"Demain le feu" de Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah en ligne le 1er mai
A 28 ans, Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah, signe leur troisième film documentaire avec "Demain le feu". (c) Astrid di Crollalanza
Depuis 2017, le pays a connu de nombreuses scènes de contestation, avec notamment la crise des gilets jaunes. En quelques années nous avons aussi vu éclater de multiples scandales d’Etat, et le gouvernement n’inspire plus confiance aux Français. Alors, ce n’est sûrement pas un hasard si Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah ont décidé de diffuser leur film documentaire "Demain le feu" le 1er mai 2020.
Comme un hommage aux travailleurs qui habituellement commémorent leurs luttes, et qui cette année ont été contraints par la pandémie mondiale du coronavirus de rester chez eux, ils ont rendu public leur travail où justement tous les Français ont la parole et où certains, presque comme une prédiction du futur évoque la situation actuelle du pays.
Avec ce documentaire, on constate que les choses n’ont pas tellement changé. Les Français étaient en colère, avec des rêves mais un faible espoir dans la société, c’est encore le cas aujourd’hui. Même si le COVID-19 a quelque peu balayé les voix qui s’élevaient dans les cortèges, ce n'est que provisoire. Il est clair que cette crise sanitaire n’a pas arrangé les choses, ni pour le gouvernement, ni pour les citoyens.
Comme un hommage aux travailleurs qui habituellement commémorent leurs luttes, et qui cette année ont été contraints par la pandémie mondiale du coronavirus de rester chez eux, ils ont rendu public leur travail où justement tous les Français ont la parole et où certains, presque comme une prédiction du futur évoque la situation actuelle du pays.
Avec ce documentaire, on constate que les choses n’ont pas tellement changé. Les Français étaient en colère, avec des rêves mais un faible espoir dans la société, c’est encore le cas aujourd’hui. Même si le COVID-19 a quelque peu balayé les voix qui s’élevaient dans les cortèges, ce n'est que provisoire. Il est clair que cette crise sanitaire n’a pas arrangé les choses, ni pour le gouvernement, ni pour les citoyens.
Des témoignages récoltés dans 11 communes "du Nord au Sud"
Tout commence au Nord. Puis on plonge "au centre de la France comme on se risquerait au bord de la mer" avant de rejoindre le Sud où "il y a tant d'éclat et de rire et de joie et où tout retombera à l'eau". (c) Capture d'écran Demainlefeu.fr
L’histoire de "Demain Le Feu" débute avec un prologue de quelques minutes. On y voit les ouvriers d’une usine en grève, nous apprenons plus tard qu’il s’agit des salariés de GM&S dans la Creuse (La Souterraine), qui expriment leur désarroi face à la caméra.
S’en suit l’image d’une route, que les journalistes et leur équipe ont sillonnée pendant plusieurs jours pour aller du Nord au Sud. Leur périple a, en effet, débuté à Calais, et s’est terminé à Marseille. Ils auront parcouru des milliers de kilomètres et auront fait escale dans 11 communes (Calais, Saint Quentin, Missy-Sur-Aisne,Vitry le François, Paris, Aubervilliers, Châteauroux, Fort-Gomblaut, Saint Etienne, Orange et Marseille).
Les images sont accompagnées par la voix de Gérard Depardieu, qui tel un conteur crée des ponts entre les différents actes du film. Il annonce dès le départ que "Demain Le Feu" est là pour "faire entendre les voix de ceux et celles qui d’habitude ne sont pas sur la photo". Tout au long du documentaire, il fait quelques interventions. Il y a beaucoup de musique, des images médiatiques en plus de celles qui ont été tournées en live. On entend la voix des journalistes qui posent les questions, mais ce que l’on entend le plus ce sont bien les témoignages.
