Un diverrtissement réussi
Straight Outta Compton.mp3 (255.92 Ko)
Le biopic est un genre cinématographique en plein essor. Depuis plusieurs années, les films de ce type se multiplient avec plus ou moins de réussite, Ces productions sont facilement réalisables car elles ne demandent que peu d’effort sur le scénario et qu’elles constituent un risque mineur en matière d’investissement, attirant de facto la majeur parti des fans du personnage dont la vie est racontée. A première vue c’est un bon plan pour n’importe quel studio de production. Sauf que ce genre est capricieux, particulièrement lorsqu’il prétend raconter fidèlement la vie de personnalités célèbres. On se heurte alors à des décalages entre la réalité et ce qui est rapporté à l’écran. C’est toute l’histoire du film "Straight Outta Compton".
Produit par deux anciens membres du groupe, Dr Dre et Ice Cube, il raconte l’épopée des NWA depuis leur création jusqu’à la mort de leur leader Eazy-E. Excellent divertissement, le film parvient à faire ressentir l’atmosphère de Los Angeles du début des années 1990. On y retrouve le décors du ghetto de Compton, les rivalités entre gangs, les violences raciales et la montée en puissance du hip-hop sous l’influence des classiques funk de l’époque (Zap, Georges Clinton et d’autres). Entre rap et gangstérisme, le scénario fait la part belle à la "success story" de ces jeunes qui, partis de rien, vendent des millions de disques et font des tournées à travers un pays où des milliers de spectateurs hystériques les acclament à chaque date.
Voyant cette "success story" comme Hollywood sait si bien les produire, le spectateur se rend compte du chemin parcouru par ces jeunes qui conquièrent l’Amérique avant de se laisser diviser par leur égo, l’argent et les mauvaises influences.
Produit par deux anciens membres du groupe, Dr Dre et Ice Cube, il raconte l’épopée des NWA depuis leur création jusqu’à la mort de leur leader Eazy-E. Excellent divertissement, le film parvient à faire ressentir l’atmosphère de Los Angeles du début des années 1990. On y retrouve le décors du ghetto de Compton, les rivalités entre gangs, les violences raciales et la montée en puissance du hip-hop sous l’influence des classiques funk de l’époque (Zap, Georges Clinton et d’autres). Entre rap et gangstérisme, le scénario fait la part belle à la "success story" de ces jeunes qui, partis de rien, vendent des millions de disques et font des tournées à travers un pays où des milliers de spectateurs hystériques les acclament à chaque date.
Voyant cette "success story" comme Hollywood sait si bien les produire, le spectateur se rend compte du chemin parcouru par ces jeunes qui conquièrent l’Amérique avant de se laisser diviser par leur égo, l’argent et les mauvaises influences.
Mais un bipoic raté
Cependant, le film est truffé d’inexactitudes qui gâchent le plaisir du spectateur averti. Cela s’explique tout d’abord par la présence de Dr Dre et Ice Cube au scénario. Seuls survivants physiques et médiatiques de cette histoire, ils ont pu la raconter selon leur propre point de vue et montrer une image qui les arrange. Voilà pourquoi Ice Cube, cadet du groupe qui avait du mal à s’imposer face à ses charismatiques compères, est présenté comme un des leaders et que les scandales concernant les violences conjugales de Dr Dre ne sont jamais abordées.
Par ailleurs, le film souffre de quelques erreurs et oublis impardonnables aux yeux des puristes. En premier lieu l’absence d’Arabian Prince, sixième membre de NWA qu’il quitta juste avant la sortie de "Straight Outta Compton" (il est d’ailleurs présent sur la pochette du disque) qui n’apparaît jamais à l’écran. Par ailleurs les scènes montrant les personnages d’Eazy-E, ruiné, dépressif et terrorisé par Suge Knight ou The D.O.C. comme un alcoolique vivant aux crochets de ses amis sont simplement irréelles.
Finalement, ce film laisse une impression étrange. Celle d’une histoire extraordinaire racontée de la mauvaise façon. En effet l’épopée retranscrite s’inscrit dans un contexte fort, où le racisme et la violence sont centraux. Le fait que ce contexte soit peu à peu abandonné au fil de l'intrigue est dommage, d'autant que cela correspond à l’essoufflement du scénario. Ce qui est rapporté à l’écran est trop lisse et trop infidèle à l'histoire du "World's most dangerous group", un poncif comme Hollywood en produit trop souvent. Il aurait été plus honnête de présenter ce film comme une fiction inspirée de faits réels afin de prendre des distances avec l'histoire plutôt que d'"erroner" une des plus fascinantes épopées que l'Amérique ait connu ces trente dernières années.
Par ailleurs, le film souffre de quelques erreurs et oublis impardonnables aux yeux des puristes. En premier lieu l’absence d’Arabian Prince, sixième membre de NWA qu’il quitta juste avant la sortie de "Straight Outta Compton" (il est d’ailleurs présent sur la pochette du disque) qui n’apparaît jamais à l’écran. Par ailleurs les scènes montrant les personnages d’Eazy-E, ruiné, dépressif et terrorisé par Suge Knight ou The D.O.C. comme un alcoolique vivant aux crochets de ses amis sont simplement irréelles.
Finalement, ce film laisse une impression étrange. Celle d’une histoire extraordinaire racontée de la mauvaise façon. En effet l’épopée retranscrite s’inscrit dans un contexte fort, où le racisme et la violence sont centraux. Le fait que ce contexte soit peu à peu abandonné au fil de l'intrigue est dommage, d'autant que cela correspond à l’essoufflement du scénario. Ce qui est rapporté à l’écran est trop lisse et trop infidèle à l'histoire du "World's most dangerous group", un poncif comme Hollywood en produit trop souvent. Il aurait été plus honnête de présenter ce film comme une fiction inspirée de faits réels afin de prendre des distances avec l'histoire plutôt que d'"erroner" une des plus fascinantes épopées que l'Amérique ait connu ces trente dernières années.