Lettre_ouverte_F_Hollande.mp3 (80.61 Ko)
Monsieur le Président de la République,
Plus de deux ans et demi après le début du conflit, vous venez enfin d’annoncer que 500 réfugiés Syriens seront accueillis en France.
Ce nombre est brandi comme un signe de solidarité mais est-il vraiment à la hauteur de la crise syrienne? Évidemment non.
Devons-nous vous rappeler que ces réfugiés i["ne créent pas une situation épouvantable" mais qu’ils la subissent? Devons-nous vous rappeler l’horreur du conflit syrien qui a jeté sur les voies de l’exil plus de deux millions de personnes? Que celles-ci survivent dans des conditions très précaires dans les pays limitrophes?
Le Haut-commissariat aux Réfugiés demande aux États d’accueillir des personnes ultra-vulnérables comme les femmes et enfants en danger, les victimes de violences ou torture, les personnes ayant besoin d’être soignées... Ce sont donc désormais 30.000 personnes qui doivent d’urgence être protégées et accueillies en dehors des pays voisins de la Syrie.
Face à cette situation, l’annonce française en devient indécente. Surtout lorsque l’on sait que l’Allemagne a déjà accueilli près de 15.000 personnes et que 5.000 sont sur le point de l’être. Enfin, votre décision ne doit pas occulter la réaction première de la France: dresser des obstacles supplémentaires à l’arrivée des réfugiés syriens sur le territoire français en imposant, depuis janvier 2013, les visas de transit aéroportuaires visant exclusivement les ressortissants syriens, considérés comme des "immigrants clandestins".
Monsieur le Président, nous vous appelons à montrer que la France est à la hauteur de son ambition internationale et de ses engagements en matière de protection des réfugiés en accueillant un plus grand nombre de réfugiés de Syrie sans se limiter à ceux ayant des liens avec la France.
A l’occasion de la réunion du Conseil européen les 22 et 23 octobre 2013, nous comptons sur vous pour que les débats portent non pas sur le contrôle des migrations irrégulières mais bien sur la protection des réfugiés syriens. Faute de voies sécurisées pour rejoindre l’Europe, ces personnes empruntent des voies irrégulières et mettent en danger leurs vies. Les naufrages
récents au large de l’Italie illustrent de façon dramatique la faillite de l’Union européenne et de la France.
J’espère que ce message sera pris en considération,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France]i
Plus de deux ans et demi après le début du conflit, vous venez enfin d’annoncer que 500 réfugiés Syriens seront accueillis en France.
Ce nombre est brandi comme un signe de solidarité mais est-il vraiment à la hauteur de la crise syrienne? Évidemment non.
Devons-nous vous rappeler que ces réfugiés i["ne créent pas une situation épouvantable" mais qu’ils la subissent? Devons-nous vous rappeler l’horreur du conflit syrien qui a jeté sur les voies de l’exil plus de deux millions de personnes? Que celles-ci survivent dans des conditions très précaires dans les pays limitrophes?
Le Haut-commissariat aux Réfugiés demande aux États d’accueillir des personnes ultra-vulnérables comme les femmes et enfants en danger, les victimes de violences ou torture, les personnes ayant besoin d’être soignées... Ce sont donc désormais 30.000 personnes qui doivent d’urgence être protégées et accueillies en dehors des pays voisins de la Syrie.
Face à cette situation, l’annonce française en devient indécente. Surtout lorsque l’on sait que l’Allemagne a déjà accueilli près de 15.000 personnes et que 5.000 sont sur le point de l’être. Enfin, votre décision ne doit pas occulter la réaction première de la France: dresser des obstacles supplémentaires à l’arrivée des réfugiés syriens sur le territoire français en imposant, depuis janvier 2013, les visas de transit aéroportuaires visant exclusivement les ressortissants syriens, considérés comme des "immigrants clandestins".
Monsieur le Président, nous vous appelons à montrer que la France est à la hauteur de son ambition internationale et de ses engagements en matière de protection des réfugiés en accueillant un plus grand nombre de réfugiés de Syrie sans se limiter à ceux ayant des liens avec la France.
A l’occasion de la réunion du Conseil européen les 22 et 23 octobre 2013, nous comptons sur vous pour que les débats portent non pas sur le contrôle des migrations irrégulières mais bien sur la protection des réfugiés syriens. Faute de voies sécurisées pour rejoindre l’Europe, ces personnes empruntent des voies irrégulières et mettent en danger leurs vies. Les naufrages
récents au large de l’Italie illustrent de façon dramatique la faillite de l’Union européenne et de la France.
J’espère que ce message sera pris en considération,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France]i