S’en suit l’image d’une route, que les journalistes et leur équipe ont sillonnée pendant plusieurs jours pour aller du Nord au Sud. Leur périple a, en effet, débuté à Calais, et s’est terminé à Marseille. Ils auront parcouru des milliers de kilomètres et auront fait escale dans 11 communes (Calais, Saint Quentin, Missy-Sur-Aisne,Vitry le François, Paris, Aubervilliers, Châteauroux, Fort-Gomblaut, Saint Etienne, Orange et Marseille).
Les images sont accompagnées par la voix de Gérard Depardieu, qui tel un conteur crée des ponts entre les différents actes du film. Il annonce dès le départ que "Demain Le Feu" est là pour "faire entendre les voix de ceux et celles qui d’habitude ne sont pas sur la photo". Tout au long du documentaire, il fait quelques interventions. Il y a beaucoup de musique, des images médiatiques en plus de celles qui ont été tournées en live. On entend la voix des journalistes qui posent les questions, mais ce que l’on entend le plus ce sont bien les témoignages.
Des paroles de Français pour illustrer une France fractionnée
Comme ces deux scènes extraites du film et qui sont totalement opposées (entre joie et tristesse) tout au long du documentaire on peux découvrir à quel point la France est fractionnée aussi bien politiquement que socialement. (c) Capture d'écran Demainlefeu.fr
"Demain le Feu" c’est l’image de la France qui parfois est cachée, et d’autres fois ignorée. C’est la voix de millions de personnes qui finalement se retrouve dans quelques témoignages. Ce documentaire montre la fracture de la société française. Le tournage a été réalisé en période d’élection donc, certes, la division politique y est omniprésente. Mais ce reportage ne se contente pas que de ça.
Bien au-delà de la politique, ce sont clairement "des idéologies générales" qui y sont exprimées. Les personnes interrogées répondent à des questions directes, ouvertes, simples à formuler mais parfois, difficile d’y apporter une réponse. On demande par exemple "pourquoi se souvenir de la guerre? Vous sentez-vous libre? Est-ce vous croyez au droit? Quel est votre rêve? Qu'est ce que le réel? Ou encore de quoi avez-vous peur?". Les réponses varient d'une personne à l'autre, mais parfois des points communs se dégagent. Une manière de montrer que dans la fracture, il reste toujours une certaine unité. Comme le dit un des interviewés, "du Nord au Sud c'est la même détresse".
Dans ce documentaire on voit d'ailleurs des preuves de solidarité et des craintes d’autrui. On y voit la France en fête, la France joyeuse mais aussi la France endeuillée qui commémore ceux qui sont tombés pour le pays. Ceux qui ont connu la guerre, et qui aujourd’hui se sentent libre, et ceux qui estiment que "on ne peut pas être totalement libre et que l’être humain est toujours emprisonné quelque part". Des jeunes qui rêvent d’avenir, "millionnaire ou milliardaire" et des personnes sur le point de perdre leur emploi qui "ne rêvent plus parce qu’ils ne dorment même plus la nuit". Il y a ceux qui ont "la haine contre Le Pen" et qui ne comprennent pas ses électeurs, et ceux qui l’ont toujours et qui continueront toujours de la soutenir parce que les autres partis ne les intéressent pas et que "le FN (devenu RN) défend notre liberté, notre nationalité". Il y a ceux qui croit en Macron, et ceux qui ne lui font pas confiance. Ceux qui ont peur de la mort et ceux qui "préfère souffrir une fois pour toute au lieu de voir ces conneries". Il y a ceux qui rêvent d’un meilleur avenir pour la France, et ceux qui rêvent d’un ailleurs.
La mixité sociale et la diversité culturelle, qui font la richesse de notre pays, y sont largement représentées. C'est un documentaire multigenerationnel. Il y a des anciens, des adolescents, des étudiants, des jeunes actifs, des chômeurs, des militants, des religieux ou des personnes qui protestent. De quoi permettre à tout spectateur de s'identifier dans un ou pourquoi pas plusieurs de ces Français. D'ailleurs l'avantage de ce reportage est sont accessibilité. Puisque l'on interroge des personnes de tout âge, il va de soi qu'il peut être regardé par tous. Les plus petits pourront, en même que les grands, mieux comprendre la société et son "état d'esprit" actuel.
