Selon des informations recueillies par Amnesty International, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants dans les villes de Thala, Kasserine et Regueb, dans le centre de la Tunisie, dans le cadre d’une répression de plus en plus violente contre ceux qui expriment leur colère face aux conditions de vie, au chômage et à la corruption.
Le gouvernement tunisien soutient que la police a ouvert le feu en situation de légitime défense, des bâtiments publics ayant été attaqués lors des manifestations qui se sont poursuivies lundi 10 janvier. Selon des informations reçues par Amnesty International, les policiers ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré à balles réelles pour disperser la foule. D’autres informations font état de manifestants tués à Kasserine le 10 janvier.
"Les autorités doivent de toute urgence garantir la sécurité des manifestants et donner pour instructions aux forces de sécurité d’agir avec modération et de ne pas recourir à une force excessive contre eux", a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. "Les autorités affirment que les policiers ont agi en situation de légitime défense, mais le nombre croissant de victimes et les images des manifestations censurées par les forces de sécurité jettent de sérieux doutes sur cette version des événements."
C’est à Kasserine que le bilan serait le plus lourd : Amnesty International y a recensé 13 personnes tuées en deux jours. Quatre manifestants auraient été tués par balles à Kasserine samedi 8 janvier. Puis, dimanche, selon des témoignages recueillis par Amnesty International, les membres des forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants rassemblés pour assister aux funérailles d’un jeune homme de 17 ans tué la veille, ce qui a entraîné le décès de neuf autres personnes.
Dans le même temps, au moins cinq personnes auraient été tuées à Thala samedi 8 janvier, tandis que cinq autres ont été abattues à Regueb, et beaucoup d’autres blessées. Amnesty International redoute que le nombre réel de victimes ne soit plus élevé, lorsque le sort des personnes disparues sera élucidé.
"Les autorités se doivent de révéler quelles instructions sont données aux policiers pour maintenir l’ordre lors des manifestations, instructions qui doivent avoir pour objectif de préserver la vie humaine. (...) Elles doivent immédiatement diligenter une enquête approfondie et impartiale sur les cas de décès et amener toute personne responsable d’avoir recouru à une force excessive ou ordonné d’y recourir à rendre compte de ses actes."
Les manifestations se poursuivent en Tunisie depuis la mi-décembre, depuis que Mohamed Bouazizi, 26 ans, jeune diplômé de l’université au chômage, s’est donné la mort dans la ville de Sidi Bouzid, pour protester contre la confiscation par la police de sa charrette de fruits et légumes, sa seule source de revenus. Son acte désespéré a déclenché une vague de contestation au sein de la population tunisienne – syndicalistes, étudiants, défenseurs des droits humains et avocats notamment – qui est descendue dans les rues pour réclamer des emplois, de meilleures conditions de vie et la fin de la corruption. De nombreuses manifestations ont démarré pacifiquement, mais des violences ont parfois éclaté, tels que des jets de pierres et des incendies volontaires visant des édifices gouvernementaux.
La mort de Mohamed Bouazizi a également entraîné toute une série de tentatives de suicide, dont plusieurs ont abouti. De très nombreuses personnes auraient été interpellées dans le cadre des manifestations, les forces de l’ordre ayant procédé à des arrestations massives et à des descentes nocturnes ciblant entre autres des avocats, des journalistes, des étudiants et des blogueurs. Par ailleurs, les autorités tunisiennes ont cherché à interdire toute couverture médiatique des événements, bloqué l’accès à Internet et fermé les comptes de messagerie électronique des cybermilitants. On sait qu’au moins trois blogueurs ont été interpellés : Hamadi Kloucha, Slim Amamou et Aziz Amami, dont le blog et la page Facebook ont été désactivés depuis qu’il a couvert les affrontements à Sidi Bouzid. Le rappeur Hamada Ben Amor, plus connu sous le pseudo d'El general, arrêté en même temps, a été libéré le 9 janvier.
"Les autorités tunisiennes ne peuvent occulter les preuves qui se font jour quant aux mesures d’intimidation et aux violences dont sont victimes ceux qui ne font qu’exercer leur droit à la liberté d’expression. Elles doivent libérer immédiatement toutes les personnes maintenues en détention uniquement parce qu’elles ont tenté de s’exprimer, ce qui inclut les trois blogueurs", a conclu Hassiba Hadj Sahraoui.
Aux termes des normes internationales, les armes à feu ne doivent pas être utilisées, à moins que cela ne soit absolument inévitable pour protéger des vies humaines. Les membres des forces de l’ordre doivent faire preuve de modération, limiter les dommages et les blessures, et respecter et préserver la vie humaine.
