Un peintre mondain bien oublié 29/04/2019
Sait-on encore qui est Philip Alexius de László? Il semble même que le cent-cinquantième anniversaire de sa naissance se passe très discrètement. Pourtant, l’artiste fut très célèbre. Il naît Fülöp Elek Laub le 30 avril 1869 dans l’échoppe d’un modeste tailleur juif de Pest, ce qui ne l’a pas empêché de devenir le portraitiste attitré des monarques, de l’aristocratie européenne, des industriels, des banquiers et de toutes sortes de célébrités de son époque. Il étudie à Budapest, à l'Académie royale des arts de Bavière à Munich et à l'Académie Julian de Paris. Dans les années 1890, il est déjà un portraitiste réputé qui a obtenu des commandes à la cour de Bulgarie. En 1900, il avait épousé une Irlandaise de la meilleure société, eut cinq fils dont certains se marièrent dans l'aristocratie anglaise. Cette même année, son portrait du pape Léon XIII à l’Exposition universelle de Paris lui vaut une médaille. Il s'installa à Londres en 1907 et devint le peintre favori de l'aristocratie et même de la famille royale. Édouard VII le fit membre de l'Ordre royal de Victoria. François-Joseph l’anoblit en 1912 et il devient Philip Alexius de László de Lombos. En 1908, il fut invité aux États-Unis pour peindre le président Theodore Roosevelt à la Maison-Blanche. En 1914, il obtient la nationalité britannique. Cette belle ascension s’interrompt avec la Première Guerre. Ayant adressé des lettres à sa famille en Autriche-Hongrie il fut accusé de contacts avec l'ennemi et emprisonné à Brixton. Libéré pour raisons de santé, il ne fut lavé de tout soupçon qu’en été 1919. Il connaît des difficultés financières car la société avait changé et les commandes se faisaient rares. Il retrouvera cependant une nouvelle clientèle dont par exemple Mussolini au retour d’un voyage en Tunisie. On lui doit aussi le portrait de la future Elisabeth II d’Angleterre en 1933. Il participe à de nombreuses expositions, est nommé président de la Royal Society of British Artists en 1930 et meurt le 22 novembre 1937 à Hampstead, quartier résidentiel de Londres. Il laisse près de trois mille tableaux.
A Londres, "The de Laszlo Archive Trust" réunit quelques descendants du peintre et perpétue son souvenir. Ils ont participé à un catalogue raisonné des oeuvres de leur lointain parent. L'archiviste Sandra de László qui a épousé Damon de László, l’un des petits-fils du peintre, explique que si l'on voit si peu d’œuvres de Philip Alexius de László dans les musées et les ventes, c'est que les familles des personnes représentées préfèrent les conserver chez elles, à cause de l'extraordinaire ressemblance que l'artiste parvenait à donner à ses portraits. Et de citer la petite-fille d'un des modèles qui racontait qu'avant de se coucher, elle souhaitait toujours une bonne nuit au portrait de sa grand-mère. .. On peut donc supposer que la célébrité du peintre en souffre, les oeuvres sont moins exposées et donc moins connue du public actuel. |
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