Les sciences sociales pour le développement
Selon cette étude, l’Amérique du Nord et l’Europe représentent encore 75% des revues spécialisées publiées dans le monde, 85% étant publiées partiellement ou totalement en anglais. Un quart d’entre elles sont publiées aux États-Unis, les disciplines faisant l’objet du plus grand nombre de publications dans le monde étant l’économie et la psychologie. Les deux tiers des revues en sciences sociales publiées dans le monde le sont aux États-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Le rapport de l’UNESCO et du CISS relève en outre des évolutions contrastées dans les différentes régions du monde. Les sciences sociales se développent dans des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Ainsi, dans ce dernier pays, le nombre de chercheurs en sciences sociales a pratiquement triplé ces dix dernières années. En Chine, le budget des sciences sociales et humaines augmente de 15 à 20% par an depuis 2003.
Malgré ce déséquilibre, les auteurs constatent que la plus forte croissance du nombre d’articles publiés est enregistrée en Amérique latine et en Europe. En revanche, la Fédération de Russie et la Communauté des États indépendants ont subi un fort recul depuis la disparition de l’Union soviétique, à commencer par la diminution du nombre de chercheurs, sans parler de leur vieillissement, les universités russes peinant à attirer de nouveaux talents. En Afrique subsaharienne, les trois quarts des publications dans le domaine des sciences sociales émanent de quelques universités situées principalement dans trois pays, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria.
Cette situation s’explique en partie par la fuite des cerveaux, même si l’Afrique n’est pas la seule concernée, tant s’en faut. Les auteurs constatent ainsi qu’un docteur en économie sur trois et près d’un docteur en sciences sociales sur cinq travaillant aux États-Unis est né à l’étranger.
"Comme ce rapport le montre, c’est souvent dans les régions du monde qui en ont le plus besoin que les connaissances en sciences sociales sont le moins développées", constate la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, dans l’avant-propos du rapport. "Les travaux en sciences sociales y sont aussi moins importants à cause du parti pris en faveur de l’anglais et des pays anglophones industrialisés. Il s’agit d’une occasion manquée d’explorer des perspectives et des paradigmes ancrés dans d’autres traditions culturelles et linguistiques."
Or, constatent les auteurs, le monde a plus que jamais besoin des sciences sociales pour faire face aux grands défis auxquels l’humanité est confrontée, qu’il s’agisse de la pauvreté, des épidémies, voire du changement climatique. En raison même des disparités dans les capacités des États en matière de recherche, les sciences sociales ne répondent pas à ces défis autant qu’elles le devraient. Plusieurs centaines de spécialistes en sciences sociales du monde entier ont apporté leur expertise à la publication. Gudmund Hernes, Président du CISS, François Héran, Directeur de recherche à l’Institut national des études démographiques (INED, France), Adebayo Olukoshi, Directeur de l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) des Nations Unies, et Hebe Vessuri, Directeur de l’Institut vénézuélien de recherche scientifique (IVIC), figurent parmi les experts qui ont présenté le Rapport lors de son lancement.
"Les sciences sociales sont devenues vraiment planétaires dans la mesure où elles sont enseignées pratiquement partout et où les résultats de leurs recherches sont largement diffusés", constate Gudmund Hernes, Président du CISS. Il constate néanmoins qu’elles ont été souvent critiquées pour leur incapacité à prévoir des événements majeurs tels que la chute du mur de Berlin en 1989 ou la crise financière de 2008. Mais pour lui, "si le monde entend faire face aux défis présents et à venir, il a besoin de manière vitale de plus de sciences sociales et de meilleure qualité, ce qui implique de comprendre comment fonctionne le monde et de quelle manière les hommes interagissent".
Au-delà donc des progrès et des manques constatés, Irina Bokova affirme que "le rapport réaffirme l’engagement de l’UNESCO en faveur des sciences sociales ainsi que notre désir de fixer un nouvel ordre du jour mondial afin de les faire progresser en tant qu’outil inestimable pour le progrès des objectifs de développement fixés sur le plan international".
Le rapport de l’UNESCO et du CISS relève en outre des évolutions contrastées dans les différentes régions du monde. Les sciences sociales se développent dans des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Ainsi, dans ce dernier pays, le nombre de chercheurs en sciences sociales a pratiquement triplé ces dix dernières années. En Chine, le budget des sciences sociales et humaines augmente de 15 à 20% par an depuis 2003.
Malgré ce déséquilibre, les auteurs constatent que la plus forte croissance du nombre d’articles publiés est enregistrée en Amérique latine et en Europe. En revanche, la Fédération de Russie et la Communauté des États indépendants ont subi un fort recul depuis la disparition de l’Union soviétique, à commencer par la diminution du nombre de chercheurs, sans parler de leur vieillissement, les universités russes peinant à attirer de nouveaux talents. En Afrique subsaharienne, les trois quarts des publications dans le domaine des sciences sociales émanent de quelques universités situées principalement dans trois pays, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria.
