Nucléaire à la libanaise

A la fin des années 80, un médicament fut emporté au Liban en quantité suffisante pour saturer le marché pendant des années. Le population l’a excessivement utilisé et une vague de dépendance s’est emparée de la jeunesse du pays jusqu'à la dernière boite de Captagon. Un produit banni dans son pays d’origine a eu sa chance chez nous, pour sauver ses fabricants de la banqueroute.
D’autres médicaments bannis partout dans le monde sont restés longtemps sur le marché libanais. Certains ont été arrêté par la FDA (Food & Drug Agency : agence Américaine d'aliments et de médicaments) pour avoir causé la mort d'une dizaine de patients. Ils ont été finalement retirés du marché libanais, mais après combien d’années ?

Les gaz qui se dégagent d’une multitude d'usines libanaises sont à l'origine de plusieurs maladies du système respiratoire et certains sont même cancérigènes.
D’autre part, dans les villages, et à chaque fois que le ciel s’éclaircit, des fumées se propagent de la combustion de l’herbe desséchée, signe d’une habitude encouragée par les mairies d’une culture qui refuse de trouver une autre façon de se débarrasser de l’herbe morte.
Quand aux grandes villes, l’odeur insupportable qui s’échappe des abattoirs fait oublier celles qui sort des pots échappements des voitures à mazout.

Les agents conservateurs dans les aliments produits dans le pays posent aussi un problème. En 2004, une étude a montré des quantités 100 fois plus élevées que la concentration maximale acceptable des conservateurs dans les produits laitiers. Malheureusement, on retrouve toujours des pots de yaourt qui peuvent bizarrement résister à la putréfaction plus de 2 mois après ouverture.
D’autre part, des aliments importés récemment ont été trouvés périmés dans les baraques à leur arrivée au port. Combien d’autres ont pu rentrer dans le pays et être consommés?

L’Estonie s'efforce de faire libérer ses 7 touristes enlevés au Liban partis en randonnée cycliste vers la Syrie pour revenir et disparaître sans aucun message de ceux qui ont commis l’acte.
C’est vrai que ce n’est pas la première fois mais ça sert à quoi ? Serait-ce un rappel de l’histoire "fameuse" de l’abdication durant les années 70, 80, et 90 pour envoyer un message à tous les partis en présence intra et extra territoriaux. Quand est-ce que ceux qui commanditent ces enlèvements seront-ils enfin dénoncés ?

Des centaines de barils ont été amenés au Liban dans un navire durant les années 90 et furent enterrés dans les différentes régions du pays sans connaître leur origine ni savoir de quoi il s’agit. Ceux qui ont pu les voir de près ont décrit une étiquette jaune sur laquelle figurait un crâne noir. On a parlé de déchets nucléaires. Ça commence à l’envers le nucléaire au Liban, les déchets avant l’énergie.
Et durant l’année 2006, le Liban a été bombardé par des bombes à faibles charges nucléaires. Et depuis, on n’en parle plus, on subit.
Que pourrait-on attendre d'autres après ce qui s'est passé au Japon ?

Dans le langage parlé, un mot exprimant l’étonnement dans une ambivalence qui se déchire entre tristesse et joie replace la situation dans le contexte du vrai faux de l’imaginaire libanais vivant presque toujours dans le déni du réel aussi bien que du symbolique, et nous ramène au point de départ du cercle de l’infini : "yi".