En quoi consiste une maison de retraite?
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Pour cette enquête, nous nous sommes rendu dans différentes maisons de retraite afin d’aller à la rencontre de professionnels mais aussi des résidents. Pour cela, j’ai contacté les directrices afin de leur demander si il est possible de visiter les établissements en vue d’y inscrire ma mère âgée de 70 ans. Bien évidemment, ceci était juste un prétexte. Tout au long de cette investigation nous avons récolté des témoignages forts et émouvants nous donnant à réfléchir sur les raisons et la réalité "terrain" d’un placement en maison de retraite mais aussi de découvrir des solutions alternatives.
Une maison de retraite est une résidence collective pour personnes âgées, qui constitue le domicile principal des personnes qu’elle accueille. Les résidents bénéficient d’un espace privatif, leur chambre, généralement individuelle et de prestations collectives comme la restauration et les activités proposées.
La majorité des maisons de retraite sont médicalisées: ce sont des établissements d’accueil pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Elles sont habilitées à recevoir des personnes âgées en perte d’autonomie. Les Ehpad sont des établissements médicalisés 24 heures sur 24 dotés d’une équipe soignante chargée d’assurer les soins nécessaires à chaque résident en fonction de sa situation personnelle.
L’ARS (agence régionale de la santé) et ses délégations territoriales effectuent des contrôles réguliers dans les Ehpad et garantissent le bon fonctionnement de ces établissements. Cependant, malgré que ces établissements soient conventionnés, nombreux sont ceux qui ne répondent pas aux conditions comme nous l’indique Sylvie, une aide soignante "les soins se font à la chaîne, on est contraint de faire ça rapidement car le nombre de patient est fortement supérieur à l’effectif des aides soignants". Elle rajoute, "cela fait bientôt 15 ans que je fais ce métier, il m’est arrivé d’avoir des collègues sous qualifiés à qui on a laissé manipuler les patients, les médicaments. Ils remplissent des tâches pour lesquels ils ne sont pas formés".
Une maison de retraite est une résidence collective pour personnes âgées, qui constitue le domicile principal des personnes qu’elle accueille. Les résidents bénéficient d’un espace privatif, leur chambre, généralement individuelle et de prestations collectives comme la restauration et les activités proposées.
La majorité des maisons de retraite sont médicalisées: ce sont des établissements d’accueil pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Elles sont habilitées à recevoir des personnes âgées en perte d’autonomie. Les Ehpad sont des établissements médicalisés 24 heures sur 24 dotés d’une équipe soignante chargée d’assurer les soins nécessaires à chaque résident en fonction de sa situation personnelle.
L’ARS (agence régionale de la santé) et ses délégations territoriales effectuent des contrôles réguliers dans les Ehpad et garantissent le bon fonctionnement de ces établissements. Cependant, malgré que ces établissements soient conventionnés, nombreux sont ceux qui ne répondent pas aux conditions comme nous l’indique Sylvie, une aide soignante "les soins se font à la chaîne, on est contraint de faire ça rapidement car le nombre de patient est fortement supérieur à l’effectif des aides soignants". Elle rajoute, "cela fait bientôt 15 ans que je fais ce métier, il m’est arrivé d’avoir des collègues sous qualifiés à qui on a laissé manipuler les patients, les médicaments. Ils remplissent des tâches pour lesquels ils ne sont pas formés".
Les raisons et solutions alternatives
La perte d’autonomie reste la raison principale de la cause d’entrée en maison de retraite. En effet, l’autonomie d’une personne âgée diminue peu à peu au sein de son domicile et nécessite de l’aide pour des tâches quotidiennes comme la toilette, s’habiller, faire les courses.. Une perte d’autonomie peut aussi être une perte de repère.
La décision finale revient généralement à la personne concernée, cependant si cette dernière est dans l’incapacité de la prendre, ce choix revient aux proches ou au tuteur.
Le fait de vivre seule dans sa maison ou son appartement peut être une source d’anxiété. Ainsi le besoin de sécurité se fait sentir et l’entrée en maison de retraite devient une solution. Quand j’ai rencontré Marie-Louise, 87 ans cela faisait plus de cinq ans qu’elle était dans cette maison de retraite, lorsqu’on a évoqué ensemble les raisons de son placement elle m’a dit "j’étais déjà anxieuse de me retrouver seule chez moi mais j’avais surtout très peur de me faire agresser par un voleur qui se serait introduit dans mon domicile. Avec l’âge je deviens vulnérable, j’ai peur de tomber et de ne pouvoir appeler quelqu’un, je cherchais à tout prix de la sécurité et surtout d’être entourée, ne pas être seule".