En bref, il y a tant de chose à découvrir, qu’il vaut mieux le faire par soi-même. Pour se faire une opinion. "Demain le feu" offre une chose rare, celle d’analyser notre société sous son vrai visage grâce à la parole sans filtres de Français. Alors pour voir le film, rendez-vous sur la page qui lui est dédié, http://www.demainlefeu.fr/. Le documentaire est aussi accessible via une plate-forme plus traditionnelle, à savoir YouTube, via le lien suivant https://youtu.be/yEEgO-9iTn4.
Bien au-delà de la politique, ce sont clairement "des idéologies générales" qui y sont exprimées. Les personnes interrogées répondent à des questions directes, ouvertes, simples à formuler mais parfois, difficile d’y apporter une réponse. On demande par exemple "pourquoi se souvenir de la guerre? Vous sentez-vous libre? Est-ce vous croyez au droit? Quel est votre rêve? Qu'est ce que le réel? Ou encore de quoi avez-vous peur?". Les réponses varient d'une personne à l'autre, mais parfois des points communs se dégagent. Une manière de montrer que dans la fracture, il reste toujours une certaine unité. Comme le dit un des interviewés, "du Nord au Sud c'est la même détresse".
Dans ce documentaire on voit d'ailleurs des preuves de solidarité et des craintes d’autrui. On y voit la France en fête, la France joyeuse mais aussi la France endeuillée qui commémore ceux qui sont tombés pour le pays. Ceux qui ont connu la guerre, et qui aujourd’hui se sentent libre, et ceux qui estiment que "on ne peut pas être totalement libre et que l’être humain est toujours emprisonné quelque part". Des jeunes qui rêvent d’avenir, "millionnaire ou milliardaire" et des personnes sur le point de perdre leur emploi qui "ne rêvent plus parce qu’ils ne dorment même plus la nuit". Il y a ceux qui ont "la haine contre Le Pen" et qui ne comprennent pas ses électeurs, et ceux qui l’ont toujours et qui continueront toujours de la soutenir parce que les autres partis ne les intéressent pas et que "le FN (devenu RN) défend notre liberté, notre nationalité". Il y a ceux qui croit en Macron, et ceux qui ne lui font pas confiance. Ceux qui ont peur de la mort et ceux qui "préfère souffrir une fois pour toute au lieu de voir ces conneries". Il y a ceux qui rêvent d’un meilleur avenir pour la France, et ceux qui rêvent d’un ailleurs.
La mixité sociale et la diversité culturelle, qui font la richesse de notre pays, y sont largement représentées. C'est un documentaire multigenerationnel. Il y a des anciens, des adolescents, des étudiants, des jeunes actifs, des chômeurs, des militants, des religieux ou des personnes qui protestent. De quoi permettre à tout spectateur de s'identifier dans un ou pourquoi pas plusieurs de ces Français. D'ailleurs l'avantage de ce reportage est sont accessibilité. Puisque l'on interroge des personnes de tout âge, il va de soi qu'il peut être regardé par tous. Les plus petits pourront, en même que les grands, mieux comprendre la société et son "état d'esprit" actuel.
En bref, il y a tant de chose à découvrir, qu’il vaut mieux le faire par soi-même. Pour se faire une opinion. "Demain le feu" offre une chose rare, celle d’analyser notre société sous son vrai visage grâce à la parole sans filtres de Français. Alors pour voir le film, rendez-vous sur la page qui lui est dédié, http://www.demainlefeu.fr/. Le documentaire est aussi accessible via une plate-forme plus traditionnelle, à savoir YouTube, via le lien suivant https://youtu.be/yEEgO-9iTn4.
Audio Marwa Bouchkara Demain Le Feu.m4a (3.7 Mo)