Tuer et rester impuni ni inquiéter...
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C'est comme si le décor était connu, la ville de Bukavu, à l’est de la République Démocratique du Congo fait donc face à une insécurité totale qui ne dit plus son nom. Tous les jours, la population pleure et l’autorité assiste, impuissante. Chaque jour les gens meurent assassinés, à coup de kalachnikov, les familles se retrouvent souvent devant des situations où les corps de leurs défunts assassinés gisent par terre, couverts de sang et ils ne peuvent souvent bénéficier que de l’aide de la police pour le transport de la dépouille vers la morgue.
Mugaruka Mulindi, père de la toute récente victime de cette insécurité - le motard Chibalonza Mugaruka assassiné à la porte devant sa femme et son enfant -, explique que ces assaillants étaient bien habillés en tenues militaires, ils sont entrés et ont commencé à tirer en l’air en demandant après son fils. Sa femme iragi précise que le défunt a demandé aux assaillants de leur remettre tout ce qu’il avait mais ils ont choisi de lui tirer des balles à bout portant en plein cœur.
Pour exprimer leur ras le bol, les populations des quartiers de Bukavu, ont choisi d’aller enterrer toutes les victimes de cette insécurité, à pied, avec cercueil en tête.
Pour le commissaire provincial de la police, le général Gaston Luzembo, ces insécurités l’inquiètent au plus haut point, mais il invite la population à partager toutes les informations avec la police de proximité qui s’installe peu à peu et qui devra être plus efficace afin d’intervenir à temps.
Cette logique est un peu moins contredite par Mike Mutiki, expert de la société civile dans la conception et l’installation de la police de proximité. Ce dernier spécifie que le problème d’insécurité n’est pas prêt d’être résolu. La police de proximité qui s’installe a des effectifs dix fois moins que ce que la moyenne exige. En plus, les conditions de vie des policiers sont inhumaines - chose qui ne leur permettent pas de se sacrifier pour les populations civiles. Il conclut en relevant le problème de système dans la gestion de la reforme de la police et de l’armée toute entière.
Mugaruka Mulindi, père de la toute récente victime de cette insécurité - le motard Chibalonza Mugaruka assassiné à la porte devant sa femme et son enfant -, explique que ces assaillants étaient bien habillés en tenues militaires, ils sont entrés et ont commencé à tirer en l’air en demandant après son fils. Sa femme iragi précise que le défunt a demandé aux assaillants de leur remettre tout ce qu’il avait mais ils ont choisi de lui tirer des balles à bout portant en plein cœur.
Pour exprimer leur ras le bol, les populations des quartiers de Bukavu, ont choisi d’aller enterrer toutes les victimes de cette insécurité, à pied, avec cercueil en tête.
Pour le commissaire provincial de la police, le général Gaston Luzembo, ces insécurités l’inquiètent au plus haut point, mais il invite la population à partager toutes les informations avec la police de proximité qui s’installe peu à peu et qui devra être plus efficace afin d’intervenir à temps.
Cette logique est un peu moins contredite par Mike Mutiki, expert de la société civile dans la conception et l’installation de la police de proximité. Ce dernier spécifie que le problème d’insécurité n’est pas prêt d’être résolu. La police de proximité qui s’installe a des effectifs dix fois moins que ce que la moyenne exige. En plus, les conditions de vie des policiers sont inhumaines - chose qui ne leur permettent pas de se sacrifier pour les populations civiles. Il conclut en relevant le problème de système dans la gestion de la reforme de la police et de l’armée toute entière.
Quand la vie humaine revient à 50$: révélation accablante
Parade des policiers et FARDC. Photo (c) BS
A l’auditorat militaire de garnison, l’on assiste a ce qu’on appelle révélation accablante, Simba alias tanga tanga, prévenu est arrêté par la justice militaire comme un élément régulier des FARDC mais coupable de vol à main armée et de meurtre avec préméditation. Le coupable avoue avoir tué mais dit: "J’ai reçu la mission d’exécuter la victime d’une dame à Nguba, elle m’a promis de me payer 50 dollars américains et elle m’a remis 25 $ en paiement d’avance. Je suis allé louer une kalachnikov à 10 $ au camp Saio de Bukavu et j’ai remis les 15 $ restants à ma femme pour la ration. J’ai fini ma mission quand vous m’avez arrêté et vous me faites perdre mes 25 $ restants auprès de ma commanditaire."
Dans ce procès, les émotions ont été grandes quand les gens apprenaient que la vie humaine peut coûter rien que 50 $. Les policiers comme les militaires congolais, vivants dans une misère atroce, expliquent souvent les dégâts qu’ils causent par leur situation sociale. Un social qu’a promis d’améliorer le président Kabila dans ses discours de campagne mais qui, à nos jours, semble s’être dégradé davantage.
En somme, le problème d’insécurité à Bukavu, semble avoir trouvé sa résultante, le phénomène justice populaire, qui voit les populations arrêter d’elle-même les assaillants et les tuent à coup de pierres et bâtons car ne faisant pas confiance à la justice ni à la police.
Luku OLokoko, chef de quartier de Kasali en commune de Kadutu, dit être trop inquiet de la recrudescence de cette justice populaire dans son quartier. Dans cette partie de la ville, deux voleurs à main armée ont déjà été tués et brûlés vifs par la population dans des scènes où la police est quasiment persona non grata.
Dans ce procès, les émotions ont été grandes quand les gens apprenaient que la vie humaine peut coûter rien que 50 $. Les policiers comme les militaires congolais, vivants dans une misère atroce, expliquent souvent les dégâts qu’ils causent par leur situation sociale. Un social qu’a promis d’améliorer le président Kabila dans ses discours de campagne mais qui, à nos jours, semble s’être dégradé davantage.
En somme, le problème d’insécurité à Bukavu, semble avoir trouvé sa résultante, le phénomène justice populaire, qui voit les populations arrêter d’elle-même les assaillants et les tuent à coup de pierres et bâtons car ne faisant pas confiance à la justice ni à la police.
Luku OLokoko, chef de quartier de Kasali en commune de Kadutu, dit être trop inquiet de la recrudescence de cette justice populaire dans son quartier. Dans cette partie de la ville, deux voleurs à main armée ont déjà été tués et brûlés vifs par la population dans des scènes où la police est quasiment persona non grata.