"Cette nuit-là, on nous a conduits dans un autre endroit, à environ 30 minutes de la place Tahrir. Lorsque nous sommes sortis, nous avons dû nous allonger par terre et nous avons été frappés. Puis ils m'ont emmené pour me faire subir un interrogatoire, pendant lequel ils m’ont insulté ainsi que ma famille. Ils ont dit des choses qu’il ne faut pas dire. Ils m’ont retiré les menottes, parce qu’ils m’avaient ordonné d’enlever mes habits, à l’exception de mes sous-vêtements, mais j'avais encore les yeux bandés. Puis ils m’ont remis les menottes et m’ont entravé les jambes. Ils m’ont attaché les jambes avec une chaîne ou une corde, puis m’ont suspendu la tête en bas. De temps en temps, ils me faisaient descendre dans un tonneau rempli d’eau. Ils m’ont dit d’avouer que j’avais été formé par Israël ou par l’Iran.
Ils m’ont aussi envoyé des décharges électriques sur le corps et je me suis évanoui. Ça a duré plusieurs heures. Une fois que la torture a cessé, j’étais tellement épuisé que j’ai dormi pendant des heures.
"Le lendemain, j’ai été emmené avec une trentaine de personnes vers un autre lieu, qui - je l'ai appris plus tard – s’est avéré être Sign al Harbi [une prison militaire située à El Heiksteb, au nord-est du Caire]. Lorsque nous sommes sortis du véhicule, on nous a enlevé nos bandeaux et les soldats ont commencé à nous donner des coups de fouet et de matraque.
J’ai encore des cicatrices sur le dos, restes de ces passages à tabac. On nous a emmenés dans nos cellules, où je me suis vite endormi. Ils ont continué à nous frapper, notamment lorsque nous allions aux toilettes. Les derniers jours de ma détention, j’ai refusé de manger afin de protester contre ce traitement. Ils nous ont finalement relâchés. Ils nous ont laissés sur la route du Caire et nous ont dit de rentrer à pied".
Il a quitté la prison militaire avec des centaines d’autres détenus le 10 février 2011. Quand les délégués d’Amnesty International ont recueilli son témoignage quelques jours plus tard, il avait encore des cicatrices sur le dos.
Ils m’ont aussi envoyé des décharges électriques sur le corps et je me suis évanoui. Ça a duré plusieurs heures. Une fois que la torture a cessé, j’étais tellement épuisé que j’ai dormi pendant des heures.
"Le lendemain, j’ai été emmené avec une trentaine de personnes vers un autre lieu, qui - je l'ai appris plus tard – s’est avéré être Sign al Harbi [une prison militaire située à El Heiksteb, au nord-est du Caire]. Lorsque nous sommes sortis du véhicule, on nous a enlevé nos bandeaux et les soldats ont commencé à nous donner des coups de fouet et de matraque.
J’ai encore des cicatrices sur le dos, restes de ces passages à tabac. On nous a emmenés dans nos cellules, où je me suis vite endormi. Ils ont continué à nous frapper, notamment lorsque nous allions aux toilettes. Les derniers jours de ma détention, j’ai refusé de manger afin de protester contre ce traitement. Ils nous ont finalement relâchés. Ils nous ont laissés sur la route du Caire et nous ont dit de rentrer à pied".
Il a quitté la prison militaire avec des centaines d’autres détenus le 10 février 2011. Quand les délégués d’Amnesty International ont recueilli son témoignage quelques jours plus tard, il avait encore des cicatrices sur le dos.