Grégroire Ahouangonon montrant les chaînes dans lesquelles les malades étaient jadis enchainées avant leur accueil dans ses différents centres. (Crédits: Eric GANSA)
Grégoire n’exerce plus le métier de réparateur de pneus qu’il a appris. Il n’en a plus le temps. Il passe sa vie à ramener les handicapés mentaux dans les centres qu’il a créés à cet effet entre la Côte d’Ivoire et le Bénin, son pays d’origine. Et surtout à «trouver les moyens de les soigner, leur redonner la dignité et les réinsérer dans la société».
A l’origine de la vocation de Grégoire, un message reçu au cours d’un pèlerinage à Jérusalem. Un prêtre israélien invitait chaque chrétien à participer à la construction de l’Eglise en posant sa propre pierre. «J’ai longtemps pensé à ma façon de construire l’Eglise du Christ», se souvient Grégoire qui, dès son retour en Côte d’Ivoire, a mis en place, avec son épouse, un groupe de prière. C’est dans le cadre de ce groupe de huit personnes qu’il visite un jour l’hôpital de Bouaké (Côte d’Ivoire). Lors de cette visite, il rencontre des malades abandonnés, malheureux n’ayant ni personne ni les moyens de faire face à leur maladie ; il prit l’engagement avec ses amis de leur venir en aide. L’élan de cœur du groupe de prière va plus tard s’élargir vers les prisonniers confrontés au même dénuement. L’Association Saint-Camille de Lellis est ainsi née.
Puis un jour de 1990, il tombe sur «un malade mental tout nu qui fouillait la poubelle pour trouver sa nourriture». Grégoire reconnaît avoir eu l’habitude de voir ça mais «ce jour-là, c’était différent. Je me suis dit, voilà le Jésus que je cherche dans les églises, c’est lui Jésus qui souffre en personne à travers ce malade». L’idée lui vint alors de faire quelque chose pour ces malades des rues. «Tous les soirs, ma femme préparait du riz, et je passais dans les rues pour le distribuer aux malades», confie Grégoire, marié et père de six enfants.
En 1994, Grégoire reçut l’autorisation officielle de construire, au sein même de l’hôpital général de Bouaké sur un terrain de 2 400 m², un centre pour recevoir, héberger et soigner les malades qu’il recrute dans les rues. Ce premier centre impose rapidement sa réputation : on fait appel à lui de partout. En allant à leur recherche, Grégoire découvre l’horreur : «des hommes et des femmes enchaînés dans des brousses, bloqués dans les bois, qui vivent des situations inhumaines…».
A l’origine de la vocation de Grégoire, un message reçu au cours d’un pèlerinage à Jérusalem. Un prêtre israélien invitait chaque chrétien à participer à la construction de l’Eglise en posant sa propre pierre. «J’ai longtemps pensé à ma façon de construire l’Eglise du Christ», se souvient Grégoire qui, dès son retour en Côte d’Ivoire, a mis en place, avec son épouse, un groupe de prière. C’est dans le cadre de ce groupe de huit personnes qu’il visite un jour l’hôpital de Bouaké (Côte d’Ivoire). Lors de cette visite, il rencontre des malades abandonnés, malheureux n’ayant ni personne ni les moyens de faire face à leur maladie ; il prit l’engagement avec ses amis de leur venir en aide. L’élan de cœur du groupe de prière va plus tard s’élargir vers les prisonniers confrontés au même dénuement. L’Association Saint-Camille de Lellis est ainsi née.
Puis un jour de 1990, il tombe sur «un malade mental tout nu qui fouillait la poubelle pour trouver sa nourriture». Grégoire reconnaît avoir eu l’habitude de voir ça mais «ce jour-là, c’était différent. Je me suis dit, voilà le Jésus que je cherche dans les églises, c’est lui Jésus qui souffre en personne à travers ce malade». L’idée lui vint alors de faire quelque chose pour ces malades des rues. «Tous les soirs, ma femme préparait du riz, et je passais dans les rues pour le distribuer aux malades», confie Grégoire, marié et père de six enfants.
