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« Cenerentola vien qua, Cenerentola vien là »… La Cendrillon de Rossini n’en finit pas de recevoir les honneurs des théâtres, juste hommage à une œuvre fort longtemps méconnue mais pleine de charme, d’invention, au livret mi-féerique et mi vaudevislesque où la matière de Perrault se trouve bizarrement modernisée, vivifiée, voire vitriolée, puisque le texte de Jacoppo Ferreti dépasse toutes les bornes de la cruauté, de la dérision, donnant au lénifiant conte de fées pour enfants sages les allures d’un authentique drame de la méchanceté. Difficile aussi de rêver partition plus enlevée, plus stimulante, qui laisse aller à quelques transes bienheureuses…
Monté en coproduction avec Bari et Reggio-Emilia, le spectacle signé par Daniele Abbado, neveu de qui vous savez, actualise ce triomphe de la bonté et du pardon avec pas mal d’anachronismes, une machinerie envahissante - vraiment bruyantes les allées et venues de la cuisine en formica sortie d’une publicité des années soixante et des escaliers ! -, quelques jeux de scène cocassement chorégraphiés, mais aussi de réels élans burlesques.
Feront défaut le poétique, l’émouvant, surtout au final du premier acte, avec ce strip-tease sensé faire jeune, cassant hélas dans l’anecdotique (l’inutile ?) le tourbillon vocal et orchestral voulu par le compositeur. Un rien lourde aussi la scène de séduction entre Dandini et Magnifico. On sourit certes. Mais à peine...
Par bonheur, au pupitre, Evelino Pido, emporte tout sur son passage. Véritable spectacle à lui tout seul, le chef turinois danse, rit, s’amuse, nous amuse et sa direction, comparable à un véritable kaléidoscope orchestral, tantôt lente, rêveuse, mélancolique, tire avec bonheur vers Donizetti, sans ces surcharges qui vont habituellement à la limite du vulgaire.
Il était alors facile de se laisser aller à la malice du chant.
Dans le rôle tire, Ruxandra Donose est belle, dense, intense, tout autant que vulnérable. Et l’artiste vocalise à la perfection. Une très captivante Cendrillon, pour un spectacle qui l’est un peu moins.
En Dandini, Giorgio Caoduro déploie une belle ligne de chant, se montre très « smart » très bellâtre, face aux deux sœurs bien caricaturées voire nymphomanes de Paola Gardina et Mélanie Boisvert.
Don Magnifico n’a évidemment plus aucun secret pour Pietro Spagnoli. Sa composition est absolument irrésistible.
Jouant l’entremetteur, démiurge secret, c’est lui qui tire vraiment les ficelles de l’action, Alidoro trouve en Vito Priante une basse de première valeur.
On attendait de pied ferme le ténor John Osborne. Dans la lignée d’un Blake, d’un Alva, la voix de l’américain, par ailleurs merveilleux belcantiste et musicien chevronné, balaie tout sur son passage, se plie admirablement au cantabile, à la tenue du souffle, avec un art des nuances, des demi-teintes admirables et toujours ce respect de la ligne, cette pudeur et conviction.
Monté en coproduction avec Bari et Reggio-Emilia, le spectacle signé par Daniele Abbado, neveu de qui vous savez, actualise ce triomphe de la bonté et du pardon avec pas mal d’anachronismes, une machinerie envahissante - vraiment bruyantes les allées et venues de la cuisine en formica sortie d’une publicité des années soixante et des escaliers ! -, quelques jeux de scène cocassement chorégraphiés, mais aussi de réels élans burlesques.
Feront défaut le poétique, l’émouvant, surtout au final du premier acte, avec ce strip-tease sensé faire jeune, cassant hélas dans l’anecdotique (l’inutile ?) le tourbillon vocal et orchestral voulu par le compositeur. Un rien lourde aussi la scène de séduction entre Dandini et Magnifico. On sourit certes. Mais à peine...
Par bonheur, au pupitre, Evelino Pido, emporte tout sur son passage. Véritable spectacle à lui tout seul, le chef turinois danse, rit, s’amuse, nous amuse et sa direction, comparable à un véritable kaléidoscope orchestral, tantôt lente, rêveuse, mélancolique, tire avec bonheur vers Donizetti, sans ces surcharges qui vont habituellement à la limite du vulgaire.
Il était alors facile de se laisser aller à la malice du chant.
Dans le rôle tire, Ruxandra Donose est belle, dense, intense, tout autant que vulnérable. Et l’artiste vocalise à la perfection. Une très captivante Cendrillon, pour un spectacle qui l’est un peu moins.
En Dandini, Giorgio Caoduro déploie une belle ligne de chant, se montre très « smart » très bellâtre, face aux deux sœurs bien caricaturées voire nymphomanes de Paola Gardina et Mélanie Boisvert.
Don Magnifico n’a évidemment plus aucun secret pour Pietro Spagnoli. Sa composition est absolument irrésistible.
Jouant l’entremetteur, démiurge secret, c’est lui qui tire vraiment les ficelles de l’action, Alidoro trouve en Vito Priante une basse de première valeur.
On attendait de pied ferme le ténor John Osborne. Dans la lignée d’un Blake, d’un Alva, la voix de l’américain, par ailleurs merveilleux belcantiste et musicien chevronné, balaie tout sur son passage, se plie admirablement au cantabile, à la tenue du souffle, avec un art des nuances, des demi-teintes admirables et toujours ce respect de la ligne, cette pudeur et conviction.