Ils se prénomment Jafar, Maryam, Robabeh, tous sont Iraniens et ont pour deuxième point commun d’avoir été condamnés à ce qu’Eschyle appelait "la justice d’abattoir", qui désignait la lapidation ; ce "caillassage" légal, qui plus de deux mille ans après la mort du dramaturge grec est encore l’un des modes d’exécution dans certaines parties du monde, dans lesquelles la Charia règne en maîtresse absolue, garante de l’ordre moral.
Car contrairement à une idée reçue, il ne s’agit pas d’une peine "reliquat" de pratiques antédiluviennes, mais au contraire un châtiment en pleine expansion qui fait l’objet d’une codification minutieuse comme l’atteste l'article 104 du Code pénal iranien qui établit que : "les pierres ne doivent pas être assez grandes pour provoquer la mort avec un ou deux coups", et ce afin que la mort soit lente et douloureuse.
Avec un rituel aussi immuable que sordide qui veut que les condamnés, hommes ou femmes revêtent le linceul qui les enveloppera une fois dans la tombe. Dans un trou rempli de sable, les hommes sont enterrés jusqu’à la taille avec les bras dégagés ; mais pas toujours ! parfois, enfermés dans une toile blanche comme un sac poubelle dont on est sur le point de se défaire. Quant aux femmes, peu de variantes à ce rituel, celles-ci se voient enterrées jusqu’au-dessus de la poitrine. La lapidation peut alors commencer, elle est orchestrée par les autorités judiciaires qui invitent les membres de l’assistance, ceux qui n’ont jamais pêchés, à jeter la première pierre… et Dieu sait qu’ils sont nombreux !
Un lynchage de pierres réservé aux gêneurs ?
En 2004, les autorités iraniennes condamnent à la lapidation une jeune fille de treize ans, Jilali Izadi, enceinte de son frère, âgé lui de quinze ans. Elle accouchera en prison. Immédiatement, l’affaire est portée à la connaissance du monde par la résistance iranienne. Élisabeth Badinter monte au créneau et écrit au guide suprême de la révolution, qui face à l’ampleur de la mobilisation décide de faire surseoir à l’exécution.
Une victoire en demi-teinte, car si l’adolescente n’a pas été exécutée, on ne sait ce qu’il est advenu de sa personne. Pour Jacqueline Perenchio d’Amnesty International, en charge des droits de l’homme en Iran, chaque exécution repoussée est une victoire et la preuve que le pouvoir iranien n’est pas totalement sourd aux protestations occidentales : "chaque fois qu’un cas de justice arbitraire est porté à notre connaissance nous intervenons pour demander la libération de la personne. Pour nous il s’agit de faire sortir ces condamnés de l’anonymat . Pas question donc de parler de manière abstraite, mais plutôt de se battre sur chaque cas."
Car le dernier rapport d’Amnesty est alarmant, l’Iran détient le triste record des exécutions capitales pour 2009 avec 388 condamnations à mort. Et derrière les chiffres il y a des êtres humains et notamment des enfants, dont cinq étaient mineurs au moment des faits.
Jacqueline Perenchio, remarque que les couches les plus vulnérables de la population iranienne, sont les minorités arabes, kurdes, les mal aimés du régime : opposants et autres, les gens dont on ne sait que faire et dont on ne veut plus car "nuisibles" à la société et menaçant la "sanctification de la famille". Toutes ces catégories sont particulièrement exposées à de lourdes sanctions.
Des propos corroborés par l’écrivain montpelliéraine, Anne Bourrel, auteur d’une pièce de théâtre "Iran Irae", qui reprend l’histoire et la triste la fin de Atefeh Rajabi, adolescente de seize ans accusée d’adultère, par son employeur âgé lui de soixante et un ans, qui avait largement abusé d’elle et qui pour se débarrasser de cette présence devenue pour lui, par trop encombrante porta l’affaire devant un juge ; mais contre toute attente Atefeh réagit aux accusations ce qui déplut et qui lui valut d’être pendue à une grue !
