Des enfants se lavent dans la rivière polluée du quartier de Doujani 1 Collège (c) E. Tusevo Diasamvu
Dans le quartier de Doujani 1 Collège, à cinq minutes de Mamoudzou, la capitale, des scènes de vie quotidienne offrent des images des bidonvilles des zones sous-développées à travers le monde.
Bassines sur la tête, seaux à la main, des hommes et des femmes descendent en file indienne à la rivière proche pour puiser l’eau. Ces habitants, des immigrés venant des Comores et phénomène récent des réfugiés tibétains, ainsi que des Mahorais français louent auprès des propriétaires sans scrupules des maisons et des bicoques dépourvues d’eau courante.
"Dans un département français, on considère que les populations qui y vivent devraient avoir accès à l’eau potable. Ce n’est pas le cas à Mayotte où le problème est accentué par la pression migratoire. Il y a une population très importante de clandestins qui n’a pas accès à l’eau potable par définition parce qu’ils sont clandestins, déplore un responsable de l’Agence Régionale de la Santé (ARS)".
Bassines sur la tête, seaux à la main, des hommes et des femmes descendent en file indienne à la rivière proche pour puiser l’eau. Ces habitants, des immigrés venant des Comores et phénomène récent des réfugiés tibétains, ainsi que des Mahorais français louent auprès des propriétaires sans scrupules des maisons et des bicoques dépourvues d’eau courante.
"Dans un département français, on considère que les populations qui y vivent devraient avoir accès à l’eau potable. Ce n’est pas le cas à Mayotte où le problème est accentué par la pression migratoire. Il y a une population très importante de clandestins qui n’a pas accès à l’eau potable par définition parce qu’ils sont clandestins, déplore un responsable de l’Agence Régionale de la Santé (ARS)".
Scène de vie dans le quartier Doujani 1 Collège : une femme avec une bassine sur la tête passe devant d’autres habitantes assises devant leur bicoque (maison précaire) (c) Emmanuel Tusevo Diasamvu
Salim Abdou, la cinquantaine, père d’une famille nombreuse montre le lit de la rivière complètement polluée.
"C’est grâce à cette eau qu’on arrive à se laver, à boire, à laver nos assiettes. Les habitants d’ici ont peur de la police des frontières (la PAF) et n’osent pas aller chercher de l’eau dans d’autres quartiers… Cette rivière est aussi le terrain de jeux pour nos enfants. Ils se douchent dans cette eau polluée et y font leurs besoins", dit-il.
Salama, jeune mère de famille d’un vingtaine d’années explique qu’elle vient s’approvisionner très tôt le matin parce que l’eau lui paraît plus claire et donc plus saine.
"Je veille à faire bouillir l’eau avant de préparer le biberon pour mon bébé mais je suis inquiète parce que si mes enfants tombent malades, je ne peux pas aller à l’hôpital faute d’argent", explique-t-elle.
Sa voisine descendue à la rivière abonde dans le même sens.
"Je ne travaille pas, je n’ai pas de moyen pour payer les branchements d’eau potable. Un de nos voisins a été reconduit à la frontière alors qu’il avait attrapé la typhoïde suite à la consommation de l’eau de la rivière".
"C’est grâce à cette eau qu’on arrive à se laver, à boire, à laver nos assiettes. Les habitants d’ici ont peur de la police des frontières (la PAF) et n’osent pas aller chercher de l’eau dans d’autres quartiers… Cette rivière est aussi le terrain de jeux pour nos enfants. Ils se douchent dans cette eau polluée et y font leurs besoins", dit-il.
Salama, jeune mère de famille d’un vingtaine d’années explique qu’elle vient s’approvisionner très tôt le matin parce que l’eau lui paraît plus claire et donc plus saine.
"Je veille à faire bouillir l’eau avant de préparer le biberon pour mon bébé mais je suis inquiète parce que si mes enfants tombent malades, je ne peux pas aller à l’hôpital faute d’argent", explique-t-elle.
Sa voisine descendue à la rivière abonde dans le même sens.
"Je ne travaille pas, je n’ai pas de moyen pour payer les branchements d’eau potable. Un de nos voisins a été reconduit à la frontière alors qu’il avait attrapé la typhoïde suite à la consommation de l’eau de la rivière".
Une rivière polluée (c) Emmanuel Tusevo Diasamvu
Le docteur Guy Lajoinie, médecin inspecteur de santé publique à l’Agence Régionale de la santé (ARS) confirme que l’eau de mauvaise qualité est la plus grande cause de mortalité dans le monde.
"L’eau de la rivière fait courir des risques… Elle est infectée par des germes infectieux et des polluants chimiques. L’eau polluée ingérée se concentre dans l’organisme et provoque des maladies telles que des entérites, des ulcères, des hépatites et des cancers. Il y a beaucoup de typhoïde à Mayotte. Il faut savoir également que les eaux des rivières ne sont pas protégées, des animaux peuvent y déféquer et uriner", indique le docteur Guy Lajoinie.
Au Syndicat Intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam), on explique cette situation par le manque de voirie sur les terrains occupés par certains habitants de Doujani 1 Collège. "Le Sieam ne peut travailler que sur le domaine public", indique-t-on.
"L’eau de la rivière fait courir des risques… Elle est infectée par des germes infectieux et des polluants chimiques. L’eau polluée ingérée se concentre dans l’organisme et provoque des maladies telles que des entérites, des ulcères, des hépatites et des cancers. Il y a beaucoup de typhoïde à Mayotte. Il faut savoir également que les eaux des rivières ne sont pas protégées, des animaux peuvent y déféquer et uriner", indique le docteur Guy Lajoinie.
Au Syndicat Intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam), on explique cette situation par le manque de voirie sur les terrains occupés par certains habitants de Doujani 1 Collège. "Le Sieam ne peut travailler que sur le domaine public", indique-t-on.