Du fonctionnement d'une banque
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Avant toute chose, il nous a paru nécessaire de revenir sur le concept de banque et son fonctionnement.
Une banque est un intermédiaire entre les agents à capacité de financement (riches) et ceux à besoin de financement (moins riches). La banque, comme toute entreprise, poursuit un objectif de rentabilité. Pour cela, lorsqu’elle reçoit les dépôts d’agents économiques, au lieu de les conserver comme réserves oisives et non rémunérées, elle va prêter une partie à l’économie (Etats, entreprises etc…). On dit alors que les dépôts font les crédits. Cet argent qu’elle va prêter lui rapportera un intérêt, qui représente le prix de l’argent prêté.
Cependant, l’objectif de rentabilité ne doit pas lui faire perdre de vue, le fait qu’elle doit disposer des avoirs nécessaires pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients. C’est-à-dire que si un client de la banque vient pour un retrait, elle doit être à même de lui trouver le montant demandé. Il y va de sa crédibilité.
C’est pour cette raison, que pour être à l’abri, selon un responsable d’une banque de la place interrogé par nous, les banques font leurs réserves sur la base du taux moyen de retraits mensuels. Par exemple 30% des dépôts. Dès lors, elle peut prêter les 70% des dépôts disponibles et se faire des intérêts. On parlera de «gaspillage de liquidité» lorsque la banque au lieu de prêter l’argent, va conserver une certaine quantité de liquidité au-delà du nécessaire pour couvrir les besoins de ses clients. Une banque navigue toujours entre nécessité de prudence et objectif de rentabilité.
Une banque est un intermédiaire entre les agents à capacité de financement (riches) et ceux à besoin de financement (moins riches). La banque, comme toute entreprise, poursuit un objectif de rentabilité. Pour cela, lorsqu’elle reçoit les dépôts d’agents économiques, au lieu de les conserver comme réserves oisives et non rémunérées, elle va prêter une partie à l’économie (Etats, entreprises etc…). On dit alors que les dépôts font les crédits. Cet argent qu’elle va prêter lui rapportera un intérêt, qui représente le prix de l’argent prêté.
Cependant, l’objectif de rentabilité ne doit pas lui faire perdre de vue, le fait qu’elle doit disposer des avoirs nécessaires pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients. C’est-à-dire que si un client de la banque vient pour un retrait, elle doit être à même de lui trouver le montant demandé. Il y va de sa crédibilité.
C’est pour cette raison, que pour être à l’abri, selon un responsable d’une banque de la place interrogé par nous, les banques font leurs réserves sur la base du taux moyen de retraits mensuels. Par exemple 30% des dépôts. Dès lors, elle peut prêter les 70% des dépôts disponibles et se faire des intérêts. On parlera de «gaspillage de liquidité» lorsque la banque au lieu de prêter l’argent, va conserver une certaine quantité de liquidité au-delà du nécessaire pour couvrir les besoins de ses clients. Une banque navigue toujours entre nécessité de prudence et objectif de rentabilité.
Du financement bancaire au Burkina Faso
Au Burkina Faso, à l’instar des pays membres de l’UEMOA, l’économie est sous-financée, alors que les banques sont, de manière générale, surliquides. Elles disposent de disponibilités au-delà de ce qui est nécessaire pour couvrir leur besoin courant.
En 2008, le Burkina Faso comptait 17 établissements de crédits dont 12 banques et 5 établissements financiers. Le cumul du bilan de ces établissements s’établissait à 1 141 748 000 FCFA soit 11,2% de part de marché de l’UEMOA.
Les crédits à la clientèle s’élèvent à 705 milliards de Francs Cfa en 2008. La grande partie de ces crédits a été accordée aux secteurs du commerce.
Les crédits sont pour la plupart alloués au secteur tertiaire, au détriment de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui sont pourtant généralement les piliers de nos économies. En effet, le rapport 2008 de la commission bancaire de la BCEAO, montre qu'entre 2005 et 2008, en moyenne 45% du crédit était accordé au commerce, restaurants et hôtels contre 5% pour l’agriculture, sylviculture et la pêche au Burkina. Or ce dernier secteur contribue pour près de 40% en moyenne au PIB du pays.
Mais comment se fait-il que les banques aient de l’argent en excédent alors que les entreprises et les agents économiques ont besoin de cet argent pour investir ?
En 2008, le Burkina Faso comptait 17 établissements de crédits dont 12 banques et 5 établissements financiers. Le cumul du bilan de ces établissements s’établissait à 1 141 748 000 FCFA soit 11,2% de part de marché de l’UEMOA.
Les crédits à la clientèle s’élèvent à 705 milliards de Francs Cfa en 2008. La grande partie de ces crédits a été accordée aux secteurs du commerce.
Les crédits sont pour la plupart alloués au secteur tertiaire, au détriment de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui sont pourtant généralement les piliers de nos économies. En effet, le rapport 2008 de la commission bancaire de la BCEAO, montre qu'entre 2005 et 2008, en moyenne 45% du crédit était accordé au commerce, restaurants et hôtels contre 5% pour l’agriculture, sylviculture et la pêche au Burkina. Or ce dernier secteur contribue pour près de 40% en moyenne au PIB du pays.