Nombreux sont ceux qui s’élèvent contre cette pratique, y compris dans le pays, dont certains religieux, mais si le régime a promis de revoir les choses, aucune avancée concrète n’est pour l’heure perceptible… sauf peut-être, à constater que sur les 388 personnes exécutées, une seule l’a été par lapidation… ?
Car contrairement à une idée reçue, il ne s’agit pas d’une peine "reliquat" de pratiques antédiluviennes, mais au contraire un châtiment en pleine expansion qui fait l’objet d’une codification minutieuse comme l’atteste l'article 104 du Code pénal iranien qui établit que : "les pierres ne doivent pas être assez grandes pour provoquer la mort avec un ou deux coups", et ce afin que la mort soit lente et douloureuse.
Avec un rituel aussi immuable que sordide qui veut que les condamnés, hommes ou femmes revêtent le linceul qui les enveloppera une fois dans la tombe. Dans un trou rempli de sable, les hommes sont enterrés jusqu’à la taille avec les bras dégagés ; mais pas toujours ! parfois, enfermés dans une toile blanche comme un sac poubelle dont on est sur le point de se défaire. Quant aux femmes, peu de variantes à ce rituel, celles-ci se voient enterrées jusqu’au-dessus de la poitrine. La lapidation peut alors commencer, elle est orchestrée par les autorités judiciaires qui invitent les membres de l’assistance, ceux qui n’ont jamais pêchés, à jeter la première pierre… et Dieu sait qu’ils sont nombreux !
Un lynchage de pierres réservé aux gêneurs ?
En 2004, les autorités iraniennes condamnent à la lapidation une jeune fille de treize ans, Jilali Izadi, enceinte de son frère, âgé lui de quinze ans. Elle accouchera en prison. Immédiatement, l’affaire est portée à la connaissance du monde par la résistance iranienne. Élisabeth Badinter monte au créneau et écrit au guide suprême de la révolution, qui face à l’ampleur de la mobilisation décide de faire surseoir à l’exécution.
Une victoire en demi-teinte, car si l’adolescente n’a pas été exécutée, on ne sait ce qu’il est advenu de sa personne. Pour Jacqueline Perenchio d’Amnesty International, en charge des droits de l’homme en Iran, chaque exécution repoussée est une victoire et la preuve que le pouvoir iranien n’est pas totalement sourd aux protestations occidentales : "chaque fois qu’un cas de justice arbitraire est porté à notre connaissance nous intervenons pour demander la libération de la personne. Pour nous il s’agit de faire sortir ces condamnés de l’anonymat . Pas question donc de parler de manière abstraite, mais plutôt de se battre sur chaque cas."
Car le dernier rapport d’Amnesty est alarmant, l’Iran détient le triste record des exécutions capitales pour 2009 avec 388 condamnations à mort. Et derrière les chiffres il y a des êtres humains et notamment des enfants, dont cinq étaient mineurs au moment des faits.
Jacqueline Perenchio, remarque que les couches les plus vulnérables de la population iranienne, sont les minorités arabes, kurdes, les mal aimés du régime : opposants et autres, les gens dont on ne sait que faire et dont on ne veut plus car "nuisibles" à la société et menaçant la "sanctification de la famille". Toutes ces catégories sont particulièrement exposées à de lourdes sanctions.
Des propos corroborés par l’écrivain montpelliéraine, Anne Bourrel, auteur d’une pièce de théâtre "Iran Irae", qui reprend l’histoire et la triste la fin de Atefeh Rajabi, adolescente de seize ans accusée d’adultère, par son employeur âgé lui de soixante et un ans, qui avait largement abusé d’elle et qui pour se débarrasser de cette présence devenue pour lui, par trop encombrante porta l’affaire devant un juge ; mais contre toute attente Atefeh réagit aux accusations ce qui déplut et qui lui valut d’être pendue à une grue !
Nombreux sont ceux qui s’élèvent contre cette pratique, y compris dans le pays, dont certains religieux, mais si le régime a promis de revoir les choses, aucune avancée concrète n’est pour l’heure perceptible… sauf peut-être, à constater que sur les 388 personnes exécutées, une seule l’a été par lapidation… ?