Disparition de Christiane Eda-Pierre.m4a (1.73 Mo)
Les spectateurs du palais de l’Archevêché à Aix en Provence lors du Festival 1978, dans le cadre de sa 30e édition, se souviendront sans doute avec émotion de la merveilleuse enchanteresse Alcina qu’elle interprétait dans l’opéra éponyme de Haendel. Superbe mise en scène de Jorge Lavelli et distribution éblouissante sous la direction de Raymond Leppard à la tête du Scotish Chamber Orchestra.
Christiane Eda-Pierre était née à Fort-de-France le 24 mars 1932 dans une famille intellectuelle et mélomane, une mère professeur de piano, un grand-père amateur d’opéra, un autre premier ingénieur noir à avoir étudié à l’école des Arts et métiers de Paris et surtout une tante, Paulette Nardal qui fut la première étudiante noire à La Sorbonne en 1920, auteur d’un mémoire sur Harriet Beecher Stowe, l’auteur "La Case de l’oncle Tom" et amie des chantres de la négritude, Césaire, Senghor ou le Cubain Nicolás Guillén. De nombreuses personnalités militent d’ailleurs pour son entrée au Panthéon.
Le baccalauréat obtenu, Christiane Eda-Pierre se rend à Paris pour suivre les cours de piano à l’Ecole normale de musique. On lui suggère qu’elle pourrait étudier le chant au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Ce qu’elle fait avec de grands maîtres, Louis Noguera ou le baryton et pédagogue suisse Charles Panzéra. Elle en sort avec trois prix et débute à l’Opéra de Nice dans le rôle de Leila des Pêcheurs de perles de Bizet. On la retrouve à l’Opéra-comique, à l’Opéra de Paris, suit une carrière internationale, Lisbonne, Londres, Wexford, Berlin, Hambourg, Vienne, Salzbourg, Moscou, Chicago et New York. Elle aborde de nombreux rôles et les compositeurs les plus variés avec cependant une prédilection pour Mozart. Elle crée de nombreuses compositions contemporaines. En 1983, elle est l’Ange dans Saint François d'Assise d'Olivier Messiaen à l'Opéra de Paris, dirigé par Seiji Ozawa et elle déclare à cette occasion "Cet Ange, Messiaen l'a écrit pour moi mais c'est Rolf Liebermann, le directeur de l'Opéra de Paris, qui m'avait choisie".
Grande voix sur la scène mais aussi grande pédagogue. Elle fait ses adieux à l'opéra en 1985 en chantant Mozart une dernière fois avec La Clémence de Titus et se consacre entièrement à l'enseignement. Elle le fait au Conservatoire de Paris jusqu’en 1997, à la Schola Cantorum, et elle donne des Master-Class dans le monde entier. On remarque parmi ses élèves Nora Gubisch "qui est magnifique" et aussi Sylvie Valayre.
Sa compatriote Catherine Marceline, avocate au Barreau de Fort-de-France lui a consacré une biographie parue en 2019 "Christiane Eda-Pierre, une vie d’excellence". Le 31 août 2019 à 11h15, elle assistait à l’inauguration par la maire de Paris de la promenade Jane-et-Paulette-Nardal dans le 14e arrondissement. En 2019, elle préfaçait l’ouvrage que Philippe Grollemund publiait sur sa tante "Fiertés de femme noire. Entretiens / Mémoires de Paulette Nardal" aux éditions de L’Harmattan.
Christiane Eda-Pierre était née à Fort-de-France le 24 mars 1932 dans une famille intellectuelle et mélomane, une mère professeur de piano, un grand-père amateur d’opéra, un autre premier ingénieur noir à avoir étudié à l’école des Arts et métiers de Paris et surtout une tante, Paulette Nardal qui fut la première étudiante noire à La Sorbonne en 1920, auteur d’un mémoire sur Harriet Beecher Stowe, l’auteur "La Case de l’oncle Tom" et amie des chantres de la négritude, Césaire, Senghor ou le Cubain Nicolás Guillén. De nombreuses personnalités militent d’ailleurs pour son entrée au Panthéon.
Le baccalauréat obtenu, Christiane Eda-Pierre se rend à Paris pour suivre les cours de piano à l’Ecole normale de musique. On lui suggère qu’elle pourrait étudier le chant au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Ce qu’elle fait avec de grands maîtres, Louis Noguera ou le baryton et pédagogue suisse Charles Panzéra. Elle en sort avec trois prix et débute à l’Opéra de Nice dans le rôle de Leila des Pêcheurs de perles de Bizet. On la retrouve à l’Opéra-comique, à l’Opéra de Paris, suit une carrière internationale, Lisbonne, Londres, Wexford, Berlin, Hambourg, Vienne, Salzbourg, Moscou, Chicago et New York. Elle aborde de nombreux rôles et les compositeurs les plus variés avec cependant une prédilection pour Mozart. Elle crée de nombreuses compositions contemporaines. En 1983, elle est l’Ange dans Saint François d'Assise d'Olivier Messiaen à l'Opéra de Paris, dirigé par Seiji Ozawa et elle déclare à cette occasion "Cet Ange, Messiaen l'a écrit pour moi mais c'est Rolf Liebermann, le directeur de l'Opéra de Paris, qui m'avait choisie".
Grande voix sur la scène mais aussi grande pédagogue. Elle fait ses adieux à l'opéra en 1985 en chantant Mozart une dernière fois avec La Clémence de Titus et se consacre entièrement à l'enseignement. Elle le fait au Conservatoire de Paris jusqu’en 1997, à la Schola Cantorum, et elle donne des Master-Class dans le monde entier. On remarque parmi ses élèves Nora Gubisch "qui est magnifique" et aussi Sylvie Valayre.
Sa compatriote Catherine Marceline, avocate au Barreau de Fort-de-France lui a consacré une biographie parue en 2019 "Christiane Eda-Pierre, une vie d’excellence". Le 31 août 2019 à 11h15, elle assistait à l’inauguration par la maire de Paris de la promenade Jane-et-Paulette-Nardal dans le 14e arrondissement. En 2019, elle préfaçait l’ouvrage que Philippe Grollemund publiait sur sa tante "Fiertés de femme noire. Entretiens / Mémoires de Paulette Nardal" aux éditions de L’Harmattan.