Les peurs d’agression et de chute sont relayées par les enfants qui sont souvent plus effrayés que leur proche âgé. Elizabeth, sa fille âgée de 64 ans qui se trouvait avec sa mère m’a confié "ma mère a choisit d’être placée elle-même. Je n'étais pas à l’aise à l’idée de savoir ma mère seule chez elle, malgré le fait que je vivais proche de chez elle, je n’étais pourtant pas rassurée. Ma mère me répète souvent qu’elle a eu la chance de rester chez elle jusqu’à ses 87 ans. Son placement était surtout préventif car elle savait qu’avec l’âge elle deviendrait plus fragile. Désormais je suis en retraite et je passe beaucoup de temps avec ma mère ce qui n’est pas le cas de tout le monde". En effet, de nombreuses personnes âgées ne reçoivent pas voire très peu de visite de leur proche. C’est le cas de Jean-Claude, son voisin de chambre. "Je ne vois personne de la journée à part pour le déjeuner et le dîner, c’est de la survie ici c’est le sentiment que j’ai. Je veux bien croire qu’on n'est plus utile à rien mais on n’est pas des animaux. Des amis viennent me voir mais pas mes enfants. Je ne vous souhaite pas de finir comme ça, je le souhaite à personne". Notre conversation fût interrompue par son colocataire de chambre qui semble d’accord avec les propos de Jean-Claude avant de rajouter "Ils m’ont tout pris ici, j’ai l’impression d’être en prison, même les lettres ils les ouvrent, vous imaginez? Tout mon courrier est ouvert, je n’ai plus de carte d’identité, je n’ai plus qu’à attendre la mort… Les services publics ne nous aident pas ils nous enterrent… je ne fais plus rien, je ne suis plus rien. Malgré que les portes soient ouvertes, les résidents ont perdu tout sentiment de liberté.
L’isolement reste aussi une raison motivante à une éventuelle entrée en maison de retraite.
Cependant il existe des alternatives pour rompre la solitude comme les clubs du 3ème âge, les associations de sport… mais pour cela il faut être valide afin de se rendre soi-même dans ces lieux de rencontre. Par ailleurs certaines mairies comme celle de Paris organise des transports gratuits pour les sorties organisées. De plus, il existe même des associations où des bénévoles viennent rendre visite à des personnes âgées au sein de leur domicile.
Enfin il existe une autre solution, comme nous l’indique Sarah Labri étudiante en Master à la Sorbonne. "Sachant que je suis étudiante et que mes ressources financières sont minimes j’ai répondu à une annonce de location de chambre dans l’appartement d’une personne âgée. Je ne savais pas qu’elles pouvaient accueillir un étudiant, cela permet de tisser des liens et échanger entre générations. Une expérience très enrichissante".
Quand le choix d’aller en maison de retraite devient inévitable, cette entrée doit être préparer afin que cela soit moins difficile pour la personne âgée et son entourage. Il y a quelques jours, j'ai rencontré Pascal Darsy, qui m’a confié "l’Alzheimer de ma mère m’a beaucoup affecté. Déjà la maladie en elle-même est vraiment dur, j’ai vu ma mère perdre tous ses repères devenir agressive. J’ai du employer un aide soignant à mi-temps et j’ai également demandé d’aménager mon emploi du temps pour être le plus présent possible. C’est une maladie qui demande une surveillance 24 heures sur 24, c’est un véritable épuisement physique et psychologique. Ma mère a été placée en maison de retraite médicalisée et est décédé quatre mois après son arrivée. Je m’en suis jamais remis, je culpabilise beaucoup en me disant que si je l’avais gardé avec moi elle aurait survécu plus longtemps".
La décision finale revient généralement à la personne concernée, cependant si cette dernière est dans l’incapacité de la prendre, ce choix revient aux proches ou au tuteur.
Le fait de vivre seule dans sa maison ou son appartement peut être une source d’anxiété. Ainsi le besoin de sécurité se fait sentir et l’entrée en maison de retraite devient une solution. Quand j’ai rencontré Marie-Louise, 87 ans cela faisait plus de cinq ans qu’elle était dans cette maison de retraite, lorsqu’on a évoqué ensemble les raisons de son placement elle m’a dit "j’étais déjà anxieuse de me retrouver seule chez moi mais j’avais surtout très peur de me faire agresser par un voleur qui se serait introduit dans mon domicile. Avec l’âge je deviens vulnérable, j’ai peur de tomber et de ne pouvoir appeler quelqu’un, je cherchais à tout prix de la sécurité et surtout d’être entourée, ne pas être seule".
Les peurs d’agression et de chute sont relayées par les enfants qui sont souvent plus effrayés que leur proche âgé. Elizabeth, sa fille âgée de 64 ans qui se trouvait avec sa mère m’a confié "ma mère a choisit d’être placée elle-même. Je n'étais pas à l’aise à l’idée de savoir ma mère seule chez elle, malgré le fait que je vivais proche de chez elle, je n’étais pourtant pas rassurée. Ma mère me répète souvent qu’elle a eu la chance de rester chez elle jusqu’à ses 87 ans. Son placement était surtout préventif car elle savait qu’avec l’âge elle deviendrait plus fragile. Désormais je suis en retraite et je passe beaucoup de temps avec ma mère ce qui n’est pas le cas de tout le monde". En effet, de nombreuses personnes âgées ne reçoivent pas voire très peu de visite de leur proche. C’est le cas de Jean-Claude, son voisin de chambre. "Je ne vois personne de la journée à part pour le déjeuner et le dîner, c’est de la survie ici c’est le sentiment que j’ai. Je veux bien croire qu’on n'est plus utile à rien mais on n’est pas des animaux. Des amis viennent me voir mais pas mes enfants. Je ne vous souhaite pas de finir comme ça, je le souhaite à personne". Notre conversation fût interrompue par son colocataire de chambre qui semble d’accord avec les propos de Jean-Claude avant de rajouter "Ils m’ont tout pris ici, j’ai l’impression d’être en prison, même les lettres ils les ouvrent, vous imaginez? Tout mon courrier est ouvert, je n’ai plus de carte d’identité, je n’ai plus qu’à attendre la mort… Les services publics ne nous aident pas ils nous enterrent… je ne fais plus rien, je ne suis plus rien. Malgré que les portes soient ouvertes, les résidents ont perdu tout sentiment de liberté.
