Le Bénin compte sur le maïs pour produire de l’éthanol. Photo (c) DR
Le Brésil à la rescousse des pays africains ! Ce pays dont l’expérience en matière de développement des biocarburants n’est plus à démontrer, a organisé en faveur des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) une rencontre itinérante sur les politiques publiques en matière de biocarburants. Le Bénin a reçu sa part de séminaire le 3 mars où les participants ont échangé sur l’expérience du Brésil, les prédispositions du Bénin dans la promotion des biocarburants, les dispositions techniques et logistiques de leur utilisation. «Le Brésil mettra tout en œuvre pour assister le Bénin dans le domaine», a assuré Carmelito de Melo, ambassadeur du Brésil près le Bénin.
Ce séminaire fait suite à celui qui s’était déroulé en juillet 2009 sur l’opérationnalisation de la stratégie de production et de commercialisation de la matière. Les experts ont exploré la rentabilité économique et financière de la production et de la commercialisation des biocarburants, les zones qui seront dédiées aux cultures énergétiques et l’organisation à mettre en place au plan institutionnel, législatif et réglementaire pour promouvoir la filière.
L’engagement du Bénin dans la filière des biocarburants date de la visite historique de son président au Brésil du 14 au 17 août 2007. Il avait alors signé, ensemble avec son homologue Lula da Silva, un Protocole d’entente pour la coopération technique dans le domaine des biocarburants.
«Toutes les conditions sont réunies pour que le Bénin soit cité comme pays producteur de biocarburant», avait juré, à l’époque, le chef de l'État béninois. Son gouvernement s’est alors mis au travail. Un programme de développement des biocarburants est actuellement en préparation. La Direction Générale de l'Énergie, dans sa composante Biomasse, a été désignée pour promouvoir la production locale de bioéthanol et de biodiesel. Cette direction a déjà identifié les produits agricoles qui seront utilisés. Le manioc, la canne à sucre et la pomme d’anacarde serviront à produire de l’éthanol en vue de servir comme énergie de cuisson et comme carburant de substitution à l’essence. L'huile de palme et celle de ricin traditionnellement produites en grande quantité par le Bénin sont choisies pour être transformées en biodiesel et en pourghère (Jatropha curcas) destinés aux transports et à la production d’électricité.
Indépendamment de l’engagement gouvernemental, le secteur privé et des organisations non gouvernementales (ONG) ont marqué leur intérêt pour le secteur des biocarburants. Les ONG, Jeunesse Sans Frontières-Bénin (JSF-Bénin) et Africa Cultures ainsi que le Groupe de recherches scientifiques et techniques sur les énergies renouvelables (GRSTER-ONG) ont lancé des activités de recherche ou de production sur le pourghère.
La profession de foi est forte aussi bien du côté du gouvernement que des acteurs non publics. Reste que le processus soit accéléré pour que le public obtienne les premiers mètres cubes de biocarburant.
Ce séminaire fait suite à celui qui s’était déroulé en juillet 2009 sur l’opérationnalisation de la stratégie de production et de commercialisation de la matière. Les experts ont exploré la rentabilité économique et financière de la production et de la commercialisation des biocarburants, les zones qui seront dédiées aux cultures énergétiques et l’organisation à mettre en place au plan institutionnel, législatif et réglementaire pour promouvoir la filière.
L’engagement du Bénin dans la filière des biocarburants date de la visite historique de son président au Brésil du 14 au 17 août 2007. Il avait alors signé, ensemble avec son homologue Lula da Silva, un Protocole d’entente pour la coopération technique dans le domaine des biocarburants.
