Exemple du panneau de signalisation installé à l’entrée des villes ayant instaurées la Participation citoyenne. (c) Chabe01
Participation citoyenne.m4a (1.16 Mo)
Qu’il s’agisse de cambriolages, de vols ou de dégradations, il est difficile de lutter contre les atteintes aux biens une fois celles-ci commises. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les cambriolages ne sont élucidés qu’une fois sur dix environ. Bien souvent, l’action des forces de l’ordre se résume à constater les préjudices subis, recueillir la plainte des victimes et ouvrir une enquête.
Instaurée pour la première fois en France en 2006, la démarche de "Participation citoyenne" promue par la Gendarmerie nationale vise à lutter contre ces actes de malveillance en choisissant la voie de la prévention. Elle encourage chaque citoyen à "devenir acteur de sa propre sécurité" en adoptant "une attitude solidaire et vigilante", lit-on dans le dépliant d’information à destination de la population. La municipalité de Malestroit (Morbihan) en association avec la gendarmerie, met en place la Participation citoyenne depuis quelques semaines.
Instaurée pour la première fois en France en 2006, la démarche de "Participation citoyenne" promue par la Gendarmerie nationale vise à lutter contre ces actes de malveillance en choisissant la voie de la prévention. Elle encourage chaque citoyen à "devenir acteur de sa propre sécurité" en adoptant "une attitude solidaire et vigilante", lit-on dans le dépliant d’information à destination de la population. La municipalité de Malestroit (Morbihan) en association avec la gendarmerie, met en place la Participation citoyenne depuis quelques semaines.
Réduction de 20% du nombre de cambriolages
Concrètement, le dispositif prévoit la mise en place de référents dans chaque quartier de la ville de 2.500 habitants. Ces citoyens vigilants sont chargés d’informer les forces de l'ordre de tous faits ou comportements inhabituels. Un volet dissuasif consiste en l’installation de panneaux de signalisation aux entrées de la ville. "Le dispositif a fait ses preuves. Dans les secteurs qui l’ont adoptés, il a permis de faire baisser le nombre de cambriolages de 20%", explique Stéphane Le Gluher, commandant des brigades de gendarmerie de Malestroit, Guer et la Gacilly.
Seulement, l’initiative ne fait pas l’unanimité. Pour ses détracteurs, elle est révélatrice d’un désengagement de l’État dans l’une de ses missions régaliennes: assurer la sécurité des citoyens sur l’ensemble du territoire national. D'ailleurs, les dernières réunions publiques d’information ont cruellement mis en lumière le manque d’effectifs et de moyens de la gendarmerie à l’échelon local. En février 2018, dans la commune voisine de Saint-Marcel, la population s’étonnait du faible nombre de 28 gendarmes pour un territoire couvrant 650 kilomètres carrés, soit 8% du département du Morbihan. "On ne peut pas être partout sur un territoire aussi grand. On doit faire des choix", regrettait alors le commandant Le Gluher. Il rappelle néanmoins que la démarche n’a pas vocation à se substituer à l’action de ses troupes: "On ne demande surtout pas aux habitants de faire notre travail. Il s’agit d’un dispositif complémentaire de participation".
Seulement, l’initiative ne fait pas l’unanimité. Pour ses détracteurs, elle est révélatrice d’un désengagement de l’État dans l’une de ses missions régaliennes: assurer la sécurité des citoyens sur l’ensemble du territoire national. D'ailleurs, les dernières réunions publiques d’information ont cruellement mis en lumière le manque d’effectifs et de moyens de la gendarmerie à l’échelon local. En février 2018, dans la commune voisine de Saint-Marcel, la population s’étonnait du faible nombre de 28 gendarmes pour un territoire couvrant 650 kilomètres carrés, soit 8% du département du Morbihan. "On ne peut pas être partout sur un territoire aussi grand. On doit faire des choix", regrettait alors le commandant Le Gluher. Il rappelle néanmoins que la démarche n’a pas vocation à se substituer à l’action de ses troupes: "On ne demande surtout pas aux habitants de faire notre travail. Il s’agit d’un dispositif complémentaire de participation".
Big Brother
En outre, des associations locales de la Ligue des droits de l’homme contestent l’initiative. A leurs yeux, elle pourrait créer un climat de suspicion et de délation entre voisins. D'autant qu’entre vigilance citoyenne et intrusion dans la vie privée, la frontière peut être ténue, surtout pour un administré prenant sa mission trop à cœur. Ces craintes sont entretenues par le logotype de la Participation citoyenne. Il représente un œil perçant qui évoque Big Brother dans l’imaginaire collectif.
Face aux inquiétudes, Pierre de Quatrebarbes, commandant de la compagnie de Ploërmel, se veut rassurant et énumère les effets positifs: "Il s’agit de remettre le citoyen au centre du territoire par un acte de civisme. La démarche agit non seulement sur la sécurité, mais aussi sur l’ambiance du voisinage. Elle participe au décloisonnement de la société et peut contribuer à retisser du lien social entre habitants".
Il reste donc pour la municipalité de Malestroit à mobiliser les citoyens vigilants. La ville souhaite rendre opérationnel le dispositif d’ici le printemps.
Face aux inquiétudes, Pierre de Quatrebarbes, commandant de la compagnie de Ploërmel, se veut rassurant et énumère les effets positifs: "Il s’agit de remettre le citoyen au centre du territoire par un acte de civisme. La démarche agit non seulement sur la sécurité, mais aussi sur l’ambiance du voisinage. Elle participe au décloisonnement de la société et peut contribuer à retisser du lien social entre habitants".
Il reste donc pour la municipalité de Malestroit à mobiliser les citoyens vigilants. La ville souhaite rendre opérationnel le dispositif d’ici le printemps.