Le lyrique se porte bien chez Decca
Le lyrique se porte plutôt bien et chic chez Decca. Voici donc, en incontournables de la rentrée discographique, deux albums luxueux qui devraient ravir les plus atrabilaires. Volons à l’essentiel.
Il est de notoriété publique que l’allemand Jonas Kaufmann est LE ténor de la décennie. Une carrière théâtrale exemplaire, pour ainsi dire sans aucun faux-pas, un sérieux, une sympathie évidente, une physique d’éternel jeune premier, un engagement sincère, ont fait de lui en peu de temps l’artiste le plus attachant de sa génération.
Nous avions dit tout le bien que nous pensions de ses airs romantiques gravés il y a deux ans.
Retour très attendu donc que ce récital consacré à des airs véristes qui permet de vérifier tout d’abord une chose, tous les rôles enregistrés ici sont à la portée (sans jeux de mots) du ténor. L’artiste chante donc dans son arbre généalogique et va en surprendre plus d’un.
Très à l’aise dans ce répertoire rendu à sa vérité première (et non pas bramé avec des cris d’orfraie pour satisfaire les amateurs de décibels), Kaufmann y déploie, sans débordement outrancier, le plus beau timbre de la planète.
De Zandonai à Giordano, de Boito à Leoncavallo, Cilea ou Ponchielli, ce non pas simple récital-carte de visite permet au ténor de prouver, sans effort apparent, qu’il est sans doute peut-être le seul, à l’heure actuelle, de respecter ces partitions et leur rendre éclat, vitalité, vérité.
Ce timbre d’or pur, ce legato de tous les instants, cette diction et ce sentiment parfaits sont la preuve que l’artiste développe constamment une technique superlative. L’aigu, à toute épreuve, est sidérant, les demi-teintes pastellistes à souhait, sans mièvreries. Ce ne sont pas quels « a » transformés en « o » qui entacheront une prestation très honnête, à l’enthousiasme communicatif, devant laquelle il faut s’incliner bien bas.
Antonio Pappano à la tête de l’Academia Nazionale di Santa Cecilia, Roma ne se contentent pas d’assumer un simple fond sonore. Leur commentaire orchestral suit la démarche du ténor, mieux, il la magnifie.
Verisme Arias - Decca 4782258
Changement de décor et d’atmosphère avec le ravissant livre-coffret « Sospiri » de Cecilia Bartoli. Dieu sait qu’on l’aime la Diva Romaine. Pour sa simplicité dans ses excès, pour ce qu’elle met comme passion et exubérance dans tout ce qu’elle touche, sa sympathie naturelle, sa passion vraie pour une certaine forme de chant et de musique oubliés.
Annoncé avec un battage publicitaire sans précédent dans l’histoire du disque, force est de reconnaître que le présent album aux photos toujours aussi léchées nous laisse un peu sur notre faim.
On retrouve dans cette compilation le bon (Mozart, Vivaldi e tutti quanti) et le moins bon (Bellini) de ses enregistrements passés, la nouveauté tenant, sauf erreur de notre part, en deux inédits, bourrés comme toujours de virtuosité et de fraîcheur, l’air de Rosina du Barbier de Séville et un aria de Vinci, à la présence plutôt racoleuse. Les airs sacrés du deuxième disque ayant, en leur temps, apporté un certain bonheur.
Loin du côté ludique de ses précédentes prestations discographiques, nous avons ici la saumâtre impression d’un simple produit à glisser sous le sapin de Noël. Mais qui permet d’écouter une artiste au sommet de sont art.
« Sospiri » ou l’art d’accommoder les restes succulents et glorieux des festins d’antan ? La belle Cecilia nous doit une revanche.
Sospiri - Decca 478 2249
Il est de notoriété publique que l’allemand Jonas Kaufmann est LE ténor de la décennie. Une carrière théâtrale exemplaire, pour ainsi dire sans aucun faux-pas, un sérieux, une sympathie évidente, une physique d’éternel jeune premier, un engagement sincère, ont fait de lui en peu de temps l’artiste le plus attachant de sa génération.
Nous avions dit tout le bien que nous pensions de ses airs romantiques gravés il y a deux ans.
Retour très attendu donc que ce récital consacré à des airs véristes qui permet de vérifier tout d’abord une chose, tous les rôles enregistrés ici sont à la portée (sans jeux de mots) du ténor. L’artiste chante donc dans son arbre généalogique et va en surprendre plus d’un.
Très à l’aise dans ce répertoire rendu à sa vérité première (et non pas bramé avec des cris d’orfraie pour satisfaire les amateurs de décibels), Kaufmann y déploie, sans débordement outrancier, le plus beau timbre de la planète.
De Zandonai à Giordano, de Boito à Leoncavallo, Cilea ou Ponchielli, ce non pas simple récital-carte de visite permet au ténor de prouver, sans effort apparent, qu’il est sans doute peut-être le seul, à l’heure actuelle, de respecter ces partitions et leur rendre éclat, vitalité, vérité.
Ce timbre d’or pur, ce legato de tous les instants, cette diction et ce sentiment parfaits sont la preuve que l’artiste développe constamment une technique superlative. L’aigu, à toute épreuve, est sidérant, les demi-teintes pastellistes à souhait, sans mièvreries. Ce ne sont pas quels « a » transformés en « o » qui entacheront une prestation très honnête, à l’enthousiasme communicatif, devant laquelle il faut s’incliner bien bas.
Antonio Pappano à la tête de l’Academia Nazionale di Santa Cecilia, Roma ne se contentent pas d’assumer un simple fond sonore. Leur commentaire orchestral suit la démarche du ténor, mieux, il la magnifie.
Verisme Arias - Decca 4782258
Changement de décor et d’atmosphère avec le ravissant livre-coffret « Sospiri » de Cecilia Bartoli. Dieu sait qu’on l’aime la Diva Romaine. Pour sa simplicité dans ses excès, pour ce qu’elle met comme passion et exubérance dans tout ce qu’elle touche, sa sympathie naturelle, sa passion vraie pour une certaine forme de chant et de musique oubliés.
Annoncé avec un battage publicitaire sans précédent dans l’histoire du disque, force est de reconnaître que le présent album aux photos toujours aussi léchées nous laisse un peu sur notre faim.
On retrouve dans cette compilation le bon (Mozart, Vivaldi e tutti quanti) et le moins bon (Bellini) de ses enregistrements passés, la nouveauté tenant, sauf erreur de notre part, en deux inédits, bourrés comme toujours de virtuosité et de fraîcheur, l’air de Rosina du Barbier de Séville et un aria de Vinci, à la présence plutôt racoleuse. Les airs sacrés du deuxième disque ayant, en leur temps, apporté un certain bonheur.
Loin du côté ludique de ses précédentes prestations discographiques, nous avons ici la saumâtre impression d’un simple produit à glisser sous le sapin de Noël. Mais qui permet d’écouter une artiste au sommet de sont art.
« Sospiri » ou l’art d’accommoder les restes succulents et glorieux des festins d’antan ? La belle Cecilia nous doit une revanche.
Sospiri - Decca 478 2249