilistes klaxonnent en signe de soutien. Ce mardi matin, les automobilistes circulant sur l'A10 devaient s'attendre à de forts ralentissements.
"L'idée d'organiser un grand défilé de tracteurs à Paris a été lancée à l'occasion du congrès de la FNSEA à Auxerre, les 30, 31 mars et 1er avril. Le prix des céréales et les cours se sont effondrés. On ne peut nier que les producteurs de grandes cultures rencontrent de graves difficultés en termes de trésorerie et de revenu. Nous attendons un millier de tracteurs et plusieurs milliers d'agriculteurs à Paris" assure le jeune céréalier.
Un diagnostic partagé par Dominique Chambrette, le Président de la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne :
"Les résultats de 2009 sont en dessous de zéro ! Il faut remonter à 1976, année de la grande sécheresse, pour retrouver un niveau aussi faible de rémunération du travail des producteurs de grandes cultures ! Cette année est catastrophique. Si les prix se maintiennent à ce niveau si faible, ce sera pire encore l'an prochain. Le gouvernement ne tient pas les engagements du Plan Barnier et les agriculteurs sont pris à la gorge. Et on ne voit aucune perspective d'amélioration à court terme. On court à la catastrophe. Le comité de suivi mais en place par le gouvernement nous fixe un rendez-vous pour décembre 2010. Beaucoup d'entre nous n'ont pas les moyens d'attendre la fin de l'année. Il nous faut une réponse immédiatement et pas dans six mois.
C'est un vrai cri d'alarme. C'est la première fois depuis la fin de la guerre que les agriculteurs de grandes cultures manifestent. C'est bien un signe de leur grande détresse. C'est un cri d'alarme que la profession lance aux pouvoirs publics" conclut Dominique Chambrette.
De son côté, cela fait déjà dix jours que Didier Lacombe prépare cette grande descente sur Paris. "Cela va tellement mal dans les campagnes, qu'il ne faut pas grand chose pour mobiliser les collègues" ajoute t-il.
En un week-end, l'agriculteur a réuni un maximum de troupe. Dans le canton de Beaune la Rolande, sur la soixantaine d'exploitants en activité, la moitié est du voyage. D'autres les rejoindront, aujourd'hui, en car à Paris.
"Escortés par la gendarmerie, nous empruntons l'autoroute A19 jusqu'à Artenay, explique Didier. Nous roulons sur la bande d'arrêt d'urgence. Pour avoir le droit d'emprunter l'A19, nous avons demandé tous les arrêtés nécessaires au Préfet du Loiret". Au passage de l'imposant cortège, comme pour une étape du Tour de France, des dizaines de ruraux se massent sur les ponts de l'A19 pour acclamer les agriculteurs ! Mêmes les automobilistes klaxonnent en signe de soutien. Ce mardi matin, les automobilistes circulant sur l'A10 devaient s'attendre à de forts ralentissements.