L’isolement reste aussi une raison motivante à une éventuelle entrée en maison de retraite.
Cependant il existe des alternatives pour rompre la solitude comme les clubs du 3ème âge, les associations de sport… mais pour cela il faut être valide afin de se rendre soi-même dans ces lieux de rencontre. Par ailleurs certaines mairies comme celle de Paris organise des transports gratuits pour les sorties organisées. De plus, il existe même des associations où des bénévoles viennent rendre visite à des personnes âgées au sein de leur domicile.
Enfin il existe une autre solution, comme nous l’indique Sarah Labri étudiante en Master à la Sorbonne. "Sachant que je suis étudiante et que mes ressources financières sont minimes j’ai répondu à une annonce de location de chambre dans l’appartement d’une personne âgée. Je ne savais pas qu’elles pouvaient accueillir un étudiant, cela permet de tisser des liens et échanger entre générations. Une expérience très enrichissante".
Quand le choix d’aller en maison de retraite devient inévitable, cette entrée doit être préparer afin que cela soit moins difficile pour la personne âgée et son entourage. Il y a quelques jours, j'ai rencontré Pascal Darsy, qui m’a confié "l’Alzheimer de ma mère m’a beaucoup affecté. Déjà la maladie en elle-même est vraiment dur, j’ai vu ma mère perdre tous ses repères devenir agressive. J’ai du employer un aide soignant à mi-temps et j’ai également demandé d’aménager mon emploi du temps pour être le plus présent possible. C’est une maladie qui demande une surveillance 24 heures sur 24, c’est un véritable épuisement physique et psychologique. Ma mère a été placée en maison de retraite médicalisée et est décédé quatre mois après son arrivée. Je m’en suis jamais remis, je culpabilise beaucoup en me disant que si je l’avais gardé avec moi elle aurait survécu plus longtemps".
Les démarches en vue d’un placement
Lorsque le moment du choix de la maison de retraite se présente, beaucoup de questions se posent à nous: Quelles aides? Quel établissement? Comment faire?
Adeline Tamborini travaille à la Mairie de Paris au service départemental et a accepté de répondre à nos questions. Son travail consiste à prendre en charge des demandes de financement pour une quarantaine de maisons de retraite situé à Paris. Les demandes sont généralement envoyées par les enfants voire les bénéficiaires eux même. "Je reçois énormément de demande, bien évidemment on ne peut pas attribuer une aide financière à toutes ces personnes. On se base donc sur des critères précis comme les ressources, le patrimoine mais aussi les ressources des enfants. En fonction des résultats, notre mission consiste à payer la différence. Il nous arrive même de tout financer lorsque la personne à des ressources moindres. Il faut savoir qu’en moyenne une place dans une maison de retraite coûte 3.000€. Les maisons de retraite ont chacune leur réputation, il nous arrive d’avoir des retours d’enfants peu glorieux sur les soins et le traitement des patients. Malheureusement c’est une réalité dramatique mais une réalité quand même. Ainsi il est important de bien se renseigner sur la maison de votre choix. C’est une décision qui n’est pas simple à prendre mais dans beaucoup de cas c’est la seule alternative possible".
Adeline Tamborini travaille à la Mairie de Paris au service départemental et a accepté de répondre à nos questions. Son travail consiste à prendre en charge des demandes de financement pour une quarantaine de maisons de retraite situé à Paris. Les demandes sont généralement envoyées par les enfants voire les bénéficiaires eux même. "Je reçois énormément de demande, bien évidemment on ne peut pas attribuer une aide financière à toutes ces personnes. On se base donc sur des critères précis comme les ressources, le patrimoine mais aussi les ressources des enfants. En fonction des résultats, notre mission consiste à payer la différence. Il nous arrive même de tout financer lorsque la personne à des ressources moindres. Il faut savoir qu’en moyenne une place dans une maison de retraite coûte 3.000€. Les maisons de retraite ont chacune leur réputation, il nous arrive d’avoir des retours d’enfants peu glorieux sur les soins et le traitement des patients. Malheureusement c’est une réalité dramatique mais une réalité quand même. Ainsi il est important de bien se renseigner sur la maison de votre choix. C’est une décision qui n’est pas simple à prendre mais dans beaucoup de cas c’est la seule alternative possible".