En 1994, Grégoire reçut l’autorisation officielle de construire, au sein même de l’hôpital général de Bouaké sur un terrain de 2 400 m², un centre pour recevoir, héberger et soigner les malades qu’il recrute dans les rues. Ce premier centre impose rapidement sa réputation : on fait appel à lui de partout. En allant à leur recherche, Grégoire découvre l’horreur : «des hommes et des femmes enchaînés dans des brousses, bloqués dans les bois, qui vivent des situations inhumaines…».
Encore loin le bout du tunnel
«Les malades mentaux en Afrique en général sont considérés comme des possédés ou des gens sous l’emprise de la sorcellerie. Si on ne s’en débarrasse pas dans la rue ou dans les bois, on les enchaîne dans les centres de prières où il faut les fouetter, les priver d’eau et de nourriture pour chasser l’esprit démoniaque qui est en eux afin de les délivrer ! Un malade mental dans une famille, c’est la honte !», témoigne Grégoire qui a fait le même «constat d’inhumanité» dans presque tous les villages qu’il a parcourus entre le Bénin et la Côte d’Ivoire.
En une quinzaine d’années, Grégoire a créé onze centres en Côte d’Ivoire et trois centres au Bénin. «Progressivement, les mentalités changent. Là où nous sommes passés, les gens n’enchaînent plus les malades». Mais pour Grégoire, le bout du tunnel est encore loin. «Le mal des malades mentaux, c’est que personne ne veut les regarder. Ce sont des hommes et des femmes comme tout le monde qui cherchent à être aimés». Et il ajoute : «aucun malade mental n’est dangereux. Je souhaite que chacun en prenne conscience et se dise que ce sont des êtres humains qui veulent vivre tout simplement».
Dans sa vocation, Grégoire n’est pas seul. Il est entouré de nombreuses bonnes volontés qui viennent en aide à ses centres. Il est ému de cette chaîne de solidarité à travers le monde mais reste «choqué» par le silence des organismes internationaux et des Etats qui font «des malades mentaux les oubliés des oubliés», fait observer Grégoire exhibant la pile de copies de lettres de demande de soutien restées sans suite. Il n’en perd pas pour autant courage. Sa satisfaction réside dans le taux de guérison dans ses centres et la reconnaissance de son travail au plan international. Premier prix de psychiatrie à Trieste (Italie), prix d’excellence des droits de l’homme à Genève (Suisse) en 2005, Grégoire a reçu en 2008 un prix spécial au cours de la 6e édition du “Prix International Saint-Antoine” pour son action en faveur des handicapés mentaux au Bénin et en Côte-d’Ivoire. Des occasions qu’il utilise pour sensibiliser le monde sur le drame de ses amis les «fous».
En une quinzaine d’années, Grégoire a créé onze centres en Côte d’Ivoire et trois centres au Bénin. «Progressivement, les mentalités changent. Là où nous sommes passés, les gens n’enchaînent plus les malades». Mais pour Grégoire, le bout du tunnel est encore loin. «Le mal des malades mentaux, c’est que personne ne veut les regarder. Ce sont des hommes et des femmes comme tout le monde qui cherchent à être aimés». Et il ajoute : «aucun malade mental n’est dangereux. Je souhaite que chacun en prenne conscience et se dise que ce sont des êtres humains qui veulent vivre tout simplement».
Dans sa vocation, Grégoire n’est pas seul. Il est entouré de nombreuses bonnes volontés qui viennent en aide à ses centres. Il est ému de cette chaîne de solidarité à travers le monde mais reste «choqué» par le silence des organismes internationaux et des Etats qui font «des malades mentaux les oubliés des oubliés», fait observer Grégoire exhibant la pile de copies de lettres de demande de soutien restées sans suite. Il n’en perd pas pour autant courage. Sa satisfaction réside dans le taux de guérison dans ses centres et la reconnaissance de son travail au plan international. Premier prix de psychiatrie à Trieste (Italie), prix d’excellence des droits de l’homme à Genève (Suisse) en 2005, Grégoire a reçu en 2008 un prix spécial au cours de la 6e édition du “Prix International Saint-Antoine” pour son action en faveur des handicapés mentaux au Bénin et en Côte-d’Ivoire. Des occasions qu’il utilise pour sensibiliser le monde sur le drame de ses amis les «fous».