Une rue inondée à Cotonou (DR)
Les inondations sont de plus en plus sévères. Tous les Béninois ont encore en mémoire celles de l’année dernière qui ont fait de nombreux sans abris. A bout, le gouvernement a fait appel à l’aide internationale pour voler aux secours des nombreux sinistrés qui ont subi la colère des eaux. Mais le Bénin n’a pas été le seul pays à souffrir de ces inondations d’une ampleur jamais inégalée. Ouagadougou, Dakar où Lomé ont connu le même sort, aucun pays de la sous-région n’est visiblement épargné.
Seulement depuis juin 2007, notre pays a sonné la mobilisation face à un phénomène dont les manifestations sont de plus en plus, de l’avis des experts, liées aux changements climatiques. Déjà, en se donnant rendez-vous, plusieurs scientifiques de 13 pays de la sous-région, au-delà des multiples rencontres au plan international, avaient fait le pari d’alimenter et d’approfondir les réflexions afin d’identifier les stratégies à développer pour réduire la vulnérabilité des populations.
Un an après, en octobre 2008, sous la houlette de l’ancienne ministre de l’Environnement, Koudénoukpo, le Bénin était encore sous les feux de la rampe avec l’organisation réussie d’une conférence régionale. Plus de 500 experts de la sous-région ont été mobilisés toujours pour se donner les moyens de trouver des solutions pour aider des populations particulièrement vulnérables.
De ces deux rencontres, on retient essentiellement que de fortes recommandations ont été faites avec l’affirmation d’une volonté d’agir vite pour un phénomène jugé irréversible pour l’heure.
Que sont devenues ces recommandations ?
C’est dans ce contexte que s’ouvre encore à Cotonou, une troisième rencontre sur le même enjeu alors que les conséquences se font ressentir plus sévèrement par les populations qui vivent dans la hantise d’une nouvelle saison des pluies qu’elles redoutent plus dramatique. Déjà en 2007, dans une intervention remarquable, l’expert Abel Afouda s’était fait porte-parole de ces populations qui subissent les conséquences de ce phénomène. « Les bouleversements engendrés ont eu des répercussions extrêmement importantes sur l’activité économique et la vie des populations », avait-t-il signifié.
Mais où en sommes-nous aujourd’hui au Bénin et dans la sous-région déclarée particulièrement vulnérable. Si des initiatives ne manquent pas pour intensifier la sensibilisation des autorités centrales et mieux comprendre le phénomène, la stratégie de réponse est toujours attendue.
Seulement depuis juin 2007, notre pays a sonné la mobilisation face à un phénomène dont les manifestations sont de plus en plus, de l’avis des experts, liées aux changements climatiques. Déjà, en se donnant rendez-vous, plusieurs scientifiques de 13 pays de la sous-région, au-delà des multiples rencontres au plan international, avaient fait le pari d’alimenter et d’approfondir les réflexions afin d’identifier les stratégies à développer pour réduire la vulnérabilité des populations.
Un an après, en octobre 2008, sous la houlette de l’ancienne ministre de l’Environnement, Koudénoukpo, le Bénin était encore sous les feux de la rampe avec l’organisation réussie d’une conférence régionale. Plus de 500 experts de la sous-région ont été mobilisés toujours pour se donner les moyens de trouver des solutions pour aider des populations particulièrement vulnérables.
De ces deux rencontres, on retient essentiellement que de fortes recommandations ont été faites avec l’affirmation d’une volonté d’agir vite pour un phénomène jugé irréversible pour l’heure.
Que sont devenues ces recommandations ?
C’est dans ce contexte que s’ouvre encore à Cotonou, une troisième rencontre sur le même enjeu alors que les conséquences se font ressentir plus sévèrement par les populations qui vivent dans la hantise d’une nouvelle saison des pluies qu’elles redoutent plus dramatique. Déjà en 2007, dans une intervention remarquable, l’expert Abel Afouda s’était fait porte-parole de ces populations qui subissent les conséquences de ce phénomène. « Les bouleversements engendrés ont eu des répercussions extrêmement importantes sur l’activité économique et la vie des populations », avait-t-il signifié.
Mais où en sommes-nous aujourd’hui au Bénin et dans la sous-région déclarée particulièrement vulnérable. Si des initiatives ne manquent pas pour intensifier la sensibilisation des autorités centrales et mieux comprendre le phénomène, la stratégie de réponse est toujours attendue.
Nécessité d’une stratégie régionale adaptée
Face à l’ampleur des dégâts observés ces dernières années, l’Afrique de l’ouest qui connaît des crises de sécheresse et alimentaire est-elle suffisamment préparée ? Il est vrai que depuis que le GIEC, à travers ses rapports, a alerté l’opinion internationale, des initiatives ne manquent pas. On peut retenir la création du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS) actif dans le domaine de la collecte et la gestion de données agro-hydro-climatiques et le système d’alerte précoce à travers son centre AGRHYMET, la Prévision saisonnière des pluies et écoulements en Afrique de l’ouest lancée en 1998, la composante Afrique de l’ouest et du centre du système d’observation du cycle hydrologique mondial (HYCOS-AOC)... A ces initiatives qui concourent à mieux comprendre le phénomène, il faut signaler celles plus concrètes relatives à la maitrise de l’eau. Dans ce domaine, le Burkina-Faso se distingue avec la réalisation de 1500 retenues d’eau. Les autres pays devraient lui emboiter le pas. Mais, elles sont loin de donner satisfaction aux populations qui attendent des mesures hardies contre le trop plein d’eau en zone méridionale et la sécheresse dans certaines régions. Une stratégie régionale efficace fait défaut.