«Toutes les conditions sont réunies pour que le Bénin soit cité comme pays producteur de biocarburant», avait juré, à l’époque, le chef de l'État béninois. Son gouvernement s’est alors mis au travail. Un programme de développement des biocarburants est actuellement en préparation. La Direction Générale de l'Énergie, dans sa composante Biomasse, a été désignée pour promouvoir la production locale de bioéthanol et de biodiesel. Cette direction a déjà identifié les produits agricoles qui seront utilisés. Le manioc, la canne à sucre et la pomme d’anacarde serviront à produire de l’éthanol en vue de servir comme énergie de cuisson et comme carburant de substitution à l’essence. L'huile de palme et celle de ricin traditionnellement produites en grande quantité par le Bénin sont choisies pour être transformées en biodiesel et en pourghère (Jatropha curcas) destinés aux transports et à la production d’électricité.
Indépendamment de l’engagement gouvernemental, le secteur privé et des organisations non gouvernementales (ONG) ont marqué leur intérêt pour le secteur des biocarburants. Les ONG, Jeunesse Sans Frontières-Bénin (JSF-Bénin) et Africa Cultures ainsi que le Groupe de recherches scientifiques et techniques sur les énergies renouvelables (GRSTER-ONG) ont lancé des activités de recherche ou de production sur le pourghère.
La profession de foi est forte aussi bien du côté du gouvernement que des acteurs non publics. Reste que le processus soit accéléré pour que le public obtienne les premiers mètres cubes de biocarburant.
Toute l’Afrique de l’ouest s’éveille
Sur le continent africain, il n’y a pas que le Bénin qui s’engoue pour le développement de la production des biocarburants. Le Ghana et le Nigeria ont tous des stratégies nationales de promotion des biocarburants. Le Nigeria, à l’instar du Bénin, mise sur la production de bioéthanol à partir du manioc et de la canne à sucre. Le Ghana s’est mis en partenariat avec la société Anuanom Industrial Bio Products Ltd pour développer un immense projet de culture de Jatropha pour la production de biodiesel. Un million d’hectares a déjà été aménagé pour la plantation de Jatropha.
Au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire, ce sont les privés qui mènent le bal. La société 21st Century Energy de Côte d’Ivoire veut investir environ 650 milliards de francs FCFA sur une période de 5 ans pour produire 3,5 milliards de litres d’éthanol par an, sur la base de la canne à sucre et du maïs.
Au Burkina Faso, il existe un projet de production de biocarburant élaboré par les sociétés DAGRIS et SN CITEC décidées à produire du biodiesel à partir de l’huile de coton.
Le pourghère intéresse particulièrement la Société IBS Agro Industries du Niger. Cette dernière a prévu de cultiver cette plante, dans la région de Gaya, sur environ 4000 ha afin de produire 25000 litres par jour de biocarburant.
Le Sénégal et le Mali développent également d’ambitieux projets.
Loin de tout cet enthousiasme naît une profonde inquiétude chez les observateurs qui soutiennent que la mobilisation de certaines cultures (maïs, manioc, huile de palme…) pour la production de biocarburants peut compromette à terme la sécurité alimentaire d’un continent déjà en proie à la famine.
Au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire, ce sont les privés qui mènent le bal. La société 21st Century Energy de Côte d’Ivoire veut investir environ 650 milliards de francs FCFA sur une période de 5 ans pour produire 3,5 milliards de litres d’éthanol par an, sur la base de la canne à sucre et du maïs.
Au Burkina Faso, il existe un projet de production de biocarburant élaboré par les sociétés DAGRIS et SN CITEC décidées à produire du biodiesel à partir de l’huile de coton.
Le pourghère intéresse particulièrement la Société IBS Agro Industries du Niger. Cette dernière a prévu de cultiver cette plante, dans la région de Gaya, sur environ 4000 ha afin de produire 25000 litres par jour de biocarburant.
Le Sénégal et le Mali développent également d’ambitieux projets.
Loin de tout cet enthousiasme naît une profonde inquiétude chez les observateurs qui soutiennent que la mobilisation de certaines cultures (maïs, manioc, huile de palme…) pour la production de biocarburants peut compromette à terme la sécurité alimentaire d’un continent déjà en proie à la famine.