Le théâtre San Carlo, l'un des théâtres les plus célèbres au monde et l'un des plus anciens théâtres lyriques d'Europe © Flickr
A l'ordre du jour du Conseil des Ministres qui se tient jeudi 4 mai, un amendement sur la retraite à l'âge de soixante-dix ans des directeurs de théâtre étrangers. Dans le collimateur du gouvernement Italien, Stéphane Lissner soixante-dix ans et son compatriote Dominique Meyer soixante-huit ans seront bientôt fixés sur leur sort. En effet, un nouveau décret sur les retraites des surintendants Français devrait être publié dans les prochains jours.
Nommé en 2019 à la tête du Théâtre San Carlo, Stéphane Lissner directement concerné par le plan du ministre Italien de la Culture, s'est défendu en avril contre cette soudaine réforme des retraites le visant.
"Je ne partirai pas"
Dans une lettre adressée aux partenaires du théâtre napolitain, au maire de Naples, au gouverneur de la Région, le directeur artistique du plus ancien théâtre lyrique y dénonce les manœuvres politiques notamment du gouvernement pour le pousser à la porte du Théâtre San Carlo.
L'affaire devrait-être vite expédiée par un décret ordonnant le départ à la retraite de Lissner et Meyer à soixante-dix ans. L'intention du Gouvernement de Meloni n'est pas pas de suspendre les nominations étrangères, mais de limiter leur mandat à soixante-dix ans, soit trois ans de plus qu'en France.
Un traitement inhabituel auquel, il n’était pas préparé. A la direction de l'Opéra de Paris en 2014, il avait bénéficié de deux dérogations, l'une lui octroyant un mandat exceptionnel de sept ans au lieu de six. L’autre lui permettait de dépasser la limite d’âge fixée à soixante-sept ans dans la fonction publique.
La Rai pour remplacer Lissner
Le choix des deux Français à La Scala et au San Carlo, a fait l'objet de critiques en Italie à l'époque de leurs nominations. Mais depuis quelques mois le ton est monté. A l’origine de l’affaire, les déclarations virulentes en 2022 du Secrétaire à la Culture Vittorio Sgarbi envers Dominique Meyer, dirigeant de La Sala. Parmi l’une d’entre- elles "en finir avec la tradition de Piermarini de nommer des surintendants étrangers (..) J’ aimerai au moins dans l’une de nos deux institutions, un directeur Italien".
Avec ses avocats, Stéphane Lissner entend mobiliser les "autorités compétentes étrangères", dont l’Union européenne pour rester en place jusqu’en 2025. Selon lui, il s’agit d’un stratagème monté de toute pièce par le gouvernement pour nommer à sa succession Carlo Fuortes, actuel PDG de la Rai. Son parachutage à La Scala, aurait été décidé par la Première ministre Meloni, choisi à l'époque par Mario Draghi. La tentative ayant échoué, il restait Naples à lui proposer. Un nouveau nom circule, celui de Roberto Sergio directeur de la Rai.
Préférence nationale ?
Honorera t-il son contrat à son terme, en 2025 ? Difficile selon la presse italienne car Stéphane Lissner n’a pas que des amis dans le pays. "Nous avons Riccardo Muti, un illustre Napolitain, qui travaille dans le monde. Et pas au théâtre San Carlo. C’est choquant" peste Vincenzo De Luca, gouverneur de la Région de Campanie.
Tout comme le ministre de la Culture napolitain Gennaro Sangiuliano, De Luca envisage un départ anticipé de l’ex-directeur de l’Opéra de Paris. Parmi ses griefs, la gestion financière du Théâtre, un budget prévisionnel inadapté … Des désapprobations irréparables qui ont conduit les élus régionaux à reconsidérer le montant de leur dotation au fonds du Théâtre San Carlo, entrainant une baisse de trois millions d’euros.
L'Italie contre la France
La Région lui reproche également l’augmentation du salaire d’un de ses collaborateurs. "Il est inacceptable, dans la conjoncture actuelle d’'augmenter un salaire à 150 mille euros par an.".
