Expo "Le cas Moya"

En guise de bienvenue dans le "Moya Land", l'univers créé par Patrick Moya, Dolly, moitié homme, moitié brebis de couleur rose, emblème de son bestiaire, accueille le visiteur sur l'esplanade de la galerie en tirant la langue facétieusement.

Moya a déjà inscrit sa patte dans le paysage de la Côte d'Azur via de nombreuses manifestations, la création d'affiches pour le Festival international du cirque de Monte-Carlo, la fête de la musique de Nice, le carnaval et aussi la peinture de fresques pour donner vie à l'environnement urbain.

La ville de Nice consacre sa première rétrospective introspective à l'œuvre prolifique de cet artiste polymorphe aujourd'hui au sommet de son talent.
À la genèse de son art, Moya commence à jouer avec les quatre lettres de son nom, leur attribuant un code couleur, qu'il peindra, sculptera et collera dans toutes les formes stylistiques modernes possibles (encre, gouache, sable, pastel, gravure, paraffine, sérigraphie, linogravure…).
L'artiste a ensuite étudié dans les années soixante-dix à la Villa Arson à Nice où il va développer une démarche artistique novatrice qui lui est propre, inspiré notamment des nouveaux médias comme la télévision.

Pour Moya, l'artiste n'est pas seulement créateur, mais il est aussi acteur de son œuvre. Il va ainsi se mettre en scène sous la forme d’un avatar inspiré de Pinocchio, "l’art est un spectacle et l’artiste son comédien" explique-t-il. Tel le personnage créé par Geppetto, le Moya Pinocchio éternel enfant évolue dans un monde ou le réel et l'onirique se mélangent dans des couleurs vives.

"Le message, c'est le médium. Le médium, c'est l'artiste", explique Moya concernant sa philosophie sur la place de l'artiste contemporain. Fortement inspiré par les fêtes foraines de son enfance, un monde animalier entoure son Pinocchio dont la fameuse brebis Dolly.
L'exposition donne toutes les clefs pour résoudre le cas Moya, tel un rébus, le sens se trouve caché dans ses toiles car "l'artiste est une civilisation à lui tout seul".

Derrière ses animaux à l'allure enfantine, Patrick Moya a développé une philosophie artistique unique et avant-gardiste. Après avoir habillé les locaux de l'ancien bagne du port de Nice à la galerie Lympia, le monde fantastique de Moya s’installera prochainement à Turin.

L'artiste a l'amour de l'art en partage, notamment lors de séance de live painting avec le public et surtout avec les plus jeunes chez qui il suscitera certainement des vocations comme on peut le constater en tournant les pages du livre d'or de l'expo, illustrée de nombreux clones du Moya Land.

Artiste généreux pour les causes caritatives, Moya offrira une sculpture de Dolly faite de découpes d'aluminium peintes pour le gala de bienfaisance "Sauvez-le cœur des femmes" le 5 avril 2018 à Monaco, visant à récolter des fonds pour financer des opérations du cœur pour des femmes en difficultés de la région.

* 2 quai Entrecasteaux, 06300 Nice, France