Christine Vanden, membre CADTM (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Le Comité d’annulation de la dette du Tiers Monde a fait entendre sa voix au cours du Forum social mondial qui s’est tenu à Dakar du 6 au 11février 2011. Il a vivement plaidé en faveur de l’annulation, de l’abolition de la dette du Tiers monde. Dette qu’il a jugé "odieuse et illégitime". Selon Christine Vanden, membre du CADTM, la crise internationale est liée à cette dette et à son remboursement. Selon elle, cette dette a comme premier impact le fait d’en faire payer les femmes. Qui, par tout le travail gratuit et invisible qu’elles font, remplacent le rôle de l’Etat qui détruit par le système Dette et le système ultralibéral. Le Comité qui existe depuis une vingtaine d’années a profité de ce forum pour faire des convergences de campagne Dette. "Il y a eu l’assemblée des mouvements sociaux où le thème de la dette était très présent" a souligné Mme Vanden. Et d’ajouter : "Tous les mouvements sociaux progressistes savent bien que la dette est reliée à plusieurs problèmes dont l’émancipation des femmes, la santé, l’éducation, la migration, l'environnement. C’est donc un système de domination et d’oppression économique et politique". Pour ce membre du CADTM, le système de la dette est suffisamment "mortifère". Par ailleurs, au niveau international, les mouvements, les mobilisations et les convergences contre la dette s’élargissent, selon Christine. Leur objectif est, ainsi, de démasquer l’alibi de la dette et d'imposer des régressions sociales aux peuples autant du sud qu’au nord. A son avis, le combat contre la dette doit être accentué car même en Europe le problème de la dette se pose avec la diminution des budgets sociaux. En Afrique, des campagnes internationales sont menées contre les institutions internationales qui imposent aux Etats des restrictions sociales. "Nous devons arriver à l’abolition de ces institutions non démocratiques" a-t-elle martelé. Par ailleurs, elle a souligné qu’en Amérique Latine, le CADTM a participé à des audits de dettes avec le gouvernement équatorien et amené, celui-ci, à annuler une partie de sa dette. Pour sa part, Audrey du CADTM Belgique a annoncé la parution, cette année, d’un ouvrage pour expliquer liens entre les violences faites aux femmes, les conséquences du capitalisme, du patriarcat et du racisme sur les femmes. Elle a aussi souligné qu’un forum de luttes féministes africaines avait réuni des femmes avant la rencontre de Dakar. Occasion, pour elles, d’échanger sur bien des questions relatives à la défense de leurs droits.
"Le Sénégal a payé sa dette publique au moins quatre fois"
François Raoul Latouffe, membre CADTM Sénégal (C) Elhadji Babacar MBENGUE
Selon François Raoul Latouffe, membre du CADTM Sénégal, "les pays du sud ne doivent plus rien parce qu’ils ont payé leurs dettes". Estimant que le Sénégal a payé sa dette publique au moins 4 fois, il a martelé qu’un pays ne peut pas passer tout son temps à payer une dette. "Mais, cela n’apporte aucune amélioration dans la qualité de vie des populations". Pour lui, "les populations sont de plus en plus pauvres. L’Etat n’a pas réinvesti cette remise de dette dans l’allégement de la souffrance des citoyens". Pour mobiliser les populations, M. Latouffe compte s’allier avec les rappeurs. "Nous avons pu faire une association avec 19 artistes de la banlieue" a t-il expliqué. Avant de souligner que les Sénégalais doivent être informés des tenants et aboutissants de cette dette. En outre, il a fait part, de la mise en place prochaine d’une grande coalition où tous les syndicats seront représentés en vue de mener des actions d’envergure.
Avec douze années de présence dans les foras sociaux mondiaux, le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde révèle une présence très marquée dans les combats que mènent les mouvements sociaux avec une représentation dans une vingtaine de pays du monde. Un combat qui, sans doute, repose sur la conviction "qu’Un autre Monde est Possible" !
Avec douze années de présence dans les foras sociaux mondiaux, le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde révèle une présence très marquée dans les combats que mènent les mouvements sociaux avec une représentation dans une vingtaine de pays du monde. Un combat qui, sans doute, repose sur la conviction "qu’Un autre Monde est Possible" !