Mais comment se fait-il que les banques aient de l’argent en excédent alors que les entreprises et les agents économiques ont besoin de cet argent pour investir ?
Causes du sous-financement de l’économie burkinabè
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Pour comprendre ce paradoxe, nous explorerons les raisons en tenant compte des différents acteurs.
Les banques préfèrent parfois détenir de la liquidité au lieu de la prêter pour des raisons qui sont entre autres, les lacunes dans le montage des dossiers, le mode de gestion des entreprises caractérisé par un manque de rigueur (es emprunts sont le plus souvent utilisés à des fins autres que la satisfaction des besoins de la société bénéficiaire), le taux relativement élevé des créances en souffrance du système bancaire dans les pays de l’Union (ce qui renforce la réticence des banques à accorder de nouveaux concours) et l'absence ou caractère peu fiable des états financiers de la plupart des entreprises ou règne le système de prête-noms.
Du côte des entreprises, les opérateurs économiques ont déploré les conditions contraignantes de financement imposées par les banques. En effet :
- Le niveau des taux d’intérêt appliqués est jugé très élevé par les entrepreneurs. Il est en moyenne de 14% au Burkina (et de 7% en France par exemple).
- Les apports personnels demandés par les banques sont considérés comme très élevés. Ce qui rend inaccessibles les crédits bancaires. Ce qui empêche les jeunes promoteurs de développer des activités. En effet, les apports personnels exigés par les banques ont pour rôles de partager les risques entre les deux intervenants. Quand ils sont faibles, la quasi-totalité des risques est transférée chez le banquier.
- La nature de garanties demandées par les banques est un frein au crédit à l’économie. Les garanties exigées sont généralement des garanties réelles (marchandises en magasin, immeubles…).
Les banques préfèrent parfois détenir de la liquidité au lieu de la prêter pour des raisons qui sont entre autres, les lacunes dans le montage des dossiers, le mode de gestion des entreprises caractérisé par un manque de rigueur (es emprunts sont le plus souvent utilisés à des fins autres que la satisfaction des besoins de la société bénéficiaire), le taux relativement élevé des créances en souffrance du système bancaire dans les pays de l’Union (ce qui renforce la réticence des banques à accorder de nouveaux concours) et l'absence ou caractère peu fiable des états financiers de la plupart des entreprises ou règne le système de prête-noms.
Du côte des entreprises, les opérateurs économiques ont déploré les conditions contraignantes de financement imposées par les banques. En effet :
- Le niveau des taux d’intérêt appliqués est jugé très élevé par les entrepreneurs. Il est en moyenne de 14% au Burkina (et de 7% en France par exemple).
- Les apports personnels demandés par les banques sont considérés comme très élevés. Ce qui rend inaccessibles les crédits bancaires. Ce qui empêche les jeunes promoteurs de développer des activités. En effet, les apports personnels exigés par les banques ont pour rôles de partager les risques entre les deux intervenants. Quand ils sont faibles, la quasi-totalité des risques est transférée chez le banquier.
- La nature de garanties demandées par les banques est un frein au crédit à l’économie. Les garanties exigées sont généralement des garanties réelles (marchandises en magasin, immeubles…).
Problèmes liés à l’environnement des affaires
L’inadaptation des dispositions légales et règlementaires au contexte du pays cumulé à la mauvaise application de la loi constituent les véritables entraves au financement bancaire de l’économie. En effet, l’absence de magistrats formés dans le domaine du droit bancaire afin de juger les contentieux entre banques et clients freine l’octroi de crédits. Par ailleurs l’accumulation d’arriérés intérieurs de payement par les pouvoirs publics est également préjudiciable au développement du crédit. Cette situation ne permet pas aux entreprises de rembourser leurs prêts limitant ainsi la possibilité des banques à octroyer de nouveaux crédits.
Que retenir ?
Le Burkina Faso, comme la plupart des pays de l’UEMOA est confronté à un sous-financement de son économie. Cette situation n’est pas forcement liée à une absence de liquidité des banques. Mais, plutôt liées au dysfonctionnement du système bancaire et de la nature de l’économie du pays. De part et d’autres, les arguments sont pertinents. La résultante de cette analyse, c’est que les autorités doivent faire des réformes importantes dans le système financier par la mise en place de dispositifs de financement qui rassurent banques et clients, et surtout dans la restructuration de l’économie.
Aussi, la répartition des crédits devra-t-elle tenir compte des secteurs clefs de l’économie notamment l’investissement dans le développement de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
Aussi, la répartition des crédits devra-t-elle tenir compte des secteurs clefs de l’économie notamment l’investissement dans le développement de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
Interview vidéo de Boureima Pierre Nebié, Premier Président de la Cour des Comptes du Burkina Faso
Interview de Boureima Pierre Nebié, Premier Président de la Cour des Comptes du Burkina Faso, au microphone d'Eva Esztergar, lors de la Conférence des Chefs des Institutions Supérieures de Contrôle, en octobre 2010, à Monaco