Malgré la pluie d'attaques et les menaces de retraite, le surintendant est déterminé avec les soutiens, espère-t-il de la France et de la diplomatie, à poursuivre son contrat jusqu’en 2025. Confiant, Stéphane Lissner prévoit une tournée entre Paris et la Chine soutenue financièrement par de nombreux "partenaires et amis sponsors".
Nathalie Khâ
Nommé en 2019 à la tête du Théâtre San Carlo, Stéphane Lissner directement concerné par le plan du ministre Italien de la Culture, s'est défendu en avril contre cette soudaine réforme des retraites le visant.
"Je ne partirai pas"
Dans une lettre adressée aux partenaires du théâtre napolitain, au maire de Naples, au gouverneur de la Région, le directeur artistique du plus ancien théâtre lyrique y dénonce les manœuvres politiques notamment du gouvernement pour le pousser à la porte du Théâtre San Carlo.
L'affaire devrait-être vite expédiée par un décret ordonnant le départ à la retraite de Lissner et Meyer à soixante-dix ans. L'intention du Gouvernement de Meloni n'est pas pas de suspendre les nominations étrangères, mais de limiter leur mandat à soixante-dix ans, soit trois ans de plus qu'en France.
Un traitement inhabituel auquel, il n’était pas préparé. A la direction de l'Opéra de Paris en 2014, il avait bénéficié de deux dérogations, l'une lui octroyant un mandat exceptionnel de sept ans au lieu de six. L’autre lui permettait de dépasser la limite d’âge fixée à soixante-sept ans dans la fonction publique.
La Rai pour remplacer Lissner
Le choix des deux Français à La Scala et au San Carlo, a fait l'objet de critiques en Italie à l'époque de leurs nominations. Mais depuis quelques mois le ton est monté. A l’origine de l’affaire, les déclarations virulentes en 2022 du Secrétaire à la Culture Vittorio Sgarbi envers Dominique Meyer, dirigeant de La Sala. Parmi l’une d’entre- elles "en finir avec la tradition de Piermarini de nommer des surintendants étrangers (..) J’ aimerai au moins dans l’une de nos deux institutions, un directeur Italien".
Avec ses avocats, Stéphane Lissner entend mobiliser les "autorités compétentes étrangères", dont l’Union européenne pour rester en place jusqu’en 2025. Selon lui, il s’agit d’un stratagème monté de toute pièce par le gouvernement pour nommer à sa succession Carlo Fuortes, actuel PDG de la Rai. Son parachutage à La Scala, aurait été décidé par la Première ministre Meloni, choisi à l'époque par Mario Draghi. La tentative ayant échoué, il restait Naples à lui proposer. Un nouveau nom circule, celui de Roberto Sergio directeur de la Rai.
Préférence nationale ?
Honorera t-il son contrat à son terme, en 2025 ? Difficile selon la presse italienne car Stéphane Lissner n’a pas que des amis dans le pays. "Nous avons Riccardo Muti, un illustre Napolitain, qui travaille dans le monde. Et pas au théâtre San Carlo. C’est choquant" peste Vincenzo De Luca, gouverneur de la Région de Campanie.
Tout comme le ministre de la Culture napolitain Gennaro Sangiuliano, De Luca envisage un départ anticipé de l’ex-directeur de l’Opéra de Paris. Parmi ses griefs, la gestion financière du Théâtre, un budget prévisionnel inadapté … Des désapprobations irréparables qui ont conduit les élus régionaux à reconsidérer le montant de leur dotation au fonds du Théâtre San Carlo, entrainant une baisse de trois millions d’euros.
L'Italie contre la France
La Région lui reproche également l’augmentation du salaire d’un de ses collaborateurs. "Il est inacceptable, dans la conjoncture actuelle d’'augmenter un salaire à 150 mille euros par an.".
Malgré la pluie d'attaques et les menaces de retraite, le surintendant est déterminé avec les soutiens, espère-t-il de la France et de la diplomatie, à poursuivre son contrat jusqu’en 2025. Confiant, Stéphane Lissner prévoit une tournée entre Paris et la Chine soutenue financièrement par de nombreux "partenaires et amis sponsors".
Nathalie Khâ