Benoît XVI n’a jamais caché son admiration pour ce pape, dont le pontificat controversé s’est déroulé pendant l’une des périodes les plus sombres de l’humanité (1939-1958). Le 19 décembre dernier "l’admiration" a accouché d’un décret pour "vertu héroïque" qui élève Pie XII au rang de "vénérable" marquant ainsi un pas, vers la béatification que Sa Sainteté n’a pas hésité à franchir à ce prédécesseur sur le trône de Saint-Pierre.
Depuis la signature de ce "décret" les réactions les plus vives ne se sont pas faites attendre, au point que le Pape se rendra à la Grande Synagogue de Rome le 17 janvier prochain, en réponse à l’invitation qu’il s’est lui-même lancée pour réaffirmer les liens qui unissent Catholiques et Juifs et tenter de justifier ce qui déjà apparaît aux yeux du plus grand nombre comme intolérable. Mais désormais le processus de béatification est lancé. Elle aura probablement lieu avant la fin de l’année 2010.
Les communautés juives d’Italie par la voix du Grand Rabbin, le Docteur Riccardo Di Segni, le Président des communautés juives d’Italie, Renzo Gattegna et le président de la communauté hébraïque de Rome, Riccardo Pacifici ont exprimé leurs "doutes" quant aux "vertus héroïques" de Pie XII. La diaspora, mais également les intellectuels ont manifesté leur désapprobation ; quant à l’Etat d’Israël, il a demandé officiellement au Vatican à ce que les archives "l’archivio segreto" concernant cette période soient ouvertes ; une demande qui risque fort de rester lettre morte.
"Les silences du monde"
Comme l’affirme le Rabbin Giuseppe Laras, président de l’Assemblée rabbinique d’Italie : "ce qui est certain c’est que Pie XII n’a pas su crier son opposition contre la Shoah ; des accusations de silence que le Vatican récuse comme "privées de fondement historique ".
Mais en signant ce décret, Benoît XVI risque fort d’avoir ouvert la boîte de Pandore et cette fois les accusations de "silence" risquent fort de faire place à celles "d’indifférence" voire de mépris de la part d’un pape qui ne prononça jamais le mot " juif" pendant toute la durée de la guerre "pour ne pas déplaire" dit-on aux Nazis ; et qui à la différence de Pie XI resta "muet" lors de la promulgation des lois raciales 1938-1939 qui mirent au ban de la société une partie de la société italienne déclarée "impure" .
Mais il y a aussi la suspicion qui pèse sur certains membres du Saint-Siège qui auraient remis aux Nazis les listes de Juifs italiens envoyant à la mort des milliers de personnes comme ce fut le cas le 16 octobre 1943, où la quasi-totalité de la communauté juive de romaine fut déportée à Auschwitz.
Une chose est désormais sûre, cette "maladresse" qui vise à béatifier un homme à l’attitude si décriée survient au moment où le statut juridique et fiscal de l'Eglise en Terre sainte est examiné par l’Etat d’Israël, comme cela a lieu tous les dix ans, ; ce qui pourrait avoir une issue négative pour l’Eglise ; une "maladresse" qui s’ajoute à de nombreuses autres, qui n’ont pas manqué de froisser les Communautés avec notamment les polémiques soulevées par le "pardon" de Benoît XVI à l’égard de Monseigneur Lefèvre et du négationniste Williamson, comme à tous ceux qui prônent la réintroduction de la messe en latin et dans la prière du Vendredi Saint de la " prière pour la conversion des Juifs au Catholicisme". Des "maladresses" que même la visite du Pape à la Grande Synagogue de Rome aura du mal à faire oublier.
Depuis la signature de ce "décret" les réactions les plus vives ne se sont pas faites attendre, au point que le Pape se rendra à la Grande Synagogue de Rome le 17 janvier prochain, en réponse à l’invitation qu’il s’est lui-même lancée pour réaffirmer les liens qui unissent Catholiques et Juifs et tenter de justifier ce qui déjà apparaît aux yeux du plus grand nombre comme intolérable. Mais désormais le processus de béatification est lancé. Elle aura probablement lieu avant la fin de l’année 2010.
Les communautés juives d’Italie par la voix du Grand Rabbin, le Docteur Riccardo Di Segni, le Président des communautés juives d’Italie, Renzo Gattegna et le président de la communauté hébraïque de Rome, Riccardo Pacifici ont exprimé leurs "doutes" quant aux "vertus héroïques" de Pie XII. La diaspora, mais également les intellectuels ont manifesté leur désapprobation ; quant à l’Etat d’Israël, il a demandé officiellement au Vatican à ce que les archives "l’archivio segreto" concernant cette période soient ouvertes ; une demande qui risque fort de rester lettre morte.
"Les silences du monde"
Comme l’affirme le Rabbin Giuseppe Laras, président de l’Assemblée rabbinique d’Italie : "ce qui est certain c’est que Pie XII n’a pas su crier son opposition contre la Shoah ; des accusations de silence que le Vatican récuse comme "privées de fondement historique ".
Mais en signant ce décret, Benoît XVI risque fort d’avoir ouvert la boîte de Pandore et cette fois les accusations de "silence" risquent fort de faire place à celles "d’indifférence" voire de mépris de la part d’un pape qui ne prononça jamais le mot " juif" pendant toute la durée de la guerre "pour ne pas déplaire" dit-on aux Nazis ; et qui à la différence de Pie XI resta "muet" lors de la promulgation des lois raciales 1938-1939 qui mirent au ban de la société une partie de la société italienne déclarée "impure" .
Mais il y a aussi la suspicion qui pèse sur certains membres du Saint-Siège qui auraient remis aux Nazis les listes de Juifs italiens envoyant à la mort des milliers de personnes comme ce fut le cas le 16 octobre 1943, où la quasi-totalité de la communauté juive de romaine fut déportée à Auschwitz.
Une chose est désormais sûre, cette "maladresse" qui vise à béatifier un homme à l’attitude si décriée survient au moment où le statut juridique et fiscal de l'Eglise en Terre sainte est examiné par l’Etat d’Israël, comme cela a lieu tous les dix ans, ; ce qui pourrait avoir une issue négative pour l’Eglise ; une "maladresse" qui s’ajoute à de nombreuses autres, qui n’ont pas manqué de froisser les Communautés avec notamment les polémiques soulevées par le "pardon" de Benoît XVI à l’égard de Monseigneur Lefèvre et du négationniste Williamson, comme à tous ceux qui prônent la réintroduction de la messe en latin et dans la prière du Vendredi Saint de la " prière pour la conversion des Juifs au Catholicisme". Des "maladresses" que même la visite du Pape à la Grande Synagogue de Rome aura du mal à faire oublier.