Seule la femelle moustique est responsable de la transmission du virus zika. Photo (c) Centers for Disease Control and Prevention
Zika propagation explosive en Martinique.mp3 (1.72 Mo)
Yeux rouges, douleurs articulaires et musculaires, éruption cutanée avec ou sans fièvre, tout comme pour la dengue et le chikungunya, le responsable du virus zika c’est lui: le moustique du genre Aedes. Isolée pour la première fois en Ouganda en 1947, dans la forêt Zika qui lui a donné son nom, la maladie virale a fait bien du chemin depuis. La première épidémie a été décelée en 2007 sur l’Ile de Yap en Micronésie, puis plus récemment, en Polynésie française qui a subi l’épidémie d’octobre 2013 à avril 2014. Le flavivirus s’est ensuite répandu à d’autres iles du Pacifique, notamment en Calédonie.
Le Brésil, épicentre du virus
Le Brésil est à ce jour le pays le plus touché par le zika. Depuis mai 2015, les autorités brésiliennes recensent plus de 1,5 million de cas suspects déclarés, ce qui a conduit le gouvernement a déclenché l’état d’urgence sanitaire en décembre 2015. Pas de vaccin ni de remède miracle, les seuls traitements sont symptomatiques, dans la majeure partie des cas antalgiques, paracétamol et cocktail vitaminique. Bien que la maladie se résorbe d’elle-même, elle peut toutefois entrainer des complications neurologiques sévères comme le syndrome de Guillain-Barré et des malformations congénitales; notamment la microcéphalie qui entraine un retard mental irréversible. Le Brésil accuse le coup avec plus de 3 893 cas suspects de microcéphalies liées au virus et 49 décès de nouveau-nés. La maladie continue de se propager dans le pays et en a gagné 22 autres de la région sud-américaine.
Le zika gagne du terrain en Martinique
Depuis le 20 janvier dernier, la Martinique est placée en stade épidémique, le niveau 3 du PSAGE (Programme de Surveillance, d'Alerte et de Gestion des Épidémies). A ce jour l’on dénombre 102 cas confirmés et l’épidémie gagne presque toutes les communes à l’exception de 3. Le dernier rapport épidémiologique de l’ARS (Agence Régionale de Santé) de la Martinique fait état de 2287 cas évocateurs ayant consulté un médecin généraliste depuis le début de la circulation du virus. Des chiffres indicateurs toutefois car 80% des patients touchés ne présentent aucun symptôme. Cependant, huit femmes enceintes sont infectées. Ainsi, un suivi médical et une prise en charge renforcée ont été mis en place pour toutes les femmes enceintes dans les zones d’épidémie. A la demande de la ministre de la Santé Marisol Touraine, l’Établissement de Préparation et de Réponses aux Urgences Sanitaires (EPRUS) a envoyé une équipe de renfort sanitaire en fin en Martinique et en Guyane pour "évaluer les besoins complémentaires à fournir aux hôpitaux et aux médecins dans ces territoires" déclarait la ministre de la Santé. Les femmes enceintes résidant outre-Atlantique, quant à elles, sont invitées à reporter leur voyage dans la mesure du possible.
La compagnie aérienne Corsair a d’ailleurs "autorisé les femmes enceintes et les personnes inscrites sur le même dossier, à reporter ou à annuler sans frais leurs déplacements sur les îles de la Martinique et de la Guadeloupe". Convoqué par l’OMS, un Comité d’urgence du Règlement sanitaire international sur le virus Zika s'est réunit lundi 1er février à Genève, afin d’évaluer si la propagation agressive du virus représente un risque majeur pour la santé publique internationale. Toujours selon l’organisme, 3 à 4 millions de personnes du continent américain seraient susceptibles d’être contaminées.