Le gouvernement tunisien soutient que la police a ouvert le feu en situation de légitime défense, des bâtiments publics ayant été attaqués lors des manifestations qui se sont poursuivies lundi 10 janvier. Selon des informations reçues par Amnesty International, les policiers ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré à balles réelles pour disperser la foule. D’autres informations font état de manifestants tués à Kasserine le 10 janvier.
"Les autorités doivent de toute urgence garantir la sécurité des manifestants et donner pour instructions aux forces de sécurité d’agir avec modération et de ne pas recourir à une force excessive contre eux", a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. "Les autorités affirment que les policiers ont agi en situation de légitime défense, mais le nombre croissant de victimes et les images des manifestations censurées par les forces de sécurité jettent de sérieux doutes sur cette version des événements."
C’est à Kasserine que le bilan serait le plus lourd : Amnesty International y a recensé 13 personnes tuées en deux jours. Quatre manifestants auraient été tués par balles à Kasserine samedi 8 janvier. Puis, dimanche, selon des témoignages recueillis par Amnesty International, les membres des forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants rassemblés pour assister aux funérailles d’un jeune homme de 17 ans tué la veille, ce qui a entraîné le décès de neuf autres personnes.
Dans le même temps, au moins cinq personnes auraient été tuées à Thala samedi 8 janvier, tandis que cinq autres ont été abattues à Regueb, et beaucoup d’autres blessées. Amnesty International redoute que le nombre réel de victimes ne soit plus élevé, lorsque le sort des personnes disparues sera élucidé.
"Les autorités se doivent de révéler quelles instructions sont données aux policiers pour maintenir l’ordre lors des manifestations, instructions qui doivent avoir pour objectif de préserver la vie humaine. (...) Elles doivent immédiatement diligenter une enquête approfondie et impartiale sur les cas de décès et amener toute personne responsable d’avoir recouru à une force excessive ou ordonné d’y recourir à rendre compte de ses actes."
Les manifestations se poursuivent en Tunisie depuis la mi-décembre, depuis que Mohamed Bouazizi, 26 ans, jeune diplômé de l’université au chômage, s’est donné la mort dans la ville de Sidi Bouzid, pour protester contre la confiscation par la police de sa charrette de fruits et légumes, sa seule source de revenus. Son acte désespéré a déclenché une vague de contestation au sein de la population tunisienne – syndicalistes, étudiants, défenseurs des droits humains et avocats notamment – qui est descendue dans les rues pour réclamer des emplois, de meilleures conditions de vie et la fin de la corruption. De nombreuses manifestations ont démarré pacifiquement, mais des violences ont parfois éclaté, tels que des jets de pierres et des incendies volontaires visant des édifices gouvernementaux.
La mort de Mohamed Bouazizi a également entraîné toute une série de tentatives de suicide, dont plusieurs ont abouti. De très nombreuses personnes auraient été interpellées dans le cadre des manifestations, les forces de l’ordre ayant procédé à des arrestations massives et à des descentes nocturnes ciblant entre autres des avocats, des journalistes, des étudiants et des blogueurs. Par ailleurs, les autorités tunisiennes ont cherché à interdire toute couverture médiatique des événements, bloqué l’accès à Internet et fermé les comptes de messagerie électronique des cybermilitants. On sait qu’au moins trois blogueurs ont été interpellés : Hamadi Kloucha, Slim Amamou et Aziz Amami, dont le blog et la page Facebook ont été désactivés depuis qu’il a couvert les affrontements à Sidi Bouzid. Le rappeur Hamada Ben Amor, plus connu sous le pseudo d'El general, arrêté en même temps, a été libéré le 9 janvier.
"Les autorités tunisiennes ne peuvent occulter les preuves qui se font jour quant aux mesures d’intimidation et aux violences dont sont victimes ceux qui ne font qu’exercer leur droit à la liberté d’expression. Elles doivent libérer immédiatement toutes les personnes maintenues en détention uniquement parce qu’elles ont tenté de s’exprimer, ce qui inclut les trois blogueurs", a conclu Hassiba Hadj Sahraoui.
Aux termes des normes internationales, les armes à feu ne doivent pas être utilisées, à moins que cela ne soit absolument inévitable pour protéger des vies humaines. Les membres des forces de l’ordre doivent faire preuve de modération, limiter les dommages et les blessures, et respecter et préserver la vie humaine.