C’est pour corriger une telle situation que les scientifiques de la sous-région, Madiodio Niasse, Abel Afouda et Abou Amani, dans un document intitulé «Réduire la vulnérabilité de l’Afrique de l’ouest aux impacts du climat sur les ressources en eau, les zones humides et la désertification. Éléments de stratégie régionale de préparation et d’adaptation» édité avec le soutien de certains organismes dont l’Union mondiale pour la nature, ont souligné la nécessité pour la sous-région de se doter d’une stratégie régionale d’adaptation. Pour ces experts, «les réponses les plus notables que l’Afrique de l’ouest a apportées à la sécheresse chronique et à l’accentuation de la variabilité climatique qu’elle subit concernent surtout la recherche». Et même si de l’avis de l’expert climatologue Michel Boko, cette recherche n’est pas suffisante, il reste qu’il faut aller vers des mesures pouvant réduire la vulnérabilité de la région. Là-dessus, l’équipe dont fait partie Abel Afouda est claire. La stratégie régionale indispensable devra avoir pour objectif de renforcer la capacité de la région aux impacts sur les ressources en eau et les écosystèmes aquatiques en améliorant et en partageant la base de connaissance et d’information, en promouvant les principes GIRE et l’approche écosystème dans la gestion des ressources en eau et des zones humides continentales et côtières, en identifiant et en diffusant les technologies, techniques et mesures appropriées à l’adaptation. Enfin, il faudra mettre en place un cadre de concertation au niveau régional. Avec les différentes rencontres de juin 2007, octobre 2008 et celle de février qui se tient en ce moment, les jalons d’un tel cadre de concertation sont posés. Mais pour le reste des objectifs spécifiques identifiés dans le cadre d’une stratégie régionale, le chemin est encore long. Et les communications nationales perçues comme les réponses nationales retiennent de l’avis des experts, «des solutions techniquement, financièrement et/ou politiquement irréalisables à l’échelle des pays pris individuellement».
Comme quoi, le défi reste entier et la 3e rencontre de Cotonou devrait pouvoir le relever. En attendant, les populations demeurent dans l’angoisse des prochaines pluies et leur cri de détresse semble ne pas être suffisamment entendu comme au niveau international avec le sommet de Copenhague qui n’a débouché que sur un accord à minima.
C’est pour corriger une telle situation que les scientifiques de la sous-région, Madiodio Niasse, Abel Afouda et Abou Amani, dans un document intitulé «Réduire la vulnérabilité de l’Afrique de l’ouest aux impacts du climat sur les ressources en eau, les zones humides et la désertification. Éléments de stratégie régionale de préparation et d’adaptation» édité avec le soutien de certains organismes dont l’Union mondiale pour la nature, ont souligné la nécessité pour la sous-région de se doter d’une stratégie régionale d’adaptation. Pour ces experts, «les réponses les plus notables que l’Afrique de l’ouest a apportées à la sécheresse chronique et à l’accentuation de la variabilité climatique qu’elle subit concernent surtout la recherche». Et même si de l’avis de l’expert climatologue Michel Boko, cette recherche n’est pas suffisante, il reste qu’il faut aller vers des mesures pouvant réduire la vulnérabilité de la région. Là-dessus, l’équipe dont fait partie Abel Afouda est claire. La stratégie régionale indispensable devra avoir pour objectif de renforcer la capacité de la région aux impacts sur les ressources en eau et les écosystèmes aquatiques en améliorant et en partageant la base de connaissance et d’information, en promouvant les principes GIRE et l’approche écosystème dans la gestion des ressources en eau et des zones humides continentales et côtières, en identifiant et en diffusant les technologies, techniques et mesures appropriées à l’adaptation. Enfin, il faudra mettre en place un cadre de concertation au niveau régional. Avec les différentes rencontres de juin 2007, octobre 2008 et celle de février qui se tient en ce moment, les jalons d’un tel cadre de concertation sont posés. Mais pour le reste des objectifs spécifiques identifiés dans le cadre d’une stratégie régionale, le chemin est encore long. Et les communications nationales perçues comme les réponses nationales retiennent de l’avis des experts, «des solutions techniquement, financièrement et/ou politiquement irréalisables à l’échelle des pays pris individuellement».
Comme quoi, le défi reste entier et la 3e rencontre de Cotonou devrait pouvoir le relever. En attendant, les populations demeurent dans l’angoisse des prochaines pluies et leur cri de détresse semble ne pas être suffisamment entendu comme au niveau international avec le sommet de Copenhague qui n’a débouché que sur un accord à minima.