Cette situation s’explique en partie par la fuite des cerveaux, même si l’Afrique n’est pas la seule concernée, tant s’en faut. Les auteurs constatent ainsi qu’un docteur en économie sur trois et près d’un docteur en sciences sociales sur cinq travaillant aux États-Unis est né à l’étranger.
"Comme ce rapport le montre, c’est souvent dans les régions du monde qui en ont le plus besoin que les connaissances en sciences sociales sont le moins développées", constate la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, dans l’avant-propos du rapport. "Les travaux en sciences sociales y sont aussi moins importants à cause du parti pris en faveur de l’anglais et des pays anglophones industrialisés. Il s’agit d’une occasion manquée d’explorer des perspectives et des paradigmes ancrés dans d’autres traditions culturelles et linguistiques."
Or, constatent les auteurs, le monde a plus que jamais besoin des sciences sociales pour faire face aux grands défis auxquels l’humanité est confrontée, qu’il s’agisse de la pauvreté, des épidémies, voire du changement climatique. En raison même des disparités dans les capacités des États en matière de recherche, les sciences sociales ne répondent pas à ces défis autant qu’elles le devraient. Plusieurs centaines de spécialistes en sciences sociales du monde entier ont apporté leur expertise à la publication. Gudmund Hernes, Président du CISS, François Héran, Directeur de recherche à l’Institut national des études démographiques (INED, France), Adebayo Olukoshi, Directeur de l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) des Nations Unies, et Hebe Vessuri, Directeur de l’Institut vénézuélien de recherche scientifique (IVIC), figurent parmi les experts qui ont présenté le Rapport lors de son lancement.
"Les sciences sociales sont devenues vraiment planétaires dans la mesure où elles sont enseignées pratiquement partout et où les résultats de leurs recherches sont largement diffusés", constate Gudmund Hernes, Président du CISS. Il constate néanmoins qu’elles ont été souvent critiquées pour leur incapacité à prévoir des événements majeurs tels que la chute du mur de Berlin en 1989 ou la crise financière de 2008. Mais pour lui, "si le monde entend faire face aux défis présents et à venir, il a besoin de manière vitale de plus de sciences sociales et de meilleure qualité, ce qui implique de comprendre comment fonctionne le monde et de quelle manière les hommes interagissent".
Au-delà donc des progrès et des manques constatés, Irina Bokova affirme que "le rapport réaffirme l’engagement de l’UNESCO en faveur des sciences sociales ainsi que notre désir de fixer un nouvel ordre du jour mondial afin de les faire progresser en tant qu’outil inestimable pour le progrès des objectifs de développement fixés sur le plan international".
L'AUTONOMISATION DES FEMMES EST ESSENTIELLE POUR LE DÉVELOPPEMENT
Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) a organisé une conférence de presse ce 25 juin à New York, dans le cadre des préparatifs de son débat de haut niveau prévu du 28 juin au 2 juillet. Cette rencontre fera le point des nouveaux engagements pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et focalisera ses travaux sur les objectifs visés pour parvenir à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes.
Sur les 72 millions d'enfants qui sont privés de scolarité, les deux-tiers sont des jeunes filles. Seulement 18% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes dans le monde.
A l'occasion de l'ouverture ce lundi 28 juin 2010 du débat annuel de haut niveau au Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC), le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé la cause des femmes devant les 54 États-membres.
"L'équité sociale, politique et économique pour les femmes est nécessaire à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)".
Au cours de ce débat de haut niveau se tiendra l'examen ministériel annuel de 2010 dont le thème est la "Mise en œuvre des objectifs et engagements convenus au niveau international en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes".
"Tant que les femmes seront victimes de la pauvreté et de l'injustice, tous nos objectifs de paix, de sécurité et de développement durable seront menacés", a souligné le Secrétaire général.
Sur les 72 millions d'enfants qui sont privés de scolarité, les deux-tiers sont des jeunes filles. Seulement 18% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes dans le monde.
A l'occasion de l'ouverture ce lundi 28 juin 2010 du débat annuel de haut niveau au Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC), le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé la cause des femmes devant les 54 États-membres.
"L'équité sociale, politique et économique pour les femmes est nécessaire à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)".
Au cours de ce débat de haut niveau se tiendra l'examen ministériel annuel de 2010 dont le thème est la "Mise en œuvre des objectifs et engagements convenus au niveau international en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes".
"Tant que les femmes seront victimes de la pauvreté et de l'injustice, tous nos objectifs de paix, de sécurité et de développement durable seront menacés", a souligné le Secrétaire général.